Le cas du détenu islamiste marocain naturalisé belge, Ali Aarrass, qui purge actuellement à Salé une peine de douze ans de réclusion pour terrorisme, est au centre de gesticulations faites de contrevérités destinées à faire pression sur les autorités marocaines pour obtenir sa libération, quand bien même sa condamnation est fondée sur des faits établis et des témoignages étayées par de solides éléments matériels. Ses soutiens (avocats, tribunes et ONG étrangères à l'anti-marocanisme primaire), agissant sous l'impulsion de sa soeur, Farida Aarrass, misent sur la présomption de torture, pour mieux occulter les charges retenues contre lui. Ils s'appuient notamment sur une communication du Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies qui reprocherait à l'Espagne de l'avoir livré aux autorités judiciaires du Maroc. En s'appuyant sur ladite communication, les amis d'Aarrass ne font que mettre en exergue leur incapacité à prouver son innocence des faits pour lesquels il a été jugé. D'où les manœuvres en biais, pour éviter une confrontation frontale, qu'ils savent perdue d'avance. La première tentative de mystification de l'opinion publique internationale a été de faire croire que le Comité onusien des Droits de l'homme est convaincu qu'Aarrass a bel et bien été torturé au Maroc. Alors que ce comité n'a nullement enquêté à ce sujet et a appelé les autorités marocaines à le faire, ce que ces dernières n'ont pas manqué de faire. Bien entendu, pour les amis d'Aarrass, pas question de passer en revue la validité des procédures judiciaires qui ont mené à son emprisonnement. Le libraire converti en trafiquant d'armes Ex-gérant d'une librairie islamique à Mollenbeek à Bruxelles, Ali Aarras a été arrêté en avril 2008 à Melillia, en vertu d'un mandat d'arrêt international émis le mois de mars de la même année par les autorités judiciaires marocaines. Au mois de décembre 2010, il fut extradé au Maroc à partir de l'Espagne où il a tout de même passé deux années et huit mois dans l'isolement pour "activités liées à un groupe terroriste". Personne au fait ne conteste le fond de l'affaire, mais pour les soutiens d'Aarras, c'est justement ce qu'il faut faire oublier à l'opinion publique internationale, en tentant de cacher tout cela derrière la présomption de torture. Après son extradition, Aarrass a été poursuivi par la justice marocaine sous les chefs d'inculpation de "constitution d'une bande criminelle pour la préparation et la perpétration d'actes terroristes dans le cadre d'un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l'ordre public". Ce qui lui a d'ailleurs valu d'être condamné en novembre 2011 à 15 ans de réclusion, peine commuée en appel à 12 ans de prison. D'après l'instruction, Ali Aarrass est membre de l'organisation terroriste "Harakat Al Moujahidine Fi Al Maghrib". Il était recherché au niveau national depuis juillet 2003 déjà, pour implication dans l'introduction d'armes à feu au Royaume à partir de l'Europe dans le cadre d'un projet visant le déclenchement du "Jihad" au Maroc. Selon les aveux de Mohamed Nougaoui, un des membres de la même organisation, arrêté avant Aarrass, ce dernier avait remis, en Europe, à Mohamed El Harraoui, un autre membre actuellement objet d'un mandat d'arrêt international, deux pistolets et des munitions qui furent effectivement introduits au Maroc en décembre 2002 par le port maritime de Tanger. Toujours selon les éléments du dossier d'instruction, Ali Aarrass a introduit, en mars 2002 à partir de Melillia, un pistolet mitrailleur "Kalachnikov" et des munitions, qu'il a remis à un certain Abderrazak Soumah (principal promoteur du processus de redéploiement de "Harakat Al Moujahidine Fi Al Maghrib" au Maroc, qui purge la peine de 20 ans de réclusion à Salé). Les déclarations de ce dernier confirment par ailleurs l'implication de Ali Aarrass dans les actes cités par Mohamed Nougaoui. Au moment où Aarrass était déjà activement recherché, son nom est apparu lors de l'enquête sur le réseau de Abdelkader Belliraj (démantelé en 2008) comme étant un agent de liaison entre ce réseau et les dirigeants de l'ex-GSPC algérien, dans la mesure où il aurait assuré, en mai 2005, la coordination entre l'algérien Mohamed Benrabah Benattou (en détention au Maroc) et Belliraj, concernant le voyage de ce dernier en Algérie. Ce voyage devait permettre d'aménager, au profit des membres de "Harakat Al Moujahidine Fi Al Maghrib", un camp d'entraînement paramilitaire limitrophe du tracé frontalier algéro-marocain. Là aussi, le rôle de Ali Aarrass dans cette affaire est confirmé par les aveux de l'algérien Benrabah