J'ai souvent écrit sur le système éducatif, l'occasion m'est donnée pour y revenir. Dans notre pays, comme dans tous les autres, le système éducatif est le fondement même de la formation des citoyens futurs pour le développement du pays. Il faut, pour cela, s'attacher à l'organe principal du corps humain : le Cerveau avec un C majuscule. Former un corps et des muscles, pourquoi pas, mais négliger le moteur qui conditionne le bon usage du reste, c'est comme construire une maison sans les fondations, elle s'écroule. Ne vous posez plus la question de la cause de l'échec de notre système éducatif ! Un cerveau bien rempli et bien organisé ouvre les voies de la réflexion, de la conceptualisation et de la construction. L'actuel ministre de l'éducation nationale, qui n'est que de retour dans ce département qu'il avait déjà occupé, a un projet à moyen terme : 2030. 2030 c'est demain ! Après son départ dans les années 90, d'autres ont occupé ce ministère de grande importance, chacun y est allé et de sa réforme, et de sa charte ; la réforme a été une déforme, la charte a été abandonnée car compliquée et non adaptée. Ce secteur a pâti de l'absence d'un diagnostic précis des dysfonctionnements, de l'absence d'un programme réfléchi et adapté à la formation de la jeunesse qui devra affronter un monde qui a profondément changé, un changement irréversible continu et rapide. Le système éducatif public doit être revu, repensé, corrigé et ouvert. Pour cela, notre ministre veut une nouvelle école capable de former des élèves alertes et critiques, voilà en gros l'objectif que se fixe le Ministre de l'Éducation nationale, Monsieur Rachid Belmokhtar, à l'horizon 2030. Je retiens dans son propos deux adjectifs pour les élèves qu'il veut alertes et critiques. Je me permets de remplacer le mot alerte par éveillé et je le félicite et je l'aime pour le mot critique. Il n'y a de critique que dans l'analyse objective, rigoureuse et argumentée. Elle n'est possible que si le cerveau a été bien construit et qu'il dispose de tous les outils rangés et immédiatement disponibles. Mais pour cela il faudra que les formateurs, les enseignants, les éducateurs, soient eux-mêmes alertes et critiques. La formation de ces enseignants demandera quinze à vingt ans, et l'horizon devient 2050. Ni Monsieur le Ministre ni moi ne serons là pour y assister, et il ne faut jamais perdre de vue que plus on avance plus l'horizon recule, fixons des dates et gommons l'horizon.