La fièvre hémorragique Ebola a fait 4 447 morts sur un total de 8 914 cas depuis le déclenchement de l'épidémie en mars. La fièvre Ebola continue de s'étendre géographiquement dans les trois pays les plus touchés - Sierra Leone, Guinée et Liberia -, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'agence onusienne, qui s'attend à ce que le nombre total de contaminations franchisse la barre des 9 000 dans le courant de la semaine, dit cependant avoir constaté un ralentissement du rythme des contaminations dans certaines des régions les plus touchées d'Afrique de l'Ouest. Parallèlement, l'épidémie a atteint « d'autres secteurs » qui étaient encore épargnés il y a un mois, a déclaré Bruce Aylward, directeur général adjoint de l'OMS. « Nous allons franchir la barre des 9 000 contaminations cette semaine », a-t-il dit à la presse au siège de l'OMS à Genève. « Dans certains secteurs, nous constatons un ralentissement de l'épidémie, mais ça ne signifie pas qu'elle va cesser », a-t-il continué. L'épidémie pourrait faire 10 000 nouveaux cas par semaine Il a souligné qu'il serait « vraiment prématuré » de crier victoire face au ralentissement signalé dans certaines régions, ajoutant que les projections de l'agence onusienne suggèrent qu'il pourrait y avoir entre 5 000 et 10 000 nouveaux cas par semaine début décembre. « Nous pensons qu'il pourrait y avoir entre 5 000 et 10 000 cas recensés à ce moment-là », a déclaré Bruce Aylward à la presse. « (Le nombre de contaminations) pourrait être plus important, ou moins important, mais il devrait s'approcher de cette estimation. » Ebola « est en train de gagner la course » « Ebola a une longueur d'avance sur nous », a déclaré de son côté Anthony Banbury, chef de la mission des Nations unies chargée de coordonner la réponse d'urgence à Ebola (UNMEER), lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée à l'épidémie. L'épidémie d'Ebola « est loin devant nous, elle va plus vite que nous et elle est en train de gagner la course », a estimé M. Banbury par vidéoconférence depuis Accra où la Mission a son quartier général. « Si Ebola gagne, nous, les peuples des Nations Unies, nous perdrons énormément », a-t-il déclaré. « Soit nous arrêtons Ebola maintenant, soit nous devrons affronter une situation sans précédent et pour laquelle nous n'avons pas de plan ». Le chef de la mission de l'ONU réclame 2 700 lits supplémentaires L'OMS conseille que, d'ici au 1er décembre, au moins 70 % des personnes contaminées se trouvent dans un centre de soins et que 70 % des enterrements ne donnent pas lieu à de nouvelles contaminations. « Si nous atteignons ces objectifs, nous pouvons inverser le cours de l'épidémie », a dit Anthony Banbury lors d'une intervention par visioconférence devant le Conseil de sécurité des Nations unies. « Je suis reconnaissant pour les engagements pris par les États membres en matière de personnel civil et militaire, de matériel et de fonds, mais je suis profondément, profondément inquiet du fait que tout cela mis ensemble ne soit pas proche d'être suffisant. » En retenant l'hypothèse de 10 000 cas par semaine d'ici le 1er décembre, cela signifie qu'il faudra à cette date 7 000 litspour accueillir les patients alors que les projections actuelles permettent d'en envisager seulement 4 300, avec en outre un manque de personnel, a poursuivi le responsable de la mission de l'Onu. Processus de dépistage en Grande-Bretagne Par ailleurs, la Grande-Bretagne a mis en place mardi un processus de dépistage des passagers en provenance des pays affectés par le virus Ebola à l'aéroport d'Heathrow. La veille, le ministre de la Santé Jeremy Hunt a déclaré que le pays s'attendait à faire face à une poignée de cas durant les trois prochains mois, la Grande-Bretagne étant une destination phare. Le processus de dépistage, qui consiste à interroger les passagers sur leurs voyages et à réaliser des contrôles de leur température si nécessaire, devrait être étendu à l'aéroport de Gatwick et aux terminaux Eurostar d'ici la fin de la semaine prochaine. Nouveau cas d'Ebola aux États-Unis : Les procédures de l'hôpital mises en cause Une deuxième infirmière de l'hôpital de Dallas, où un Libérien a succombé à Ebola la semaine dernière, a été infectée par la maladie. Sur place, les personnels soignants dénoncent un manque de préparation. Une autre infirmière qui faisait partie de l'équipe qui s'est occupé de Thomas Eric Duncan, le patient libérien mort au Texas Health Presbyterian Hospital de Dallas, a été contaminée par le virus Ebola. Mardi 14 octobre, Amber Vinson a déclaré souffrir de fièvres et a aussitôt été placé en quarantaine, a précisé mercredi le département texan de la Santé. Il s'agit du deuxième cas d'Ebola aux États-Unis, dans cet hôpital texan, après l'aide soignante de 26 ans qui a contracté le virus la semaine dernière, après avoir participé aux soins du malade libérien . «Des responsables des services sanitaires ont interrogé cette dernière patiente pour identifier rapidement les gens avec qui elle a été en contact ou les expositions potentielles et ces personnes vont être placées en observation», a ajouté l'instance. Absence de protocole Mercredi, le National nurses united (NNU), principal syndicat d'infirmiers aux États-Unis, a répondu aux critiques du directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), qui avait émis l'hypothèse d'un manquement aux procédures pour expliquer la contamination de la première soignante. Le NNU, qui se base sur des témoignages du personnel de l'hôpital de Dallas, dénonce l'absence de protocoles pour Ebola et le manque de préparation des personnes qui ont soigné le patient libérien. Alors que le malade vomissait et était atteint de diarrhées, aucune indication n'a été donnée aux infirmières sur la manière de nettoyer ces matières hautement contagieuses, pas plus que de se débarrasser des serviettes souillées, a expliqué Roseann DeMoro, la présidente du NNU. Des échantillons non scellés Le NNU se plaint également du fait que les échantillons provenant du malade, analysés au laboratoire de l'hôpital, n'ont fait l'objet d'aucune procédure particulière. Ces échantillons «n'ont pas été scellés de façon spécifique ni remis à la main» indique co-présidente du syndicat, Deborah Burger. Ils ont été envoyés par le système de tubes pneumatiques de l'hôpital, qui désormais «risque d'être entièrement contaminé», dénonce-t-elle également. Pour leur part, les autorités texanes ont dit s'attendre à de nouveaux cas de contamination sur place. D'après les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) la fièvre Ebola a fait à ce jour 4 447 morts, quasi exlusivement sur le continent africain. Elle pourrait toucher jusqu'à 10 000 personnes par semaine prochainement en Afrique de l'Ouest.