Benattou qui a précisé avoir procédé, de connivence avec lui, au cours de l'été 2005, à l'acquisition à Bruxelles auprès d'un marchand d'armes croate, d'un important arsenal de guerre (une centaines pistolets "GP 9mm", une quinzaine de "Kalachnikov", munitions, grenades, explosifs, détonateurs électriques...) S'ajoutent à ces "hauts faits" des séjours à Londres pour des contacts avec Mohamed El Guerbouzi (co-fondateur du GICM affidé à Al Qaida), le jordanien d'origine palestinienne Omar Mahmoud Omar, alias Abou Katada Al Falastini (détenu en Jordanie), l'égyptien Abou Hamza Al Misri (Détenu aux USA) et un syrien surnommé Cheikh Abou Bassir. Il était question d'unir l'ensemble des groupes terroristes sous la bannière d'Al Qaida. Toujours selon l'instruction, Ali Aarras avait reçu, par la suite, la visite en Belgique de deux membres d'une cellule du GICM évoluant à Paris et acquise à Mohamed El Garbouzi, qui lui ont livré des armes à feu. L'assertion de torture comme moyen de pression Bien qu'il soit installé à la même loge que les autres détenus islamistes, Ali Aarrass est parvenu à se démarquer en s'évertuant à s'inscrire dans un registre de victimisation, en multipliant les grèves de la faim et autres actions de protestation, le plus souvent concomitamment à des visites au Maroc de représentants d'ONG ou d'instances onusiennes dédiées aux droits de l'Homme. Et ce, en focalisant sur de supposés sévices et torture subis dans les locaux de la police et en prison. Manque de pot cependant, car suite à ces allégations, trois professeurs du CHU Ibn Sina de Rabat, ont procédé à un examen clinique d'Ali Aarras, en décembre 2011, sur réquisition du procureur du Roi. Mais les trois médecins chevronnés qui ont rédigé un rapport médico-légal détaillé sur son état de santé, n'ont trouvé aucune trace de torture. En mars 2014, une délégation composée de représentants du Conseil National des Droits de l'Homme a effectué une visite à la prison de Salé, sur instigation des instances onusiennes spécialisées dans les questions de Droits humains, pour vérifier les accusations de Aarras. Confronté aux preuves -consignées sur registre- qu'il recevait normalement son courrier, des visites de sa famille et qu'il a bénéficié de 36 consultations internes, 24 consultations spécialisées et ayant même refusé de se présenter à la visite médicale quatre fois, Aarras était fort gêné. Mais, convaincu qu'il est aisé d'accuser les autorités marocaines de torture, en s'appuyant sur les préjugés négatifs de certaines organisations internationales des Droits humains envers le Maroc, il n'en a pas moins continué à avancer les mêmes accusations. C'est que ce genre d'accusations est perçu comme une possibilité d'échapper aux sanctions judiciaires par des criminels et autres terroristes, particulièrement des binationaux, avec le soutien tacite de quelques organisations internationales des droits humains. Dans ce cadre, le déploiement pernicieux d'Ali Aarrass est entretenu, dans une large mesure, par sa soeur également belgo-marocaine, Farida Aarras, qui maintient le contact avec plusieurs tribunes et ONG étrangères dont le "Comité des familles des détenus européens au Maroc" et ne cesse de plaider tapageusement le cas de son frère auprès de différentes tribunes médiatiques et instances des droits de l'Homme pour les amener à le parrainer et à faire pression sur les autorités marocaines en vue d'obtenir sa libération. Cherchant constamment à placer son frère au coeur de l'actualité pour le mettre en visibilité médiatique, Farida Aarrass a rentabilisé sa participation à l'assemblée générale d'Amnesty International -section Maroc- organisée en juin 2014 à Bouznika sous le signe "Stop torture", pour poster sur sa page Facebook un jeu de photographies sur fond d'un montage malveillant. Seulement, en prenant fait et cause pour son frère, Farida Aarrass bascule néanmoins vers une dérive subversive puisque ses élans de solidarité ne sauraient occulter son action de sape à l'endroit des pouvoirs publics qu'elle se complait de bousculer sur le registre des droits de l'Homme. Farida argue, en effet, la persistance des procès "iniques", des enlèvements et de la détention arbitraire, tout en entretenant une campagne de discrédit systématique contre le pays allant jusqu'à mettre en doute le bien fondé des réseaux terroristes démantelés au Maroc, et par extension, la détention des islamistes qui y sont impliqués. Il est possible de comprendre l'acharnement de Farida Aarrass à tout faire pour voir son frère libre. Mais l'amour fraternel rend aussi aveugle, au point d'en perdre tout bon sens.