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Tribune libre : Faut-il interdire les religions
Publié dans L'opinion le 19 - 02 - 2014

Drôle de question, me diriez-vous, n'est-ce pas ? Pas si drôle que cela, à vrai dire... Ma parole, je tombe sur la tête, je deviens dingue, je flippe ! Au seuil de mon existence éphémère et sur le point de rejoindre mes dignes ancêtres, cela ne fait pas très sérieux. Wa goulha lrassek ya lebhel !(tiens toi le toi-même pour dit, tête de mule !). Mais qu'est-ce qui m'arrive, enfin ?! J'ai « bouffé » du haschich ou quoi ? Encore que je ne sois ni le premier ni très probablement le dernier à me la poser - j'en conviens, quand on songe à toutes les violations, toutes les injustices, tous les massacres commis au nom de la religion - il est de fait que, devant la formulation d'une interrogation aussi grossière et, qui plus est, aussi surprenante qu'inattendue de la part du Musulman que je suis, un grand nombre, sinon la plupart de mes congénères, y compris de mes compatriotes et coreligionnaires, voire, cela va de soi, des adeptes d'autres confessions religieuses - il est vrai que je ne m'adresse pas ici aux seuls Musulmans - tout ce beau monde donc, que je ne tiens surtout pas à me mettre à dos, au risque de recevoir, pour le moins, une bastonnade mémorable, s'empresserait de s'insurger, de vilipender, bref, de crier au scandale ! : « Sacrilège, s'exclameraient-ils ! Kafer billah had lmeskhot ! (mot à mot, ou presque : ce maudit quidam ne croit ni en Dieu ni au Diable ! C'est, de toute évidence, un abruti d'athée !). 3la fdouli ya mmimti ! (fdouli :celui-ou celle-qui se mêle de ce qui ne le-la-regarde pas) (ya mmimti : ma mère !).
« Notez toutefois, qu'en ce qui me concerne, je ne crois qu'en Dieu. Quant au Diable, et sans vouloir jouer sur les mots, qu'il aille au diable ! C'est le cas de le dire... Comme on dit dans notre belle langue maternelle : Allah yehfedna mina ecchayatine ! ce qui peut se traduire par : Dieu nous préserve du Diable et de ses démons ! Et Dieu sait s'ils sont légion en ce monde ici-bas !... En voilà une idée ! Interdire les religions ? Quelle hérésie ! Au fou ! Au mécréant ! Complètement « maboul », givré, ce type-là ! Pour qui se prend-il ? Pour le Messie ou pour l'Imam El Mehdi ? Devrait être interné illico presto dans un asile psychiâtrique ! Pire encore, devrait être pendu haut et court pour lui apprendre à se taire et lui ôter définitivement le goût de proférer de telles insanités !
« Mais enfin, cher monsieur, oubliez-vous que la religion est notre seule raison d'être, notre seule raison de vivre ? Et surtout notre seul et unique espoir d'accéder au Paradis éternel ? Supprimer les religions ne pourrait relever, à Dieu ne plaise, que d'une entreprise hasardeuse, voire dangereuse, totalement absurde, inconcevable et, à tout le moins, que d'une utopie la plus diaboliquement farfelue !!! Si quelque chose ou quelqu'un devait être supprimé ou interdit, anéanti, c'est bien ce triste individu, sans foi ni loi, qui se pique de vouloir nous faire renoncer à nos croyances les plus ancestrales, les plus tenaces, au mépris de nos valeurs les plus sacrées, etc...etc.... »
Certes, aussi véhéments et aussi virulents que fussent de tels propos à mon encontre, on ne peut que compatir. En l'état actuel des choses, vu l'état d'esprit passablement fanatique d'un grand nombre de nos contemporains, (pas tous, heureusement), on ne saurait leur en tenir rigueur, cela va de soi. Après tout, mea culpa ! Je n'avais qu'à tenir ma langue et ne pas chercher à attirer sur moi les foudres de mes congénères ou de mes concitoyens.
