Une évidence : la culture est facteur de développement. Un facteur décisif dans la mesure où l'acquisition de nouvelles techniques culturales et l'édification d'industries nationales supposent l'éclosion d'une mentalité de progrès et la conquête d'un outillage intellectuel, scientifique et technique dont un peuple ne peut se doter s'il ne s'est donné un programme et des instruments éducationnels en rapport avec les impératifs du siècle. C'est à l'aune de cette perception qu'on peut apprécier aujourd'hui ces deux événements phares venus enrichir le patrimoine de notre pays, à savoir l'inauguration récemment par Sa Majesté le Roi Mohammed VI du «Musée Mohammed VI d'Art moderne et contemporain», à Rabat, et le lancement dans la capitale économique du Royaume, par le Souverain, des travaux de réalisation du Grand Théâtre de Casablanca (Casa Arts), signaux forts, entre autres, du ferme engagement de notre pays, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, en faveur du développement et de la valorisation du patrimoine culturel, en faveur de l'échange et du dialogue des cultures,... persuadé sur le progrès de notre pays. Comme l'avait, d'ailleurs, bien rappelé Sa Majesté dans un de Ses discours «... il n'est de choc qu'entre les ignorances, alors que les civilisations sont, par essence, interactives et s'influencent mutuellement, pour le bien de l'humanité tout entière et dans le respect des spécificités de chaque entité et de chaque culture». Une évidence bien admise de façon unanime de sorte que les penseurs et les intellectuels, dans leur approches des problèmes qui altèrent les relations de la société Monde, reconnaissent que lorsque les constructions humaines artificielles et précaires deviennent des ruines et des décombres, le patrimoine culturel, les arts, l'image, le film,... sont de puissants vecteurs de confiance et de ressourcement qui créent l'élan, génèrent la dynamique et favorisent la réconciliation entre le soi et l'autre. La dynamique que vient d'impulser Sa Majesté le Roi au champ culturel fait de notre pays un pays d'exception par excellence. Et l'on sait d'ailleurs que l'investissement dans la promotion des arts et de la culture se veut un moyen approprié de nature à permettre aux générations actuelles de s'ouvrir et d'échanger avec d'autres civilisations et cultures. Leur permettre également d'enrichir leur savoir et leurs connaissances et permettre de prémunir les générations futures de tous les facteurs d'invulnérabilité en les dotant des outils appropriés qui leur permettent d'être en mesure de s'assurer de la maîtrise des outils modernes et des nouvelles technologies pour être en phase avec le progrès. L'approche préconisée aujourd'hui par notre Souverain d'établir des parallèles féconds, mutuellement enrichissants, entre culture et croissance, patrimoine et création,... est source d'une dynamique qui fait de la culture et du patrimoine culturel, un phare d'autant plus puissant et protecteur, l'investissement de l'avenir, un horizon et un espace de dialogue fécond et décloisonné entre les civilisations et les cultures. Valoriser donc le patrimoine, c'est à la fois donner de lui une image positive qui relie le passé et l'avenir et l'insérer dans l'univers économique, de sorte à parvenir à une meilleure évaluation, du capital immatériel et son impact sur la croissance et le progrès. Dans cette vision, le discours récent de Sa Majesté où il s'est longuement attardé sur le capital immatériel et le potentiel dont dispose notre pays, est d'un enseignement profond. Cette vision nous rassure à plus d'une titre surtout que l'on sait pertinemment aujourd'hui que plus notre futur nous apparaît difficile, plus il est important de puiser une certaine assurance dans la permanence de notre patrimoine culturel. Signification ultime pour la promotion de notre culture : une culture véritablement riche, faite de diversité et qui se ramène, en fait, à un véritable levier pour le développement humain, social et économique.