Hassan Tarik, membre du BP de l'USFP : «Pour une bonne synergie entre l'institution Royale et les formations politiques» L'Union socialiste des forces populaires ne peut qu'être satisfait du discours Royal du 9 mars 2011. Une journée qui entrera dans l'histoire du militantisme démocratique. C'est une réponse à l'ensemble des attentes des forces nationales, a affirmé Hassan Tarik, membre du Bureau politique de l'USFP. Nous sommes convaincus qu'il s'agit d'un discours majeur qui constitue un grand pas vers la bonne voie. Aujourd'hui, la volonté politique est affichée et annoncée, le Roi a réitéré son ferme engagement à donner une forte impulsion à la dynamique réformatrice profonde en cours, avec des décisions importantes et courageuses pour le façonnage du Maroc de demain, notamment celles relatives aux amendements constitutionnels et aux réformes politiques globales, a ajouté l'ancien secrétaire général de la Jeunesse Ittihadie, qui a précisé qu'un débat devra suivre les principes fondamentaux et le schéma établi par le Souverain à l'issue de son discours. Et d'ajouter qu'il faudra aujourd'hui l'adhésion de tout le monde pour réussir ces réformes tant proclamées par la classe politique et les jeunes. Il appartient aux partis politiques, les formations des jeunes et la société civile d'intégrer la nouvelle dimension du discours Royal afin de réussir les challenges du Maroc moderne. H.M Mohamed Moujahid, Secrétaire général du PSU : Des points à éclaircir Selon Mohamed Moujahid, Secrétaire général du Parti socialiste unifié, le discours royal annonçant une révision globale de l'actuelle constitution marocaine contient plusieurs points importants sur lesquels il faut approfondir le débat et avoir des éclaircissements. «Le Bureau politique du Parti ainsi que son Conseil national se réuniront à la fin de cette semaine pour examiner minutieusement les questions évoquées dans le discours royal et publier un communiqué dans lequel nous exprimerons notre position», indique-t-il. Le secrétaire général du parti enregistre que la révision constitutionnelle requiert un dialogue national réunissant toutes les composantes politiques de la nation y compris les jeunes du mouvement de 20 février. Moujahid rappelle par la même occasion que le Parti socialiste unifié plaide pour une réforme constitutionnelle consacrant une monarchie parlementaire. Toutefois, estime-t-il, plusieurs interrogations restent encore à élucider quant au cadre général de cette réforme. Lesquelles, affirme-t-il, nécessitent d'être approfondies et détaillées. Il s'agit des compétences et pouvoirs du gouvernement notamment en matière de nomination des gouverneurs et des hauts fonctionnaires ainsi que la supervision du système de sureté. S.Y Hamid Aboulas, professeur du droit constitutionnel : Véritable feuille de route «Il s'agit d'un discours historique et extrêmement important. L'audace du Souverain a surpris même les partis politiques et le contenu du discours a créé une surprise pour eux. Surtout pour les partis de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), le parti de l'Istiqlal, le parti du progrès et du socialisme (PPS) qui réclamaient des réformes constitutionnelles. Ces partis n'ont jamais évoqué certains points qui ont été annoncés par le Roi, notamment la question de la langue amazighe. Il faut dire que le discours adressé par le Souverain à la Nation le mercredi 9 mars marque une nouvelle étape dans la vie du Royaume. Cette nouvelle étape s'enchaîne à celle entamée il y a une décennie avec le train des réformes amorcées depuis l'accession du Souverain au Trône. Cette étape vient aussi concrétiser le projet de la régionalisation avancée. Le discours du 9 mars constitue une véritable feuille de route pour la Maroc du troisième millénaire. Désormais, le pays aura un gouvernement issu de la majorité, conduit par un Premier ministre ayant de vraies prérogatives. Un Premier ministre effectif, responsable et président de l'exécutif. De même, il faut noter le renforcement des prérogatives du Parlement, la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice, l'adoption du référentiel universel en matière des droits humains, l'adoption de la formule de la régionalisation avec un scrutin universel et de larges prérogatives, sans oublier l'instauration des mécanismes de contrôle pour une bonne gouvernance». B.A Mohand Laenser : Le discours Royal, un moment fort qui jette les bases d'une nouvelle ère Le secrétaire général du parti Mouvement populaire, M. Mohand Laenser, a affirmé que son parti «a accueilli