Une situation inédite prévaut actuellement dans les camps de Tindouf, de plus en plus prononcée et ponctuée par les expressions tumultueuses du ras-le-bol. Il s'agit de manifestations de colère que les jeunes habitants des camps répandent et multiplient à l'encontre des dirigeants du Polisario, dénonçant un état de fait intenable qui maintient les populations dans une soumission qui frise l'esclavagisme et n'augure point de lendemains enchanteurs... loin de là. Cumulant l'expérience de leurs parents et la leur propre, ces jeunes ont fini par se rendre à l'évidence que c'est le statut de séquestrés qui leur sied, plutôt que celui de réfugiés qui perdure et ne semble pas avoir d'issue avantageuse. Et ce n'est guère la seule évidence décevante que ces jeunes ont percée à jour. Le développement des moyens de communication aidant et les comptes rendus faits par ceux qui ont eu l'heur de palper la réalité marocaine dans le cadre des visites échangées, ont favorisé l'apparition d'une nouvelle perception des données existantes intra et extra muros. L'on peut affirmer dès lors qu'une large frange de la population des camps a découvert le pot aux roses d'une grande supercherie, voire monstrueuse parodie politique, où des milliers de boucs émissaires ont été piégés par des aventuriers en quête de pouvoir et avides de fortunes... l'époque s'y prêtait bien dans une Afrique martyrisée et fertile en dissidents et en putschistes. La prise de conscience est désormais réalisée par les habitants des camps de leur situation réelle de séquestrés dont l'existence, déguisée en réfugiés, sert les intérêts loufoques à la fois des membres du Polisario, des dirigeants algériens qui tirent les ficelles nourrissant le but inavouable (et inatteignable d'ailleurs) d'affaiblir le Maroc et de faire prolonger indéfiniment un statu quo juste bon pour les mauvais joueurs, et enfin les Etats africains qui se laissent appâter par le pétro-dinar. C'est sans doute dans ce contexte qu'intervient l'implication de l'UA, comme bouée de sauvetage qu'Alger se fait lancer pour se sortir de l'impasse... En désignant un « envoyé spécial » pour la question du Sahara, l'Union Africaine s'inscrit tout bonnement dans le registre des « confréries » qui bravent le ridicule et ne se gênent point de se couvrir d'opprobre. Il est indéniable que cette pseudo union, qui divise plus qu'elle ne rassemble, agit par dépit envers le Maroc, pays qui donne preuve sur preuve de tenir à son africanité plus qu'aucun autre du continent. Pays qui a choisi de prendre ses distances d'une organisation qui, elle, s'est embourbée dans l'incrédibilité depuis que, par bêtise et opportunisme de nombre de ses membres, elle a cru pouvoir indument tirer profit d'une partialité criarde. L'UA, entité muée dans l'infirmité depuis que le Maroc a claqué la porte à son aînée l'OUA, n'est bonne à rien qui vaille la peine d'être cité. En témoigne le palmarès quasi nul de ses exploits.