Connecting Group international a organisé le 13 Décembre 2012, à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, à Rabat, une conférence internationale sous le thème : «La participation de la femme dans la construction de nouvelles démocraties dans la région du MENA». Ce projet où s'engagent les membres du CG est soutenu et financé par le Ministère des Affaires étrangères allemandes, et, encadré par la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté. Une initiative qui s'attelle à identifier et à former les femmes, élabore des stratégies pour le changement, essentiellement culturel pour plus d'accès aux postes de prise de décision et rendre visibles les compétences féminines pour un avenir meilleur au Maroc et dans la région MENA. Ainsi se présente l'objectif du Connecting Group, association apolitique qui n'a pas frontières, puisque, plusieurs pays d'Afrique et du Moyen Orient adhèrent déjà à la cause de la femme, chère à nos cœurs. La rencontre internationale se veut une plate forme d'échange d'expériences, de performances, d'opérations réussies et de réformes. Au cœur du printemps arabe et de la crise mondiale, c'est le moment propice de prendre une pause et de réfléchir ensemble, de tracer une feuille de route et de participer à la construction de la démocratie. La révolution ne fait que commencer pour les femmes. Il est temps de se poser certaines questions : « Quels sont les acquis dans la région MENA ? », « Est-ce que les femmes qui ont porté la révolution dans le monde arabe ont trouvé leurs places dans les gouvernements actuels ? », « Est-ce que les femmes sont écoutées ? Sont-elles assez représentées ?...Il s'agit de mener à bon port les projets des femmes qui ont porté de leurs vies, de leurs âmes et de leurs dignités ces mouvements et de faire en sorte que les démocraties soient initiées dans nos pays. Le CG est en train de découvrir les femmes marocaines. Encore en début de parcours, en cours de construction de ce projet coûteux, mais déjà un travail révolutionnaire en une année, avec la création de quatre Connecting au niveau régional national, d'autres en Egypte, en Tunisie, en Palestine, au Sénégal, à Barcelone, à Paris... Plusieurs partenariats ont été faits avec Women's Tribune, avec ESPOD, avec l'association des femmes chefs d'entreprises, avec le IWF et avec d'autres forces de la société civile tels que l'Association des Pharmaciens, l'Ordre des Notaires, les écoles supérieures...Le CG a initié un mouvement de femmes qui croit en l'égalité des chances, à la construction du pays avec ses hommes et ses femmes. Il y a tout un « gisement » d'informations et d'expériences que CG, modestement et humblement, selon ses moyens, essaie de rassembler, à travers un réseautage des 4 centres construits au Maroc. Ayant début avec 20 femmes, CG compte à son actif des centaines de femmes compétentes et battantes qui ont montré leurs valeurs. Ce rêve émanant d'une idée d'un groupe de femmes, prend de jour en jour forme, et devrait être adopté et appuyé par l'Etat. Comme pour ce qui est de la Lybie où le Projet CG est parrainé entièrement par l'Etat. Lors de la création du CG, l'objectif était l'adhésion de l'élite féminine marocaine. Parmi les critères d'éligibilité, l'on cherchait des femmes hautement qualifiées, hautement diplômées, à valeurs imbibées de libertés, de l'esprit des droits de l'Homme, de démocratie, de développement durable... Une charte de valeurs exigée à l'avance qui, au fait, n'avait rien d'élitique, sinon la réaction à une volonté politique discriminatoire, de par le monde, des statistiques à l'appui. Une représentation politique des femmes en moyenne de 20% dans les deux chambres, moins de 10% de décisions sont prises par des femmes qui travaillent dans le monde et le plus surprenant, seulement 1% des richesses au monde est entre les mains des femmes. Porter la cause des femmes consiste à proposer les compétences féminines dont regorge le Maroc. On a même un prix Nobel de la paix en 2005, décerné à Dr Fouzia Talout Meknassi. Les femmes œuvrent toujours