Cela dit, je m'empresse de souligner qu'il ne sera nullement question ici et en aucun cas de s'attaquer aux religions quelles qu'elles soient, encore moins de réclamer leur suppression ou leur interdiction pure et simple. On n'est tout de même plus au temps de l'Inquisition, que je sache ! Il est vrai qu'on a pu signaler, de par le passé, l'interdiction de croyances religieuses dans certaines contrées de la planète (cas de l'Islam dans certains pays d'Afrique, comme l'Angola, à titre d'exemple). Mais néanmoins, sans aller jusque là, on ne peut s'empêcher de faire ce terrible constat, celui de tous ces conflits interconfessionnels, de par le monde, le plus souvent meurtriers, avec leur lot d'atrocités et de tragédies : tout se passe comme si les différents protagonistes étaient atteints d'une sorte de folie meurtrière, refusant d'obéir à la voix de la raison et n'écoutant que les sentiments de haine et de rancœur qu'ils nourrissent à l'encontre de leurs adversaires, d'une confession autre que la leur.
Il faut bien se dire que les religions ont ceci de particulier, dès lors que, paradoxalement, elles ne cessent de prôner la concorde, l'amour et la fraternité entre les peuples, elles apparaissent néanmoins comme étant l'une des causes majeures de discorde et, partant, de conflits entre les diverses confessions de nos multiples communautés à travers le monde.
A titre d'exemple de ces conflits interreligieux, on peut citer :
En Afrique, cas de la Centrafrique, entre autres, où Chrétiens et Musulmans se livrent une guerre sans merci, provoquant de ce fait une situation humanitaire désastreuse sans précédent. Fort heureusement, le Maroc, pays africain et arabo-musulman, est épargné par ce type de conflits, dès lors que les différentes sensibilités religieuses qui s'y trouvent cohabitent en parfaite symbiose et font preuve d'un esprit de tolérance rare. En Asie, c'est le cas de l'Inde et du Pakistan, où Hindouistes et Musulmans se déchirent à longueur d'année, à telle enseigne qu'en Inde toute femme hindoue qui envisagerait d'épouser un Musulman se verrait immédiatement condamnée par le conseil suprême de son village à subir un viol collectif (Authentique !). Du reste, en Inde, le viol des femmes est, en quelque sorte, un sport national, notamment dans les bus, les cars, etc... En Europe, on ne peut pas passer sous silence le douloureux cas de l'Irlande, où Catholiques, au Sud, et Protestants, au Nord, se vouent une inimitié séculaire, sans oublier que ces mêmes Catholiques ont été persécutés, notamment au milieu du dix septième siècle, par les forces britanniques. Du reste, le problème de l'indépendance de leur pays reste toujours d'actualité, face à l'intransigeance de leur voisin d'en face l'Angleterre. En Irak, au sein d'une même religion, l'Islam, c'est la guerre à outrance entre les Chiites et les Sunnites. D'où les attentats quasi-quotidiens qui ensanglantent et endeuillent l'ensemble du pays. Au Moyen Orient, c'est le cas de la Palestine, où conflit religieux et conflit politique sont étroitement imbriqués et ce depuis de nombreuses décennies, de telle sorte qu'on se demande si ce contentieux israélo-palestinien finira jamais par aboutir à un accord de paix.
La composante religieuse du conflit ayant un impact prédominant, il n'est pas exclu de penser que si Israéliens (Juifs) et Palestiniens (Musulmans et Chrétiens) étaient de même confession, le problème palestinien eût été résolu depuis belle lurette ! Aussi, et toute plaisanterie mise à part, on ne saurait trop recommander aux belligérants d'un côté comme de l'autre, de se convertir et, par conséquent, d'embrasser, d'un commun accord, l'un ou l'autre de leur culte respectif, soit l'Islam, soit le Judaïsme. A supposer, bien entendu, qu'ils puissent s'entendre, encore que, en l'état actuel des choses, vu leur état d'esprit peu enclin au compromis et à la réconciliation, il soit permis d'en douter ! A défaut d'un accord, de quelque nature qu'il soit, religieux ou autre, le conflit risquerait, hélas, de perdurer indéfiniment et cette partie du monde ne connaîtrait probablement jamais la paix et la sécurité, et ce même avec l'instauration et l'édification d'un Etat palestinien, instauration tout-à-fait hypothétique dans l'immédiat, compte tenu de l'intransigeance et de la réticence clairement affichées par l'Etat d'Israël.
