Le viol tout court est un acte abominable. La victime en garde des séquelles psychologiques indélébiles qui gâchent irrémédiablement le restant de sa vie. C'est une atteinte monstrueuse à l'intégrité physique dont les conséquences, au niveau individuel et social, sont néfastes, dans la mesure où s'y associe une atteinte, mille fois plus accentuée, au mental, car la victime s'en ressent diminuée de manière permanente. Que dire du viol subi en bas âge, à un moment de la vie où la mémoire - et les sens en apprentissage - reçoit, avec profondeur et avidité, les constituants de la personnalité ? Que dire du viol qui souille à jamais l'enfance en tant que période de la vie dont on ne se sépare jamais ? A travers la question orale que Mme Khadija Zoumi a adressée à la ministre de la Solidarité, de la Femme et du Développement Social, la conseillère parlementaire istiqlalienne soulève un fléau social endémique qui prend une ampleur fort alarmante. En effet, Mme Zoumi dévoile des chiffres qui donnent froid au dos sur la propension au viol des enfants, qui s'empare d'adultes mâles indignes du statut d'êtres humains. Selon elle, l'Observatoire National de la Protection de l'Enfance a reçu pas moins de 3700 plaintes d'agression sexuelle, dont 56% de cas concernent des garçons, et dont 40% des fillettes violées le sont par des parents ou des voisins. La conseillère istiqlalienne estime, par ailleurs et à juste titre, que le recensement ne représente qu'une partie – peut-être infime – des cas de viol d'enfants, attribuant cela notamment à la volonté de discrétion qui prévaut toujours dans notre société (relativement à un phénomène déshonorant). Elle a, ainsi, interrogé la ministre sur les mesures qu'elle compte prendre pour stopper cette hémorragie, entre autres en sévissant sans clémence à l'encontre des auteurs de ce crime odieux à plusieurs niveaux. Ce faisant, Mme Zoumi a souligné le choc subi, particulièrement par les associations des droits humains, chaque fois qu'un tribunal prononce une peine ne dépassant guère un mois ou deux de prison à l'encontre de violeurs... ce qui donne à réfléchir sur l'acuité du code pénal en pareil cas...