L'ONUDC (Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime) a lancé depuis le 14 janvier une campagne mondiale. Objectif : sensibiliser les consommateurs sur les 250 milliards de dollars découlant chaque année du trafic illicite de produits contrefaits. Selon un communiqué de l'ONUDC, cette campagne, tenue sous le slogan : « Contrefaçon : Ne soutenez pas le crime organisé », exhorte les consommateurs à « regarder derrière » les marchandises contrefaites dans le but de renforcer la compréhension des répercussions multiples de ce commerce illicite. « Le trafic illicite et la vente de biens contrefaits génèrent d'importants revenus pour les groupes criminels et facilitent le blanchiment d'autres produits illicites. En outre, les sommes provenant de la vente de produits contrefaits peuvent être canalisées vers la poursuite de la production de faux ou d'autres activités illicites », fait savoir l'Organisation spécialisée de l'ONU. Pire, les biens contrefaits présentent un risque grave pour la santé et la sécurité des consommateurs. L'ONUDC cite à ce propos le cas des médicaments frauduleux, des pneus de véhicules, des plaquettes de frein et d'airbags, de pièces d'avion, d'électroménager, de formules pour bébé et de jouets pour enfants...qui présentent un risque sérieux pour la santé des consommateurs. L'ONUDC cite aussi l'exploitation au travail qui est, pour elle, une autre facette de la contrefaçon. Les travailleurs sont peu rémunérés et font face à des problèmes de sûreté et de sécurité tandis qu'ils sont dans la majorité des cas dépourvus d'avantages sociaux. Le trafic de migrants est également un autre problème exacerbé par la contrefaçon. De nombreux migrants sont contraints de vendre des biens contrefaits pour payer les dettes des contrebandiers, explique l'Organisation. D'un point de vue environnemental, la contrefaçon constitue une véritable menace. En l'absence de réglementation en vigueur, il y a un risque réel que des colorants nocifs toxiques, des produits chimiques et des composants inconnus utilisés dans les produits électriques contrefaits ne soient pas éliminés correctement, entraînant une pollution grave de l'environnement. En l'absence de réglementation juridique, souligne l'ONUDC, les consommateurs sont exposés à des produits dangereux et inefficaces. « Contrairement à d'autres crimes comme le trafic de drogue, la production et la distribution de biens contrefaits représentent une opportunité faiblement risquée et hautement lucrative pour les criminels. La contrefaçon nourrit les activités relatives au blanchiment d'argent et encourage la corruption. Il existe également des preuves de collusion et de chevauchement avec le trafic de drogue et d'autres crimes graves », fait remarquer le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov.