Aux Urgences d'Ibn Sina, des patients disent : vivement la réouverture des anciennes structures d'accueil dont les travaux durent et perdurent. C'est que l'espace actuel, qui « accueille » des malades prêts au deuil, ressemble aux urgences des zones hors zones où se faire soigner reste un calvaire pour les sans ressources. Dans la pagaille générale où chacun croit que son cas est plus urgent que le voisin, alors qu'on distribue des numéros pour éviter les passe-droits, des internes de bonne foi signent des ordonnances à l'aveuglette sans voir si le malade à qui on va couper un doigt, est cardiaque hypocondriaque malgré un sourire aux lèvres qui veut rassurer l'assistance sur les nerfs. Ce qui est arrivé à une victime des prescriptions médicales à la va-vite, à qui on a ordonné de prendre des antibiotiques à 150 dhs, alors que c'est un hôpital des pauvres, les bénéficiaires du Ramed, qui attend des secours consistants de l'Union Européenne, un scanner numérique, du tonner à 1500 dhs comme à la clinique Menier tu dors... dis le refrain, qu'il faut casquer avant que la CNSS, au style de 55 parfois, ne recouvre le dossier. Le malade ayant pris l'antibiotique, s'est retrouvé dans de beaux draps à 3 h du matin. Son cœur – il est cardiaque – s'est mis à battre d'une façon anormale et inhabituelle. Un sale moment qui lui a fait regretter d'avoir pris des antibio indésirables pour son organisme. Il a fallu du temps pour qu'il prenne son mal en patience. stop. C'est un chauffeur de taxi à Rabat qui est célèbre pour ses conseils religieux alors qu'il fait un métier que ne revendiquent pas les laïcs, mais qui ne doit pas mélanger la religion et la course à Jamaâ Badr, car, on le sait, chaque chose en son temps, sinon le taxi pour Tobrouk deviendra la plaque tournante de la chariaâ. Que le taxi-driver fasse ses 5 prières en arrêtant son véhicule à chaque fois, c'est une chose honorable, mais qu'il cherche à chaque fois à persuader son client qu'il faut qu'il fasse à son tour la prière, sinon il n'est rien, voilà qui sonne un peu faux. La prière, on y vient tôt ou tard, mais le chauffeur de taxi qui croit qu'on vit dans un pays de mécréants, voilà qui est nouveau dans le transport privé où la Radio Mohammed Sadisse, que tout le monde écoute, n'a jamais été une radio pour l'intolérance. Au contraire, une station qui laisse libre cours à ses auditeurs qui ont même droit à des conseils pratiques sur la vie quotidienne, la santé, l'environnement et la qualité de la vie. stop. Elle a déjà son smartphone, la fille de Milouda qui se réveille à 6 h du matin pour être fin prête pour un boulot qui lui fait quitter le lit tôt, pendant que les autres font encore dodo. Après le téléphone portable dernier cri pour épater ses copines, la fille de Milouda louche maintenant du côté des cours d'anglais non pas au Nadi taqafi de son quartier, mais dans une institution où les cours ne sont pas donnés, où il faut payer cash pour suivre la section du printemps sans relâche. Voilà qui turlupine la pauvre mère de famille accumulée à des situations inextricables où elle croit qu'il faut y arriver, coûte que coûte. La fille têtue comme une mule ne pense pas un instant que ses parents sont déjà assez malmenés comme ça par une crise qui frise l'indécence. Si une école d'anglais, où l'on n'apprend plus my taylor is rich mais inglish not for ritchman ni poorman, a été sensibilisée par ce cas social émouvant, qu'elle nous contacte au 06-07-92-52-78, dans le cas où elle pourrait faire une réduction pour cette mère désemparée ou accorder une gratuité pour les premières semaines. Au moins que ça soit un mouhcine qui veut s'en charger. stop. Eau en bouteille. Pendant qu'on y est, il faudrait plus de Aïn Leuh sur la table ainsi que Aïn Bribri, pourquoi pas, au lieu de l'utiliser pour laver la Dacia de Assia et la Palio de Mario qui descend de la Porte Maillot à Bab Chaâfa où le conducteur stone dort dans sa voiture. Il y a tellement d'eau minérale qui inquiète le viscéral, qu'on ne sait plus que choisir. « Choisir », titre de la revue des consommateurs où l'on ne passe pas de pub Volvic ou Saint York en patchwork, qui a réalisé une remarquable étude sur les eaux, histoire d'O. Cette eau minérale qu'on buvait les yeux fermés du moment que tout le monde la boit, dans le civil comme dans les armées où les grands patrons font travailler les cuisiniers professionnels pour le plaisir de madame qui est servie, elle et ses enfants, comme des notables, alors qu'il y a des Marocaines qui ont les moyens de prendre un cuistot, mais qui préfèrent la bonne à tout faire qui sait juste préparer de la r'fissa pour la nfissa, un plat qui a failli envoyer au cimetière une infirmière et une visiteuse à la maternité de Rabat. stop. Le chanteur Patrick Bruel sur France-Musique qui s'est amouraché de la guinguette - à Rabat, elle était sur l'avenue Madagascar, le garage est toujours là - de Nogent-sur-Marne, a raconté son enfance musicale à Tunis sans la citer où sa mère écoutait Barbara - qui a disparu du Borj ! - et autres affiches de l'Olympia en oubliant Pia Colombo et Rina Ketty « ya khiti ». Mais passons. A aucun moment, Patrick, la voie lactée, n'a cité les chansons qui ont bercé sa vie, de Dalida à Bob Azam en passant par Rainette l'Oranaise. En fait, chez les anciens de l'Afrique du Nord, du temps où on faisait de la pub pour les oranges des trois pays - voir les revues de l'époque avant Maghreb United – on revient rarement sur les goûts de l'enfance, les madeleines de Proust booste ta mémoire, toutes religions confondues. Il viendra peut-être un temps où Macha Meril, reçu en grandes pompes funèbres, Philippe Bouvard tenait le cercueil, racontera ses promenades au jardin du Triangle à Rabat ou la dégustation du thé chez Bensouda aux Oudayas, un nom que porte aussi un imminent professeur de médecine qui peut opérer avec succès un diabétique sans que son diabète ne soit diabolisé. stop. Tamesna dans le creux de l'actualité. Des années après d'abandon où on a cru qu'il suffit de loger des familles non loin des nids d'oiseaux et des niches de chenilles pour les rendre heureux, oh que neni ! Il en faut bien plus, Badr Kanouni aurait dû ouvrir un nouveau kanoun pour attirer les fins gourmets. Pour notre part, dès l'inauguration de Tamesna qui n'a pas le charme de Bab Tamesna qui ouvre la porte de Casablanca, nous avons signalé le manque d'équipements socio-éducatifs avant que Ben Abdallah ne devienne ministre de la Politique de la Ville qui évoque Alphaville de Godart qui n'a pas été écolo, mais qui avait un côté rigolo qui nous a fait aimer « A bout de souffle » où Jean, prononcez Jine comme jine jini de Bowie, parlant de Genet, vendait le Herald Tribune sur les Champs-Elysées où votre serviteur était libraire avant de traire des brebis à Akkrach... stop. Erratum. La cérémonie religieuse en hommage à David Hsira aura lieu aujourd'hui jeudi 20 mars et non hier mercredi, comme nous l'avons annoncé par erreur. stop.