dans l'ombre, ne dit-on pas que derrière un homme célébre, il y a toujours une femme ? Dr. Hakima El Haité, Présidente du Connecting Group Docteur d'Etat en génie de l'environnement de l'Ecole des Mines de Saint Etienne, PDG de Eau Globe Int, Agrau, Seau et Présidente de US-NAPEO (North Africa Partnership For Economic Opportunity). Des compétences au niveau national, il y en a beaucoup, ce qui bloque, c'est tout d'abord nous les femmes. On ne sait ni forcer les mains, ni faire du lobbying pour nous, ni même former des réseaux, mais c'est aussi une question de culture. D'un côté, les femmes accusent ce retrait, et de l'autre, les hommes ne veulent pas céder leurs places, ce qui est normal. Une femme en plus équivaut à un homme en moins. Ce qui bloque aussi, c'est la volonté politique laquelle se mesure aussi avec les indicateurs. Seulement, si l'on veut faire gagner le pays et le hisser haut, on devrait construire ensemble, car, la vision des femmes n'est pas celle des hommes. Connecting Groupe est là pour dire aux femmes : libérez vos énergies, allez puiser votre force pour donner et apporter ce que vous savez faire. Les femmes portent en elles des valeurs de citoyenneté, travaillent avec acharnement en guise de changement. Les études élaborées par la Banque Mondiale et l'Union Interparlementaire ont montré que la présence des femmes dans les postes de prise de décision et en politique est un bon indicateur de démocratie et de baisse de corruption. Les femmes régulent et équilibrent nos sociétés. Les statistiques montrent que, au niveau des écoles et universités, les filles diplômées des grandes écoles supérieures dépassent le lot des garçons. Il n'est plus question aujourd'hui de diplômes mais de cultures. 70% des travaux au salaire minimum sont faits par les femmes, elles constituent la tranche sociétale la plus pauvre et la plus analphabète. Si l'on peut octroyer un genre à la pauvreté et à l'analphabétisme, on le donnerait au sexe féminin. Les démocrates, aux quatre coins du monde croient en une démocratie effective avec ses hommes et ses femmes, croient aux compétences féminines. Il est temps, avec la crise au niveau international, avec le printemps arabe et tous les mouvements au niveau de l'Afrique, que l'Histoire se trace avec ses femmes et ses hommes. Certes il ya des différences près entre les pays du Moyen Orient et d'Afrique, en matière de développement socioéconomique et culturel, seulement il y a des expériences pilotes en Afrique qui pourraient servir de modèle au niveau arabe et même en Europe. Et le Maroc est en train de devenir une référence en matière de réformes juridiques. Plusieurs témoignages ont été recueillis lors de la rencontre internationale organisée par Connecting Group International. Son excellence l'Ambassadeur d'Allemagne au Maroc, Docteur Michael Witter L'Allemagne suit avec un grand intérêt et soutient le processus de réformes au Maroc. Il est primordial de donner un rôle plus actif aux femmes. L'initiative du Connecting Group est formidable, on est conscient des progrès réalisés. Ce qui reste, c'est leur participation active au niveau politique Pr Sabah Chraibi Bennouna Présidente nationale de l'Association Espace Point de Départ pour la promotion féminine 5ESPOD-Maroc), militante influente au niveau de mouvements et réseaux féministes à l'échelle internationale, cheville ouvrière de la réforme de la Moudawana, elle estime que l'indépendance économique des femmes est garante de leur liberté d'action et d'évolution au sein de la société. ESPOD est une association partenaire du Connecting Group, qui, bien que nouvelle, elle est très dynamique. La rencontre avec CG a permis de dresser le bilan des actions entreprises, relevé la condition de la femme différente de celle d'antan et recelé les difficultés suite aux révolutions arabes. L'occasion est aussi de parler d'avenir, de perspectives positives suite à la constitution de réseaux, tout d'abord en interne dans notre pays et en international. Puisque, à force de nous disperser, nous perdons sur le