Plusieurs pensionnaires de la prison centrale de Kénitra ont été primés, jeudi, dans le cadre de la première édition du «Prix Mama Assia», du nom de feue Assia El Ouadie, de poésie et d'écriture littéraire, organisée sous le thème «la créativité au service du système de réinsertion». Un jury de quatre membres, présidé par l'écrivain Mustapha Kliti, président de la section locale de l'Union des Ecrivains du Maroc, a sélectionné neuf lauréats, trois dans la catégorie poésie, trois en écriture littéraire et trois autres en zajal. Le président du jury a indiqué que le choix n'a pas été aisé. Tous les candidats, a-t-il dit, méritent d'être récompensés pour leurs efforts. Cette édition a été organisée par le Service de Préparation à la Réinsertion, qui relève de la Fondation Mohammed VI pour la Réinsertion des Détenus, créé il y a un peu plus d'un an au sein de la prison centrale pour promouvoir la créativité chez les pensionnaires de la prison. Cette compétition a été précédée par des ateliers sur les techniques d'écriture et de l'art de la lecture, initiés par le Service de Préparation à la Réinsertion en coopération avec la délégation régionale de la culture et la direction générale de l'administration pénitentiaire. Le prix décerné aujourd'hui, a indiqué à cette occasion le directeur de la prison centrale de Kénitra, Abdelhak el Zihari, est un moyen d'incitation pour le développement des compétences artistiques et littéraires des pensionnaires du pénitencier. La prison centrale, a-t-il dit, recèle de nombreux talents littéraires et artistiques qui ont seulement besoin de soutien et d'encadrement pour trouver leur voie. Il a expliqué que ce prix a été baptisé du nom d'Assia El Ouadie, en hommage aux efforts de la défunte en faveur de la réinsertion des pensionnaires des établissements pénitentiaires au Maroc. De son côté, la représentante de la Fondation Mohammed VI pour la Réinsertion des Détenus, Kabira Lifi, a souligné que cette cérémonie reflète l'image réelle de l'institution carcérale moderne au Maroc en tant qu'espace de création et de créativité. Le directeur régional de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion à Salé, Hassan Ahmina, a salué les efforts des pensionnaires créateurs qui, du fait d'un acte malencontreux du destin, passent une période d'incarcération mais dans un environnement plein d'espoir en l'avenir. Le délégué régional du ministère de la Culture, Mohamed Sennour, a qualifié l'initiative de cette première édition de «noble» et exprimé la disposition de son département à apporter toute l'aide nécessaire pour le développement des talents artistiques et littéraires des pensionnaires de la prison, susceptible de leur garantir une réinsertion dans la vie sociale. Il a annoncé que son département a programmé, pour cette année, un ensemble d'ateliers d'initiation des prisonniers au théâtre, aux arts plastiques et à l'écriture littéraire. Au cours de la cérémonie à laquelle ont assisté des représentants de plusieurs associations qui apportent leur soutien à des initiatives en faveur des pensionnaires de la prison centrale et plusieurs prisonniers, un hommage a été rendu à M. Lahcen Retli, un cadre de la délégation du ministère de l'éducation nationale qui a enseigné pendant 30 ans à la prison centrale avant d'être admis à la retraite.