Le président algérien va donc se présenter pour un quatrième mandat dont l'issue ne laisse planer aucun doute. Effectivement, tant et aussi longtemps que l'institution militaire détient les rênes du vrai pouvoir, ce n'est pas demain la veille qu'un chef d'Etat issu de l'opposition sera élu. La décision de l'armée algérienne de miser encore une fois sur un homme de 77 ans et manifestiment très affaibli ne signifie qu'une chose : Rien ne changera tant à l'interne qu'à l'externe... à commencer par la politique agressive et provocatrice menée contre le Maroc dans l'objectif de créer une manœuvre de diversion et de détourner l'attention d'une opinion publique algérienne totalement désabusée et qui ne perçoit par un sesterce de la manne pétrolière et gazière. Normaliser les relations avec le Maroc n'est pas à l'ordre du jour et il ne faut pas non plus compter sur les médiations arabes ou internationales pour y parvenir du moment qu'Alger fait de l'escalade verbale avec le voisin de l'ouest un choix stratégique. L'incapacité totale d'asseoir les bases d'une politique économique et sociale viable à même de créer l'emploi et de faire profiter un tant soit peu la population des ressources des hydrocarbures implique pour l'institution militaire algérienne la mise en place d'une alternative à l'échec. Et celle-ci passe justement par la création de toute pièce d'un «danger» incarné par le Maroc et qui «menacerait la stabilité du peuple algérien». Après avoir préparé le terrain par le truchement de la propagande médiatique, on justifie ainsi la nécessité d'un surarmement absolument délirant et sans commune mesure avec les besoins réels de l'armée algérienne. Un choix de vie : la fuite ! Justement, ces joujous mortels derniers cris qui obligent le Maroc à consentir un sacrifice considérable au nom de l'équilibre régionale constituent avec les banques suisses le principal débouché des recettes gazières et pétrolières. Et quand la question est posée à la jeunesse algérienne de savoir quelles sont ses attentes et ses ambitions futures, vous avez pas mal de chances d'obtenir la réponse suivante : Quitter l'Algérie! Comme si le fait de fuir une réalité amère constituait un choix de vie ou même un plan de carrière. Ce qui explique d'ailleurs qu'un pays comme le Canada compte des dizaines de milliers de comptables, d'ingénieurs, d'architectes, de médecins, d'électroniciens, d'informaticiens... qui ont fait le choix de déposer leur baluchon dans ce coin de monde alors que leur expertise aurait pu être autrement plus utile à leur Algérie natale. Et cette tendance migratoire ne présente aucun signe d'essoufflement même si des milliards d'euros sont venus à la rescousse de l'économie algérienne ces dernières années, concrètement depuis la flambée des hydrocarbures. Lorsque la nouvelle de la candidature de Bouteflika a été annoncée, elle n'a suscité que moqueries et railleries. Déjà que ces élections ne passionnent guère la rue algérienne qui sait pertinemment que le principal parti politique du pays est celui de l'armée, l'annonce de la candidature d'un homme visiblement très affaibli et qui ne retrouve des forces que pour éructer sa haine sur le Maroc, consacrera l'état de divorce entre l'algérien et son élite politique. Ce qui est clair, c'est qu'encore une fois, au lieu de parler santé, éducation, emploi et chantiers, on continuera à agiter l'épouvantail du Polisario et à entretenir l'escalade face au Maroc. C'est ce qu'on appelle un constat d'échec. Tension tous azimuts Depuis l'assassinat du président Boudiaf en 1992 dans des conditions pour le moins étranges, tout a été fait pour maintenir et nourrir la tension avec le Maroc. C'est devenu carrément un fond de commerce et face à cette rancœur tenace, non cautionnée par l'opinion publique algérienne, on ne voit pas pourquoi la loi du talion ne serait pas appliquée. Rien que pour embêter ceux qui mènent une propagande farouche contre le Maroc, il ne serait pas inopportun de rappeler aux Algériens le contexte des années 1956-1962, lorsque feux Mohammed V et Hassan II avaient refusé la proposition française de procéder à la ratification du tracé frontalier sans attendre l'indépendance de l'Algérie. Ce que le Maroc avait rejeté catégoriquement, préférant négocier directement avec les dirigeants d'une Algérie indépendante. Les dirigeants en question, hébergés, armés et soutenus par le Maroc du temps de la guerre de l'indépendance algérienne se sont tout bonnement retournés contre le Royaume, et provoqué la guerre des Sables dont le Maroc aurait pu tirer un meilleur profit pour forcer un tracé frontalier à son avantage. Il n'y a donc pas de raison de ne pas mettre sur la table Bechar, Kenadssa et Tindouf au nom du tracé initial hérité du protectorat français. Il y a des limites à ce qu'un pays peut supporter en matière de provocation et à un certain moment donné, la loi du talion peut avoir du bon.