L'armée libanaise s'est dite déterminée à combattre le «terrorisme», quelques heures après un attentat suicide qui a tué trois soldats dans une région de l'est du pays très touchée par le conflit en Syrie voisine. Un plan de sécurité est entré en vigueur dimanche pour tenter de faire face aux violences qui secouent le pays, en particulier dans le nord et l'est frontaliers de la Syrie frappés par des attentats et des affrontements entre partisans et adversaires du régime de Damas. "L'armée sait qu'elle est aujourd'hui plus que jamais visée par le terrorisme qui veut l'empêcher d'établir l'autorité de l'Etat et de circonscrire la dissension", a annoncé l'institution militaire dans un communiqué tard samedi. Le commandement de l'armée "continuera de combattre et de poursuivre les terroristes et est déterminé à mettre à exécution le plan de sécurité (...), quels que soient les sacrifices", poursuit le texte. Peu après la publication de ce communiqué, l'armée a intercepté une bombe à retardement réglée pour exploser devant un poste militaire de Tripoli, la grande ville du nord du Liban où des combats meurtriers entre partisans et opposants du régime syrien éclatent régulièrement, selon une source des services de sécurité. "L'engin devait exploser à 17H00 (14H00 GMT)", a précisé la source. Cette découverte intervient au lendemain d'un attentat suicide contre un barrage militaire à Aarsal, dans l'est du Liban, qui a coûté la vie à trois soldats. Un groupuscule obscur, le Liwa Ahrar al-Sunna à Baalbeck (Brigade des sunnites libres), a revendiqué sur Twitter cet attentat, affirmant qu'il visait à "venger la mort du martyr Sami al-Atrache". Ce dernier, soupçonné d'implication dans des attentats à la voiture piégée contre des bastions du Hezbollah chiite libanais, a été tué jeudi à Aarsal. L'engagement du Hezbollah au côté du régime dans la guerre en Syrie a exacerbé les tensions confessionnelles au Liban, où la plupart des sunnites appuient la rébellion tandis que les chiites sont en majorité partisans du pouvoir de Damas. L'attentat suicide de samedi est le deuxième visant l'armée après celui du 22 février, qui a tué deux soldats et un civil, déjà dans l'est du pays. Des groupes extrémistes accusent l'armée libanaise de "discriminer" les sunnites appuyant la rébellion tout en fermant l'oeil sur le départ de combattants du Hezbollah vers la Syrie. Depuis l'été 2013, plusieurs attentats sanglants ont frappé les bastions du Hezbollah au Liban, revendiqués par des groupuscules extrémistes sunnites qui affirment riposter à l'implication de la formation chiite en Syrie. Le plan approuvé jeudi par le gouvernement vise à renforcer la sécurité dans l'est et à Tripoli.