L'armée libanaise a affronté samedi pour une deuxième journée consécutive des combattants islamistes dans le nord du Liban, notamment dans la ville de Tripoli. Six militaires sont morts dans ces combats, au cours desquels l'armée a eu recours samedi à des hélicoptères pour tirer des roquettes, une première depuis le début de la guerre en Syrie voisine. Hier dimanche, le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a menacé d'exécuter des soldats libanais qu'il retient comme otages si l'armée libanaise ne cessait pas ses combats à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, contre des hommes armés soupçonnés de lui être affiliés . Samedi matin à Tripoli, d'intenses fusillades ont opposé l'armée à des islamistes dont l'affiliation demeure floue, puis les militaires sont parvenus à progresser dans l'après-midi, a-t-on appris de sources proches des services de sécurité. D'autres combats ont eu lieu dans les secteurs de Bhannine et de Menyé, selon des sources proches des services de sécurité. Deux hélicoptères de l'armée ont notamment tiré deux roquettes dans les environs de Menyé, a-t-on ajouté de mêmes sources. Au moins quatre activistes et deux civils ont aussi été tués et 14 militaires blessés dans ces différents combats, a-t-on précisé de mêmes sources. Les islamistes ont en outre capturé un militaire qui circulait à bord d'un taxi à Tripoli, a-t-on appris de mêmes sources. Menace d'exécution d'otages Le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a menacé d'exécuter dimanche des soldats libanais qu'il retient comme otages si l'armée libanaise ne cessait pas ses combats à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, contre des hommes armés soupçonnés de lui être affiliés. "Nous mettons en garde l'armée libanaise contre une escalade militaire visant les sunnites à Tripoli", a indiqué dans un communiqué mis en ligne le Front Al-Nosra. "Nous l'appelons à lever le siège (des combattants) et à entamer une solution pacifique, sinon, nous serons amenés dans les prochaines heures à en finir avec le dossier des soldats otages chez nous, vu qu'ils sont des prisonniers de guerre", ajoute le groupe jihadiste. "La première exécution des otages (était programmée) dimanche à 10H00 (08H00 GMT)", a-t-il menacé. Samedi, l'armée avait délogé du centre historique de Tripoli des hommes armés libanais sunnites soupçonnés d'avoir fait allégeance à Al-Nosra, au terme de violents combats qui ont tué un civil et un combattant, fait une vingtaine de blessés et ravagé une partie des anciens souks. Depuis début août, AL-Nosra tout comme le puissant groupe extrémiste Etat islamique (EI) retient comme otages 27 soldats et policiers libanais capturés lors de combats contre l'armée dans l'est du Liban frontalier de la Syrie. Les jihadistes, de confession sunnite, réclament le retrait du mouvement chiite libanais Hezbollah de Syrie -où il combat aux côtés des forces du régime-, accusant en outre l'armée libanaise d'être sous la coupe de ce parti. Ils réclament aussi un échange avec des prisonniers islamistes détenus au Liban, ce que Beyrouth refuse. Dans des communiqués repris par l'Agence nationale de l'information, l'armée libanaise dit qu'elle poursuivra la chasse aux "terroristes" au Nord-Liban jusqu'à ce qu'ils soient éliminés. Le Liban subit les conséquences du conflit en Syrie, où des rebelles essentiellement sunnites tentent de renverser le régime de Bachar al Assad, issu de la communauté alaouite, une branche du chiisme. Tripoli est réputée pour être une place forte des radicaux sunnites. Ceux-ci accusent l'armée libanaise de coopérer avec le Hezbollah, mouvement chiite libanais qui a envoyé des combattants en Syrie pour aider le président Bachar al Assad.