Afin de contribuer à éclairer les sportifs et à rappeler certains souvenirs de la Coupe du Monde de 1994 aux Etats-Unis, souvenirs exhumés par M. Maâti Charkaoui (L'Opinion du 30/04), M. Abdelhamid Ousseidi, commissaire de police de son état, membre fédéral et président de la commission d'appel de la FRMF à l'époque, a tenu à participer aux débats par les précisions suivantes. « La délégation marocaine était présidée par M. Najem Lahbil, président du MCO et vice-président de la fédération. M. Charkaoui en faisait partie en tant que trésorier et moi-même en tant qu'officier de sécurité. M. Charkaoui ne cumulait pas les deux prérogatives comme il le dit dans l'article ». Quant à l'incident survenu au Canada entre un groupe de joueurs et des supporters, M. Ousseidi se demande : quelle pression M. Charkaoui a exercé sur la famille de la victime ? Et d'ajouter : « C'est M. Najem qui avait supplié et enfin convaincu la famille de retirer sa plainte au nom de la citoyenneté. M. Charkaoui l'accompagnait bien sûr. Et c'est à eux que revenait la tâche de convaincre la police canadienne de clore l'affaire après le retrait de la plainte ? ». Quant aux problèmes qui surgissaient entre les membres de la délégation et l'entraîneur feu Blinda, ou entre celui-ci et la majorité des joueurs, et « Dieu sait combien il y en avait ». M. Ousseidi rappelle qu'on le laissait seul leur faire face. Car personne ne souhaitait endurer les coups de sang de Blinda. « Notamment lorsque j'ai passé une nuit blanche à convaincre les joueurs Azzouzi et Chaouch de ne pas déserter l'équipe quand ils sont venus me demander leurs passeports pour rentrer chez eux après un différent avec l'entraîneur. Et il fallait convaincre Blinda de passer l'éponge : Une corvée ! » De retour au pays, M. Ousseidi a dressé un rapport détaillé sur le voyage, le séjour, le comportement de tous, « même sur moi-même, précise-t-il » et la participation de l'équipe. La part du lion du rapport revenait à l'entraîneur Blinda. Il est écrit : Blinda faisait peur à tout le monde (délégués et joueurs) en se comportant avec arrogance, assénant son leitmotiv : Je n'ai de comptes à rendre à personne. J'ai été nommé par Sidna ». Même le président de la FRMF, le général Zemmouri, qui nous a rejoint, l'évitait comme la peste et se justifiait en disant : « Sa Majesté m'a autorisé à vous rejoindre en tant que spectateur, c'est tout ». Et M. Ousseidi de conclure : « J'ai su par la suite par une source autorisée que c'est sur la foi de ce rapport que Sa Majesté a dit à Blinda à notre retour : tu m'as trahi ! » Par ces quelques précisions, M. Ousseidi espère avoir levé un coin du voile sur la participation du Maroc à ce Mondial 1994 et il espère que les autres acteurs (notamment la presse) se manifestent.