Plus grave encore, depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux USA, les Musulmans du monde entier sont pointés du doigt et assimilés sans exception à des terroristes avérés ou potentiels et ce, au mépris de toute considération rationnelle. Dieu merci, tous les Musulmans ne sont pas des terroristes, loin s'en faut, l'Islam, contrairement à une réputation fallacieuse, étant une religion qui, à l'instar des autres religions monothéistes, ne cesse de prêcher la paix et la tolérance, la compréhension mutuelle et le respect d'autrui, et notamment et surtout l'acceptation de nos différences.
Ce n'est pas parce qu'il y a, parmi les Musulmans, des islamistes intégristes - à ce propos il n'est peut-être pas inutile de rappeler qu'on compte des intégristes même parmi les Chrétiens et les Juifs - islamistes dont le mot d'ordre est le Jihad (la lutte armée), qu'il faut mettre tout le monde dans le même panier. Cela dit, si l'on veut être objectif, il faut bien convenir que c'est la politique stupidement agressive et injuste du monde occidental qui a été à l'origine de l'apparition de ces mouvements intégristes et du terrorisme international. Or, on ne combat pas le terrorisme par les armes mais en éliminant, autant que faire se peut, les causes de ce même terrorisme.
Il faudrait, bien évidemment, pour conclure, porter l'effort sur le sens de l'émancipation des foules, afin de les amener à se faire un jugement plus lucide et plus éclairé de manière à apprécier les choses de la vie et les êtres à leur juste valeur, faute de quoi nous serions toujours la proie de l'obscurantisme, du fanatisme, du racisme, de la xénophobie, enfin de toutes ces tares d'une époque théoriquement révolue et qui ne font pas honneur à notre époque d'aujourd'hui. Nul doute que le terrorisme international et le jihadisme des intégristes disparaîtront d'eux-mêmes le jour où il y aura un peu plus de justice et d'humanisme en ce bas-monde. Et aussi, bien entendu, d'un peu plus de liberté, toutes les libertés sans exception, et de meilleures conditions de vie, à même de préserver et de raffermir la dignité humaine.
Puissent les hommes qui nous gouvernent, et pas seulement - la responsabilité en incombe aujourd'hui à tous les hommes sans exception, quelles que soient leurs croyances religieuses ou leurs opinions, autrement dit, leur degré culturel, intellectuel ou spirituel - faire preuve, à l'avenir, et peut-être surtout en ce moment particulièrement crucial de notre existence où la menace nucléaire n'a jamais été aussi omniprésente, telle une sorte d'épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, d'un sursaut salutaire de discernement, de raison et, pourquoi pas, de sagesse ! Il est grand temps de revenir à de meilleurs sentiments, d'enterrer une fois pour toutes la hache de guerre, en se disant que nous les hommes (y compris les femmes, bien entendu : que serions-nous sans elles ?) sommes tous embarqués dans la même galère et que nous n'avons pas d'autre alternative que de nous unir, de nous solidariser, non pas, il va de soi, dans le but de nous occire ou de nous trucider - il faut bien admettre cette triste réalité qu'on ne cesse pas de tuer allègrement aux quatre coins de la planète, sans distinction d'âge, de sexe ou de religion, comme si la vie humaine n'avait aucune valeur, aucun prix ! - mais, bien plutôt pour faire face à tous les défis qui nous attendent (la lutte contre la pauvreté, la famine, la maladie, l'ignorance, la maltraitance, les injustices et les inégalités de toutes sortes) et enfin, d'éloigner à jamais de notre esprit, d'une manière irrévocable, faut-il l'espérer, toutes ces néfastes velléités belliqueuses qui ne peuvent que nous mener à notre propre destruction et anéantissement !...


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