Le président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l'armée qui vient de demander à son chef de postuler à la magistrature suprême, comparait mardi devant un tribunal du Caire pour son évasion de prison lors de la révolte de 2011. Au même moment, un général de police et conseiller du ministre de l'Intérieur a été assassiné au Caire par des inconnus qui ont pris la fuite en moto, en pleine vague d'attentats jihadistes visant les forces de l'ordre. La police et l'armée, elles, répriment implacablement dans le sang, depuis la destitution de Morsi le 3 juillet, toute manifestation de ses partisans. M. Morsi et d'autres leaders de sa confrérie des Frères musulmans, dont le guide suprême Mohamed Badie, sont apparus en uniforme blanc des détenus derrière le grillage d'une cage, selon les images diffusées par la télévision d'Etat. Apparemment en bonne santé, le chef de l'Etat déchu écoutait l'accusation égrener le nom des 132 accusés, en tournant en rond l'air exaspéré. M. Morsi, le seul président jamais élu démocratiquement en Egypte, encourt la peine de mort pour s'être évadé de prison avec, selon l'accusation, la complicité de membres du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de mouvements jihadistes. Lors de la seule audience d'un autre procès où il a comparu physiquement le 4 novembre, le chef de l'Etat déchu avait dénoncé les quatre affaires pour lesquelles il est poursuivi de «procès politiques» intentés par le pouvoir «illégitime» des auteurs d'un «coup d'Etat». C'est dans le même tribunal, installé au coeur de l'académie de police du Caire, une vaste enceinte protégée par un imposant dispositif de sécurité, que M. Morsi comparaît mardi.