avec satisfaction» la teneur du discours prononcé mercredi par SM le Roi Mohammed, soulignant que ce discours «constitue véritablement un moment fort et fondateur d'une nouvelle ère dans notre pays». M. Laenser a estimé, dans une déclaration à la MAP, que les réformes annoncées par le Souverain se recoupent dans leur essence avec plusieurs propositions présentées par le MP, particulièrement celles relatives à la consécration constitutionnelle de l'amazighité, le réexamen des équilibres et des attributions, la séparation des pouvoirs et la consolidation du rôle de la Chambre des représentants, ainsi que la consécration constitutionnelle de la région à qui les amendements annoncées accordent des attributions renforcées et une indépendance dans la prise de décision. Cette réforme «courageuse et globale, qui est allée au delà des attentes, va consacrer la pluralité qui caractérise le Maroc et confirmer sa primauté à l'échelle du monde arabe et celle du continent africain», a encore dit M. Laenser, qualifiant le discours royal de «feuille de route de l'action qui nous attend». Il a par ailleurs noté que les réformes ont concerné des questions décisives et ont assorties de délais précis de mise en application, ce qui ne laisse aucun doute quant à la forte volonté royale de démocratisation et d'édification de l'Etat d'institutions et coupe la route à toute suspicion ou manoeuvre visant le Maroc. «Les Marocains sont en droit de garder la tête haute parmi les nations et les Etats à la tradition démocratique bien ancrée, au regard des réformes annoncées par le Souverain», a conclu M. Laenser.(MAP). Mohamed Horani, président de la CGEM: La réforme de la justice et la régionalisation, deux mesures phares L'organisation syndicale du patronat marocain -CGEM- accueille avec une grande satisfaction les mesures annoncées par le souverain dans son discours du 9 mars 2011. Pour son président, Mohamed Horani, le discours royal «apporte une amélioration substantielle du climat des affaires au Maroc. Parce qu'il comprend de nombreuses mesures visant à la réforme globale des institutions et à l'amélioration de l'environnement de l'entreprise et de l'investissement dans le pays». Le président de la CGEM considère que «la réforme de la justice et la régionalisation élargie constituent des mesures phares à même de renforcer l'investissement et d'accélérer la croissance ». Fassi-Fihri : Les réformes annoncées par SM le Roi, «un nouveau pas historique» Les réformes annoncées par SM le Roi Mohammed VI, dans le discours adressé mercredi soir à la Nation, représentent «un nouveau pas aussi important qu'historique», a affirmé jeudi le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taieb Fassi-Fihri. M. Fassi-Fihri, qui était l'invité du journal de 12h30 du BBC World Service (diffusé sur 200 pays et touchant une audience de plus de 200 millions de téléspectateurs), a rappelé les pas franchis par le Maroc depuis son indépendance, soulignant notamment que le Royaume avait interdit le parti unique dès son indépendance. Cinq Constitutions ont été adoptées par le Maroc depuis son indépendance, a rappelé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, soulignant que le discours de SM le Roi marque «un nouveau pas dans le cadre de cet itinéraire spécifique au Maroc». La vision Royale d'avenir accorde à la jeunesse la chance d'une vie meilleure, d'un emploi meilleur et d'une représentation meilleure au parlement, a encore dit le ministre, relevant qu'à l'instar de la Turquie, «le Maroc représente un réel modèle». C'est sur cette base que l'Union européenne a accordé au Maroc un statut avancé, «qui signifie que nous partageons avec l'Europe les mêmes valeurs au niveaux politique, démocratique, économique et social». Et le ministre de souligner la grande diversité notamment politique qui caractérise le Maroc, notant que la commission mise en place mercredi travaillera étroitement avec tous les partis politiques, les syndicats et la société civile, «car, a-t-il dit, il est important de démontrer que le Roi et le peuple, représenté par les partis politiques, œuvre pour réaliser le même objectif».