Un jeune marocain, étudiant de son état, est tombé dans l'arène, victime de la haine. Notre peine n'a d'égal que notre condamnation de cette haine qui enfante la violence et, par suite, le désarroi. L'arène n'est autre que l'enceinte d'une Université. Université équivaut à fief du savoir et de la culture, lieu par excellence où sont censées se développer les pratiques civiques, dont la cohabitation et la tolérance. Paradoxe insoutenable, c'est dans une Université de Fès, capitale spirituelle du Royaume et ville du Savoir, que le crime odieux a été commis. Un crime qui relève de la barbarie et trahit toutes les formes de l'ignorance autant qu'un déficit flagrant de connaissance des principes élémentaires de la coexistence. Car, contre toute logique, des hérauts de la libre expression se sont mis en tête d'empêcher, par tous les moyens, leurs antagonistes de s'exprimer, serait-ce dans le cadre d'une conférence... Autre paradoxe... Ce sont des étudiants de l'extrême gauche, disciples de l'école qui appelle au respect du droit à la vie et milite à tout rompre pour l'abolition de la peine de mort, qui ont versé dans la violence aveugle jusqu'à ôter la vie à un camarade de campus. C'est une amère réalité, lorsque les militants d'Annahj Addimokrati, parti qui "prône" et "milite" (en apparence ?) pour les idéaux de la démocratie, de la liberté et de l'égalité, sont capables de déviations criminelles. Cela traduit-il la nature de l'encadrement dispensé ? Les Marocains abhorrent la haine. Leurs différences donnent tout naturellement lieu à confrontation d'idées, non à confrontation dans la violence. Moralité à tenir en compte dans l'encadrement des étudiants par les partis politiques de quelque obédience qu'ils soient.