Drame de Bourgogne Une catastrophe de trop ! La catastrophe de vendredi dernier suite à l'effondrement des trois immeubles au quartier Bourgogne à Casablanca a émeut tous les Marocains qui en ont suivi les conséquences la peine dans l'âme. Vingt trois décès, des dizaines de blessés évacués et les décombres n'ayant pas encore dévoilé tout leur secret. Des familles décimées dont les rescapés ont tout perdu. L'image de proches parents assis à même le sol, les yeux rivés sur le déroulement des opérations de déblaiement, déplorant dans leur angoisse une cadence qui leur semblait lente. Des échos laissaient entendre que des personnes vivantes attendaient d'être sorties de l'abîme... Tout un drame ! Des immeubles de quatre et cinq étages datent des années 60. La rumeur parle de travaux de réparations de l'un deux qui auraient fait vacillé ses structures entraînant son effondrement dans une chute effroyable qui a immanquablement impacté les deux autres... laissant un tas de ruines sur les centaines de mètres carrés et des victimes ensevelies vivantes. Les travaux de restauration ? C'est là où réside le nœud de la question. Procèdent-ils d'une manière légale ? Sont-ils assujettis aux normes de rigueur et sont-ils confiés à un entrepreneur attitré ? Car s'il y a manquement quelque part... la justice doit avoir son mot à dire. Il n'est pas question de badiner, impunément, avec la vie humaine... Il est à relever par ailleurs qu'il ne passe pas d'année sans qu'il y ait de drame similaire. Une fréquence insoutenable qui fait réfléchir sur l'inacuité de l'effort – s'il y en a – de prévention de pareilles catastrophes dont certaines se produisent en plein mois de Ramadan ! Ne sied- il pas dans ces conditions reprochables de créer une cellule de réflexion sur ce genre de calamités qui revêt désormais un caractère itératif ? S'il est vrai que les habitations menaçant ruine sont recensées dans toutes les villes du Royaume... ne faut-il pas élargir le spectre et y intégrer les constructions d'un certain âge, et supportant des défaillances de quelle que nature qu'elles soient ? En tout cas, il est du devoir des responsables de faire inscrire ce fléau à l'ordre du jour... à l'instar des accidents de la circulation et des inondations ! L'ampleur des catastrophes doit être prise à sa juste mesure. Quand elles sont naturelles et imprévisibles, on ne peut généralement pas les éviter et on en subit les effets dévastateurs dans la souffrance conjuguée à la sérénité que dicte la foi. Quand elles sont le fait d'un laisser-aller, d'une négligence ou toute autre faillite coupable, elles génèrent indubitablement la colère et la frustration. La part des choses doit être faite et l'action en conséquence engagée. Sans transition, évoquons cette sollicitude royale qui a le don d'adoucir le malheur et d'apporter une immense consolation. En souverain compatissant, S.M. le Roi s'est rendu sur les lieux de l'effondrement tragique, apportant un soutien moral apaisant et un appui matériel bienfaisant. Sa Majesté s'est rendu ensuite au chevet des blessés répartis dans les centres hospitaliers qui les ont accueillis en grand nombre et où ils sont entourés de soins aussi grands qu'ils réfèrent aux Hautes Instructions Royales.