(MAP) Thami Khyari, SG du FFD : Une révolution en douceur dans l'histoire du pays Le discours adressé, mercredi, par SM le Roi Mohammed VI à la Nation constitue “une révolution en douceur dans l'histoire du pays”, a affirmé le Secrétaire national du Front des Forces démocratiques (FFD), M. Thami Khyari. Dans une déclaration à la MAP, M. Khyari a qualifié d'”historique” le discours royal, indiquant que “cela démontre que Maroc a ses spécificités par rapport aux autres pays de la région et que le Royaume a la capacité de franchir les étapes avec sérénité. Pour le FFD, il s'agit d'une nouvelle Constitution et non pas d'amendements constitutionnels qui mettra le Maroc au diapason des régimes démocratiques occidentaux, a-t-il poursuivi. M. Khyari a, par ailleurs, souligné la pertinence du choix de Abdeltif Mennouni, en tant que président de la commission ad hoc pour la révision de la Constitution, relevant que M. Mennouni est une personnalité notoirement connue pour son professionnalisme et son engagement en faveur des causes de la nation et du peuple, ouvert et attentif aux autres opinions. Dans ce cadre, M. Khyari a exprimé la disposition du FFD à travailler avec ladite commission pour aboutir à une Constitution en phase avec le Maroc du 21ème siècle.(MAP) M. Fathallah Oualalou : Le discours royal répond à l'étape historique actuelle Le discours adressé par SM le Roi Mohammed VI à la nation, mercredi soir, a assimilé l'étape historique actuelle et permettra au Maroc de jouer le rôle de pionnier dans la région. Dans une déclaration à la MAP, M. Oualalou a souligné que «le discours royal répond aux aspirations de la jeunesse marocaine et des partis démocratiques, tout comme il répond aux exigences de cette phase historique de développement dans la région». Le Maroc qui a connu un développement remarquable pendant la dernière décennie s'impliquera désormais dans un nouveau souffle réformateur, a-t-il ajouté. Le Souverain a également assuré que de larges concertations auront lieu avec les partis au sujet des amendements de la Constitution, a-t-il souligné, rappelant, dans ce sens, le mémorandum de réformes soulevé auparavant par l'Union socialiste des forces populaires. M. Oualalou a également salué le choix de M. Abdellatif Mennouni à la tête de la commission ad hoc chargée de la révision constitutionnelle, estimant qu'il s'agit d'un éminent constitutionnaliste reconnu pour son honnêteté intellectuelle et son ouverture à toutes les idées démocratiques. Et de poursuivre que le discours royal a de nouveau insisté sur l'importance de continuer d'aller de l'avant dans le chantier de régionalisation avancée, lequel crée un lien direct entre l'évolution démocratique et la cause nationale. Ce vaste chantier est également de nature à renforcer la position du Maroc sur le plan international, a-t-il dit.(MAP). Impressions sur le discours royal Satisfecit et liesse collective Agadir : Saoudi El Amalki Le discours royal aura suscité des réactions multiples aussi bien au sein de la classe politique, syndicale, intellectuelle, qu'associative… Un discours qualifié par les uns d'historique et par d'autres de révolutionnaire. Généralement, ces annonces royales sont tombées comme une bouffée d'oxygène qui ravive les esprits et réchauffe les cœurs. A l'instar de ses homologues à travers le royaume, la communauté régionale du Souss Massa Drâa a accueilli cet événement avec beaucoup de réjouissance et de volupté, tant la détermination des propos du souverain et la qualité du contenu du discours étaient saisissantes. Abderrazak Mouisset : personnalité politique et acteur économique dans le domaine de l'agriculture de l'export «Le discours royal est à appréhender comme une soupape de sécurité pour éviter toute régénération qui émaille toute région environnante. C'est également un nouvel horizon qui s'ouvre aux grands battants pour une réelle dynamique de développement à plus d'un titre. Maintenant, il faut bien dire que cela ne fait que commencer, car tout reste à faire au niveau de la commission ad hoc qui se doit de concrétiser ces orientations volontaristes avec beaucoup de lucidité et de créativité. Une structuration effective est à mettre en place pour créer cette synergie et cette mobilisation qui s'imposent. Dans ce sens, le rôle des partis est primordial afin de canaliser les revendications des jeunes». Said Dor : parlementaire et président de la chambre de commerce et d'industrie et de services d'Agadir «A mon sens, tout Marocain ne peut être que fier pour ce sensationnel discours qui traduit une profonde volonté d'écoute et de leçon de maturité. C'est un discours historique qui répond parfaitement aux doléances et aux aspirations d'une Nation agissante. La teneur de ce discours historique nous interpelle tous, dans la mesure où il hisse la barre très haute, dans la cour des grands. C'est une réelle révolution qui s'opère dans la sérénité et la responsabilité. Toutes les constituantes de la société marocaine