L'économique peut-il réussir là où le politique a échoué ? «L'Union du Maghreb arabe entre les mains du secteur privé», tel est le slogan choisi par les organisateurs du 2e Forum des hommes d'affaires maghrébins qui aura lieu les 10 et 11 mai 2010 au siège de l'Union tunisienne de l'industrie et du commerce (UTICA) en Tunisie. Près de 1.000 hommes d'affaires marocains, algériens, tunisiens, libyens et mauritaniens, des ministres et des personnalités de différentes nationalités sont attendus. Cette rencontre d'envergure ambitionne de prospecter les pistes d'une intégration économique ainsi que la promotion des échanges commerciaux intra-maghrébins. Des thématiques typiquement économiques portant sur «le rôle des investisseurs et hommes d'affaires dans les paris sur l'avenir du Maghreb, les contraintes de l'intégration du Maghreb et la recherche constante de support politique, le potentiel de la coopération industrielle en fonction des mérites de chaque pays du Maghreb et enfin le rôle des banques dans le financement des investissements et des entreprises et le soutien des hommes d'affaires». La rencontre ambitionne de prospecter les pistes d'une intégration économique ainsi que la promotion des échanges commerciaux intra-maghrébins. Après plus de 20 ans d'existence, l'Union du Maghreb Arabe (UMA) est toujours en quête d'une ancre de salut. Et le canot de sauvetage ne peut provenir que du secteur privé maghrébin. D'ailleurs, la mondialisation impose une «nouvelle» réalité consistant en la constitution de groupements régionaux. Les décideurs maghrébins en sont-ils conscients ? Qui dit UMA dit un marché de plus de 100 millions de consommateurs. Un potentiel énorme au vu aussi des ressources naturelles et humaines importantes dont dispose la région. Sans oublier les possibilités de complémentarité économique existantes dans plusieurs secteurs. A ce titre, on peut citer l'agro-alimentaire ; banque, assurance et autres services financiers ; Biotechnologies ; BTP, immobilier, transport et services délégués ; Chimie, plasturgie et engrais ; Composants électroniques ; Automobile ; Energie ; Ingénierie & services aux entreprises ; Logiciels & prestations informatiques ; Médicaments ; Textile et habillement ; Verre, ciment, minéraux, bois et papier ; Tourisme et restauration… Selon le Fonds monétaire international (FMI), le marché maghrébin commun pourrait franchir une croissance de 8% en termes d'échanges commerciaux intra-maghrébins. Mieux encore, la construction d'une zone de libre-échange, au sens large du terme, permettra aux cinq pays de récolter 2 points supplémentaires dans la croissance leur Produit intérieur brut (PIB), selon certaines études. Elle favorisera aussi la création de près de 20 millions de nouveaux emplois. Pourtant, la réalité est toute autre. En témoigne la faiblesse des échanges inter-maghrébins qui ont été évalués à 2,9% par an par rapport à leurs échanges avec le monde. Au moment où leurs échanges avec l'Union Européenne dépassent les 66%. Selon les observateurs, l'intégration économique maghrébine requiert l'adaptation et la modernisation des systèmes financiers et douaniers. De même que le développement et l'extension de l'infrastructure, notamment portuaire. A noter enfin que le 2e Forum des hommes d'affaires maghrébins portera sur le thème «la dynamisation des échanges intermaghrébins et la politique BtoB entre les entreprises maghrébines émergentes». Ce rendez-vous d'affaires est organisé par l'Union maghrébine des employeurs et l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, en collaboration avec le groupe Al-Iktissad Wal-Aamal. Pour mémoire, c'est l'Algérie, qui a abrité les 10 et 11 mai 2009 les travaux de la première édition de ce Forum.