terrain. Le rassemblement permet de conjuguer les efforts pour aller de l'avant. Les combats sont les mêmes, à des différences près, et les stratégies qui pourraient être mises en place de part et d'autre pourraient être modulées selon les contingences de chaque pays. En matière d'entreprenariat, les chiffres divulguées : Les femmes ont moins de 10% de capital, elles sont sous représentées, entre 18 et 20 % d'elles sont représentées au niveau politique, mais moi je dirai que ce qui est plus grave, c'est que nous avons au niveau de la décision économique zéro et quelques pour cent. Or aujourd'hui, on ne peut pas faire de politique sans économie, elles sont intimement imbriquées. La présence des femmes dans les orientations maitresses de l'économie me semblent, personnellement, le nouveau combat auquel il faudrait s'atteler. Agir pour l'entreprenariat, agir pour la possession du capital, agir pour l'épargne, être dans les conseils d'administration, ce sont des combats multiples, sachant qu'on a des difficultés de relève(associative), les militantes en majorité restent les mêmes. Dans le panel modéré par Mme Chraibi, il s'agit de faire une sorte de diagnostic, « Où sont aujourd'hui les femmes arabes ? », « Sont-elles simples fantômes de la révolution ? », « Sont-elles capables de porter, au-delà de nos différences, les tendances d'une véritable réforme sociétale qui nous permettra d'être les égales des hommes ? », des questions qui sont des perspectives d'avenir. M. Sebastien Hempel, Directeur Maroc/Algérie de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté Cette action phare du CG soutenue par Adenauer, pour une période de 16 mois est un processus qui intègre toute la société : ses hommes et ses femmes. Etant convaincu que, avec toutes les réformes produites au Maroc et dans toute la région MENA, ces changements opérés ne peuvent aboutir et s'enraciner qu'avec la participation politique du potentiel féminin. La Ministre d'Etat du Sénégal : Dr. Marième Badiane Le rôle des femmes dans la construction des démocraties est très important. En l'Afrique, où sévissent coups d'états et guerres civiles, souffle depuis quelques années un vent de progrès et de justice sociale, induit par la profonde aspiration à la démocratie et à l'Etat de droit. Cette nouvelle donne est due à l'émergence de nouvelles élites politiques, intellectuelles et sociales, fortement imbibées de valeurs nouvelles et modernes, s'inscrivant dans un courant de mondialisation. Mais aussi à travers le développement de mouvements citoyens et d'une société civile de plus en plus dominante. Les femmes investissent de plus en plus la scène politique et les postes décisionnels. Seulement, il est important de bien mesurer la relation entre les revendications et l'apport qualitatif des femmes dans la formulation et dans l'actualisation des projets démocratiques en Afrique. Du fait que, l'analphabétisme, la pauvreté et la misère ont particulièrement un visage féminin. Donc, l'entrée en force des femmes dans la scène politique constitue un catalyseur et exprime la réalité démocratique. M.E.R. barones de Vos van Steenwijk-Groeneveld, lic. Margaret Nommée récemment à la tête de l'International Libéral en Hollande, membre du bureau exécutif de l'UNESCO à Amsterdam et Conseillère de la Commission des Droits des femmes de la Ligue des femmes hollandaises. Les femmes du Connecting Group constituent un exemple pour différents pays, à travers ce processus de réformes sociétales démocratique Mme Alemani Joakima Roca Sénatrice pour Barcelone au Parlement espagnol, Présidente de l'Institut Catalan des femmes, Présidente de l'Association « Femmes pour la liberté et la démocratie ». Une réelle mobilisation pour la femme en coordination avec le CG, qu'elle assure aux membres à travers un riche programme de formation. Le libéralisme de nos jours, c'est construire non seulement dans nos propres pays, mais aussi ailleurs. C'est aider les femmes, partager les pratiques, agir pour la défense des droits humains et des libertés, plaider pour la démocratie et