Le Maroc est un pays membre de la Communauté des démocraties (CD) «apprécié» et «respecté» eu égard aux efforts accomplis sur la voie du renforcement du processus démocratique dans le pays, a affirmé Mme Maria Leissener, secrétaire générale de la CD dont le siège est basé à Varsovie. Dans un entretien accordé à la MAP à l'occasion de la commémoration par l'ONU de la journée internationale de la démocratie, Mme Leissner a dit apprécier également la coopération entre le gouvernement et la société civile pour promouvoir la démocratie. «Le Maroc a une approche très intéressante de la coopération entre le gouvernement et la société civile», a-t-elle souligné, ajoutant que le Royaume a «de nombreuses bonnes pratiques à partager avec d'autres démocraties». Mme Leissner, qui avait effectué une visite au Maroc en août 2013 marquée par une série d'entretiens avec des représentants de la société civile et des membres du gouvernement, s'est dite impressionnée par les activités menées par des ONGs marocaines, saluant «l'engagement» et «l'enthousiasme» de ces dernières dans leur action visant en premier lieu la consolidation de l'Etat de droit dans le cadre d'un dialogue avec le gouvernement. Elle a ensuite noté que le Maroc «comme dans toutes les démocraties et à l'instar de tous les pays membre du conseil de gouvernance de la communauté des démocraties, a encore des choses à améliorer afin de parfaire le respect des principes de la Déclaration de Varsovie». La secrétaire générale de la CD a relevé, à ce sujet, que le nouveau code de la presse, qui sera adopté prochainement au Maroc, prévoit des améliorations du travail dans le domaine des médias, insistant particulièrement sur l'article prévoyant la suppression de toute peine privative de la liberté pour les journalistes. Dans le même ordre d'idées, elle s'est félicitée de la réforme de la justice militaire qui permet aux civils de ne plus comparaitre devant un tribunal militaire quel que soit le crime commis. «C'est une étape importante sur la voie du renforcement de la démocratie», s'est-elle réjouie, réitérant, à ce propos, que l'un des principes de la Déclaration de Varsovie est de faire la part des choses entre le civil et le militaire. Après avoir rappelé que le Maroc est le seul pays maghrébin et arabe à adhérer à la communauté des démocraties depuis 2005, Mme Leissner a dit espérer que la Tunisie sera prochainement membre de la CD. Elle a salué, dans ce contexte, les changements démocratiques en Tunisie à la faveur des réformes démocratiques mises en œuvre après la «révolution du Jasmin». La Communauté des démocraties accompagne les réformes en Tunisie en vue de consolider le processus démocratique dans ce pays aussi bien avec le gouvernement qu'au niveau de la société civile qui joue un rôle non-négligeable dans l'édification de l'Etat de Droit, a-t-elle martelé. Mme Leissner a déploré, d'autre part, qu'à l'exception de la Tunisie, les autres pays arabes ne frappent toujours pas à la porte d'adhésion de la Communauté des démocraties. «La Tunisie où la révolution a débouché sur une fin heureuse, bénéficiera de deux programme de la CD visant à accompagner le pays dans la mise en œuvre des réformes démocratiques», a-t-elle dit. Parmi ces programmes figure une Taks Force (groupe de travail) qui entamera son travail après les élections tunisiennes en menant un dialogue avec le gouvernement, le but étant de renforcer la démocratie en Tunisie. Elle a, à ce propos, dit espérer que le Maroc apportera son expertise à cette Taks Force. S'agissant des critères d'adhésion à la CD face aux griefs formulés par certains Etats reprochant aux instances de cette dernière une procédure «trop laxiste», Mme Leissner a précisé que la Communauté des démocraties ne bloque pas la participation des pays qui croient en les valeurs universelles de la démocratie. «Nous recherchons un dialogue constructives avec tous les gouvernements qui ont des ambitions démocratiques sincères. Cependant, les gouvernements qui ne croient pas en les principes énoncés dans la Déclaration de Varsovie (...) ne sont pas les bienvenus», a-t-elle tranché. Outre le Maroc, trois autres pays africains sont membres de la CD à savoir l'Afrique du Sud, le Nigéria et le Cap Vert. Le Mali a été suspendu suite aux évènements qu'a connus ce pays. Ancien ambassadeur de Suède au Guatemala, Mme Maria Leissner avait été réélue en juin dernier, pour un second mandat, à la tête du secrétariat générale de la CD. La Communauté des Démocraties est une organisation intergouvernementale de pays démocratiques ou en transition démocratique ayant pour but commun de renforcer et de promouvoir la démocratie et sa mise en application à travers le monde. La CD, qui vu le jour en 2000, est divisée en deux branches: une gouvernementale, composée de représentants officiels des pays adhérents et une autre non-gouvernementale qui comprend divers organismes de la société civile. Ces deux branches se retrouvent tous les deux ans pour des conférences ministérielles. Depuis 2004, les gouvernements de la Communauté des Démocraties organisent également chaque année une réunion annuelle des pays membres à New-York.