L'instant était solennel et plein d'émotion mais chargé d'espoir, ce vendredi 4 avril 2014, à la Fondation Mohammed VI des Œuvres Sociales des Enseignants, sise Avenue Allal El Fassi, Madinat Al Irfane-Rabat Hay Riad-Rabat (espace conférence et exposition), quand M. Eduardo Neto Sangueve, Ministre Conseiller, Ambassade de la République d'Angola à Rabat, a prononcé une brève allocution donnant ainsi le coup d'une exposition inédite consacrée aux douze ans de paix dans son pays. Un Etat lusophone. Devant un parterre de diplomates accrédités à Rabat et de personnalités de l'administration marocaine, M. Neto Sangueve a ému l'assistance en soulignant, en substance, que « pour nous, la paix c'est notre raison de vivre, le socle de notre développement car sans paix il n'y ni progrès ni croissance ». Il paraphrase ainsi le Président de la République, José Edouardo dos Santos, qui a pour slogan : « La paix et la sécurité sont des conditions essentielles au développement de la démocratie et de l'Etat de droit, ainsi qu'à la promotion des droits humains ». Au-delà de cette manifestation culturelle, somme toute qui n'innove en rien par rapport aux multiples expositions qu'abritent Rabat ainsi que d'autres villes du Royaume, c'est sa portée historique et politique qui interpelle à plus d'un titre. Voilà un pays qui a connu les affres de la guerre, ses déchirements. Une guerre meurtrière et fratricide à laquelle se sont livrés les enfants d'un même pays. Ils se sont entredéchirés pour la conquête du pouvoir. Au bas mot, plus d'un demi- million de personnes ont perdu la vie dans ce conflit meurtrier. De négociations de paix aux pourparlers de paix, de signatures d'accord de paix aux reprises des hostilités dont les dernières furent celles qui ont suivi immédiatement après les élections de 1992, le peuple angolais a payé lourd le tribut de cette guerre qui n'en finissait plus. Et les hostilités prennent fin avec la mort du leader de l'UNITA (Union nationale de l'indépendance totale de l'Angola), Jonas Savimbi, un certain 22 février 2002. En effet, le 04 avril 2002, un accord de paix est définitivement signé entre le gouvernement de la République d'Angola et l'UNITA. Ce mouvement, peut-on rappeler, s'était déjà constitué en parti politique en 1991, et a démobilisé ses forces armées, lesquelles sont en partie intégrées dans les Forces Armées Angolaises et décide enfin d'opter pour la paix. D'ailleurs, l'un général de l'UNITA est devenu le chef d'état major). Depuis cette année 2002, l'Angola se relève doucement, lentement mais sûrement de cette tragédie pour faire face aux défis de la cohésion sociale et du développement économique. Mais il a fallu attendre l'an 2006 pour que débute véritablement la construction et la reconstruction nationale du pays, à travers un mémorandum d'entente pour la paix paraphé à Cabinda. Ainsi donc 2002-2014, douze ans de paix retrouvée. Que de chemin parcouru pour en arriver là. Cependant, il y a de quoi être fier et content de cette exposition de photographies et de tableaux dans la perspective du passé au présent du pays, dédiée à la paix car l'Angola vient de loin.