devra alors s'investir pleinement dans cette nouvelle relance historique». Mohamed Handain : historien et activiste amazigh « Il n'y a pas de doute, les Marocains sont comblés par ce discours de haute portée politique. Le souverain a donné la preuve d'une grande sollicitude pour une Nation en quête de profondes réformes dont celles de la constitutionalité de l'amazighité, la séparation et l'équilibre des pouvoirs…C'est une belle rupture avec le passé maculé d'amalgame et de confusion. Cependant, il est encore plus judicieux de conforter les contenus de ce discours pour ne pas le vider de ses acquis indéniables. Il va falloir veiller à l'application des prérogatives et des échéanciers contenus dans le discours afin de garantir la matérialisation de toutes ces volontés royales qui sont aussi celles d'un peuple qui aspire à un avenir florissant dans tous les domaines». Mohamed Ouakhir : opérateur touristique «Je suis actuellement à Berlin, en compagnie de la délégation marocaine qui participe à la 45ème édition du salon international des voyages (ITB). Les échos que nous avons perçus concernant le discours royal sont très favorables et nous couvrent de fierté. Cette nouvelle enchante tout le contingent marocain qui trouve en ces impressions parvenues dans le stand une véritable dynamique qui aura certainement des retombées positives sur le secteur touristique, à travers ces profondes réformes constitutionnelles. Agadir : Saoudi El Amalki Khadija Ryadi, présidente de l'AMDH : Tout dépend de la formulation de cette révision dans la constitution Selon la présidente de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), Khadija Ryadi, il faut rendre d'abord hommage aux jeunes du Mouvement de 20 février qui, grâce à eux, l'Etat a amorcé le chantier de la réforme constitutionnelle. «Malgré la conjoncture particulière marquée par une série de révolutions dans la région arabe, sans cette mobilisation dans la rue marocaine par les jeunes du mouvement 20 février, le processus de la réforme constitutionnelle n'aurait pas été déclenché», affirme-t-elle L'AMDH estime que, sur le plan de la forme, le discours royal consacre la même méthode suivie auparavant pour l'annonce des réformes en allusion à la mise en place au préalable de la commission chargée de cette révision et la nomination de son président. «La désignation de cette commission n'a pas tenue compte du principe démocratique», critique-t-elle. Au niveau du contenu, Khadija Ryadi affirme que le discours royal contient plusieurs volets positifs et importants à souligner, en l'occurrence, le renforcement du statut du premier ministre, l'extension des prérogatives du Parlement, l'élargissement du champ des libertés individuelles et collectives, l'indépendance de la justice, la constitutionnalisation de la bonne gouvernance et la moralisation de la vie publique ainsi que la constitutionnalisation des recommandations de l'Instance Equité et réconciliation (IER). Elle indique, cependant, que la concrétisation effective de ces avancées est tributaire de la manière selon laquelle elles seront formulées et traduites dans la copie de la constitution La présidente de l'AMDH fait remarquer que le discours n'a pas fait allusion aux droits civils. Cela constitue une atteinte fondamentale aux droits des femmes et signifie que la prochaine constitution ne garantira pas une égalité effective des sexes dans tous les domaines, explique-t-elle. De l'avis de Mme Riyadi, le discours royal n'a pas évoqué les prérogatives du Roi, lesquelles font l'objet de plusieurs contestations. La présidente de l'AMDH critique, en outre, le maintien du gouvernement et parlement actuels alors que leur dissolution et la mise en place d'un gouvernement de transition figurent parmi les principales revendications scandées par les jeunes marocains. De même, explique notre interlocutrice, le démarrage de ce processus doit être accompagné par un assainissement du climat politique général en l'occurrence la libération des prisonniers politiques, le respect des libertés et la poursuite des hauts responsables impliqués dans les violations des droits de l'homme. S'agissant des attributions gouvernementales, la militante fait savoir que le discours a bien précisé la responsabilité du gouvernement sur l'administration publique sans évoquer le système de sécurité ni les forces armées. Sur un autre registre, elle souligne que le discours n' pas abordé la question de l'information et des médias, ce chantier qui requiert une vraie démocratisation. Propos recueillis par Soumia Yahia