Dans le cadre des relations entre le Maroc et l'Afrique, le rappel des facteurs qui militent pour renforcement de celles-ci est presque inutile quand on évoque leur ancrage dans l'histoire du Maroc, la réaffirmation, en permanence, par notre pays, de son identité africaine et la place de choix qu'il réserve au continent dans ses relations extérieures, note l'étude de la Direction des études et des prévisions financières relevant du ministère des finances intitulée « Relations Maroc-Afrique : l'ambition d'une « nouvelle frontière ». Aujourd'hui, sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette vocation africaine a pris une nouvelle dimension en s'inscrivant dans le cadre d'une vision de long terme qui s'appuie sur les vertus de la coopération Sud-Sud et sur l'impératif du développement humain, dans l'établissement de rapports économiques équitables justes et équilibrés. Nous avons publié des extraits de cette études relatifs aux échanges commerciaux entre les deux parties. Nous reproduisons dans notre éditions d'aujourd'hui des extraits de la partie de l'étude consacrés aux investissements directs marocains et à la présence des entreprises marocaines sur le marché africain. Les investissements marocains en Afrique sont essentiellement constitués d'investissements directs en Afrique subsaharienne, qui représentent 85% du total des flux des IDE sortants vers le continent et 51% du total des IDE marocains à l'étranger entre 2003 et 2013. Les IDE marocains dans la région fluctuent d'une année à l'autre mais leur part reste toujours élevée dans le total, représentant jusqu'à 88% des flux d'IDE sortants en 2010. Le Maroc est présent en Afrique subsaharienne, première destinations de ses IDE en Afrique, à travers des investissements directs dans 14 pays dont le Soudan, l'Île Maurice, la Mauritanie, et onze pays de l'Afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale, dont la Guinée, le Nigéria, la R.D. du Congo et 8 pays appartenant à la Zone Franc, notamment le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Gabon et le CongoBrazzaville. L'évolution des flux par pays hôtes révèle que les principaux flux d'IDE ont été effectués en 2006, 2009 et 2010, essentiellement au Burkina Faso, au Mali et dans le secteur des télécommunications. Structure sectorielle des investissements marocains La répartition sectorielle des investissements directs marocains en Afrique indique que la moitié des flux sortants des IDE marocains entre 2007 et 2012 concerne le secteur des Banques (52%), suivi des Télécommunications (32%), des Holdings (7%) et de l'Industrie (3%) La structure des investissements directs marocains par secteur reste similaire pour l'Afrique et pour l'Afrique subsaharienne, qui a absorbé l'essentiel des flux adressé vers le continent sur la même période. Les investissements en Afrique subsaharienne portent sur un ensemble diversifié de secteurs mais demeurent l'apanage d'un cercle restreint d'investisseurs, principalement Maroc Télécom, Attijariwafa Bank, BMCE Bank, la BCP, Managem, la RAM et Ynna Holding. Les banques marocaines se sont imposées comme des poids lourds en Afrique subsaharienne avec une présence directe dans 9 pays de la région, après quelques timides actions au cours des années 1990. La BMCE Bank s'est d'abord implantée au Mali avec une prise de participation de 27,38% dans la Banque de Développement du Mali en 1989, avant d'entrer dans le capital de la Congolaise des Banques à hauteur de 25% en 2004. La Banque a également pris le contrôle de 59,39% du groupe Bank Of Africa au Mali, moyennant des prises de participation successives depuis 2007. Ce groupe est présent dans 14 pays africains et représente l'un des premiers réseaux bancaires au niveau de l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'ouest (UEMOA). La Banque Centrale Populaire contrôle depuis plus de 20 ans la deuxième banque en Centrafrique (Banque populaire maroco-centrafricaine) et la Banque populaire maroco-guinéenne, créées en 1990 et détenues à hauteur de 62,5% et 53,9% respectivement. En décembre 2010, un consortium composé des groupes Attijariwafa bank et la Banque Populaire (67%/33%) a finalisé l'acquisition de 80% de BNP-Paribas Mauritanie. De son côté, Attijariwafa Bank s'est déployée dans la région avec la création d'Attijariwafa Bank Sénégal en 2006, qui a été rapprochée avec la Banque Sénégalo-Tunisienne en vue de former « Attijari Bank Sénégal ». Cette banque a été fusionnée en 2008 avec la CBAO pour donner naissance à « CBAO groupe Attijariwafa Bank », détenue à hauteur de 51,93% par le Groupe marocain. Dans le cadre de son expansion, Attijariwafa Bank a acquis 51% du capital de la Banque internationale du Mali en juillet 2008, avant de remporter, à l'automne 2008, la reprise de cinq filiales africaines du groupe français Crédit Agricole. Cette opération consolide son leadership au Sénégal et lui permet de prendre des positions importantes dans des pays aux secteurs financiers assez dynamiques tels que le Cameroun (Société Camerounaise de Banques), le Congo-Brazzaville (Crédit du Congo), la Côte d'Ivoire (Société Ivoirienne de Banque) et le Gabon (Union Gabonaise de Banques).