Les efforts soutenus engagés par le Maroc pour relancer l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et renforcer l'intégration maghrébine ont été mis en exergue par l'Oxford Business Group (OBG) dans une étude qui vient de paraître. Revenant sur la dernière visite effectuée par SM le Roi Mohammed VI en Tunisie, l'étude du cabinet britannique d'intelligence économique rapporte que les dirigeants des deux pays ont insufflé une nouvelle impulsion à l'UMA, qui regroupe le Maroc, la Tunisie, l'Algérie, la Libye et la Mauritanie, et dont le dernier sommet remonte à 1994. L'Oxford Business Group, basé à Londres, a également rappelé le discours historique prononcé par SM le Roi Mohammed VI devant l'Assemblée nationale constituante tunisienne, et dans lequel le Souverain a appelé les pays du Maghreb à surmonter «les obstacles et les écueils artificiels qui entravent le lancement effectif de notre Union dans un climat de confiance, de dialogue, de bon voisinage et de respect mutuel des spécificités nationales». Le Souverain a également insisté sur la nécessité de parachever la mise en place d'une zone de libre-échange au Maghreb et d'améliorer les infrastructures régionales afin de faciliter les échanges et de créer davantage d'opportunités économiques, a ajouté l'étude de l'OBG. Les perspectives de croissance intra-régionale sont considérables vu le potentiel économique des cinq pays du Maghreb qui disposent d'importantes ressources naturelles, de vastes réserves pétrolières et gazières, ainsi que d'un secteur manufacturier dynamique et des services compétitifs, a souligné l'OBG. Selon l'avis des experts de ce cabinet d'études, une intégration plus étroite entre les pays du Maghreb offrirait des avantages importants en raison du poids des économies de la région. L'étude de l'OBG estime, toutefois, que le commerce intra-maghrébin demeure en deçà des potentialités des pays de la région, citant les conclusions d'une étude de la Banque mondiale faisant ressortir que la faible intégration régionale au Maghreb coûte aux pays de la région une perte de croissance de l'ordre de 2 à 3 pc du PIB chaque année. Le volume des biens exportés au sein du Maghreb a progressé de 1,5 milliard de dollars en 2001 à 7,6 milliards de dollars en 2011, mais leur proportion reste infime par rapport au volume global d'exportations de la région, qui s'élève à 170,6 milliards de dollars, ont relevé les analystes de l'OBG. Les échanges intra-régionaux représentaient 3 pc du commerce annuel des pays du Maghreb en 2008, alors que dans l'UE, ceux-ci représentaient 63,3 pc des échanges commerciaux et 24,6 pc au sein de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-est, ont fait remarquer les experts de l'OBG. Dans le but de relancer la coopération intermaghrébine, les pays de l'UMA ont signé en 2010 un accord portant sur la mise en place d'une zone de libre-échange pour les produits agricoles afin de garantir la sécurité alimentaire dans la région, a ajouté l'OBG, affirmant que cette dynamique a été confortée par la signature dernièrement par le Maroc et la Tunisie de 23 accords de coopération couvrant presque tous les domaines. D'après les experts de l'OBG, il y a encore un long chemin à parcourir avant d'atteindre les objectifs escomptés, mais en attendant que certaines questions épineuses ne soient résolues, il faudra s'inspirer de la dynamique enclenchée par la coopération maroco-tunisienne pour asseoir une intégration maghrébine forte et efficiente capable de relever les défis des autres groupements régionaux et internationaux.