les droits socioéconomiques et culturels des femmes. Mais aussi, promouvoir la participation politique des femmes, lutter contre la discrimination de genre, encourager les initiatives du nord et du sud et renforcer la situation des organisations. Seulement, si ces actions ne sont pas accompagnées par les gouvernements, ces valeurs « historiques » seront difficiles à concrétiser. Ambassador Meryl franck Fervente défenseur des droits des femmes dans le monde, elle a sillonné l'Afghanistan, la Jordanie, le Cambodge, l'Inde, le Maroc..., portant la cause de la femme au-delà des frontières, militant pour un meilleur statut de a femme. Elle a occupé durant trois mandats le poste d'Ambassadeur des Etats unis auprès des Nations Unies. Elle a également contribué à la construction de la première ville écologique, autrement dit verte, aux Etats Unis. Dans le cadre du CG, elle est conseillère et formatrice. Bouchra Barakat Lauréate de l'université du Koweit, service social et psychologie, chercheur en matière de femmes, d'enfance et de famille palestinienne. Elle est acteur associatif au sein de l'Union de la Femme Palestinienne et membre actif du congrès pour la promotion de Al Qods. Elle a qualifié de travail colossal ce qui se fait au sein du CG, trouvant que, exporter cette idée en Palestine pourrait ouvrir la porte à la femme palestinienne à capacités limitées, surtout sous ces conditions de guerre et de colonialisme. La palestinienne a besoin d'appui afin d'être au même diapason que les femmes arabes et africaines. Plusieurs palestiniennes ont milité pour marquer leur présence dans leurs pays mais aussi pour répandre la cause palestinienne à l'étranger. Dr. Aicha Abou Rokaya Enseignante universitaire, ex membre de l'Organisation Arabe pour l'Education, les Sciences et la Culture, acteur associatif pour une vie décente, saine et digne et pour la réalisation de la justice et de l'égalité. La représentante de l'Egypte est également membre du Conseil Consultatif des Affaires des Egyptiens à l'étranger et Secrétaire Générale de l'association marocaine des lauréats des universités d'Egypte. Ce genre de réseautage des femmes arabes est demandé depuis fort longtemps, ne serait-ce qu'en matière d'appui psychique et moral, de source d'informations et de savoir. La promotion de la condition de la femme est à remettre sur la table, surtout après les révolutions au niveau arabe, les changements opérés surtout en Tunisie, en Egypte, en Syrie et en Lybie. L'appui aux femmes a des répercussions très positives et rentre dans le cadre des relations internationales, de la démocratie, de la paix et du dialogue. Ce qui est enrichissant, lors de cette rencontre du CG, c'est que la cause atteint non seulement les femmes mais aussi les droits de l'homme, de l'enfant et des personnes âgées. C'est une idée remarquable à encourage et à concrétiser en Egypte. La cause ne concerne pas uniquement l'élite intellectuelle, mais a tendance à puiser dans la « nature » de la société égyptienne, voire, appuyer la femme rifaine qui a besoin de développement. Après la révolution en Egypte, il n'y a absolument pas de régression en matière d'acquis. L'Egypte est en état de d'effervescence ou d'ébullition, mais le vent de liberté qui y plane pousse chaque citoyen à divulguer opinions, et la finalité c'est d'aboutir à une entente. Houda Cherif Diplômée en sciences politiques, en Tunisie, et en techniques de communication en politique, en Politique Chargée de la justice transitionnelle. Cofondatrice du parti politique « Afak Tunis », elle a pu démarrer un petit parti et le travailler pendant 8 mois. Elle est candidate en 2011 de l'Assemblée de la Constitution. Au sein de l'ANC, le parti est représenté par 36 membres, il est le deuxième groupe parlementaire. En 2012, elle a co-organisé la « Marche Pour les libertés ». S'agissant du Connecting Group, elle s'en est imbibé au cours d'un séminaire au Maroc sur les élections où elle a fait connaissance avec Mme Hakima El Haité. L'dée est en train d'être instaurée en Tunisie en créant un CG.
