Abdelaziz Marrakchi, le sempiternel chef des polisariens, vient d'adresser un message de vœux, à l'occasion d'un nouvel an, au septuagénaire président algérien, Abdelaziz Bouteflika. La lettre de renouvellement de l'allégeance au suzerain est pleine d'optimisme. Les «affaires», détournements et trafics en tout genre, marchent bien et aucun des deux «présidents» ne s'est fait éjecter de son siège, auxquels ils s'accrochent comme des sangsues. Dans les camps, les miliciens du «Ministre de la défense» du Polisario, Mohamed Lamine Bouhali, rackettent les commerçants en faisant régner la terreur. Sahraouis algériens, ils écrasent les sahraouis marocains sous leurs bottes sans la moindre pitié pour pouvoir continuer à s'enrichir sur leurs dos. Cela fait 38 ans que la séquestration et le mauvais traitement des sahraouis marocains des camps de Lahmada, qu'ils ne peuvent quitter sans autorisation ou ordre de mission, rapportent gros à leurs gardes-chiourmes et tortionnaires, grâce à la vente des aides humanitaires. Avec la complicité passive de la communauté internationale... Il n'y a donc pas de raisons de s'arrêter à «traire la vache», même si c'est jusqu'au sang. Même gravement malade et physiquement diminué, Bouteflika semble continuer à nourrir l'ambition de rempiler à son poste pour un quatrième mandat. La télévision algérienne se charge de le présenter, au journal d'information, encore capable de discuter longuement avec ses interlocuteurs étrangers, et ce à coup de montages truqués, comme vient de le révéler la chaîne de télévision française «Canal +». Mais la plus grave impuissance est celle de l'Etat algérien, dont la Cour des comptes vient d'avouer qu'il n'existe aucun contrôle public digne de ce nom sur la fiscalité pétrolière, qui se chiffre en milliards de dollars ! Ah, la bonne vache à lait que cette SONATRACH (la compagnie pétrolière publique algérienne), qu'aucun des multiples scandales qui l'ont éclaboussé, rien que ces dernières années, ne semble capable d'ébranler... On s'attendait un peu à ce que Abdelaziz Marrakchi propose les services de ses miliciens à son «confrère» algérien pour réprimer le mouvement de ras-le-bol des Mozabites à Ghardaïa, où ont eu lieu récemment des affrontements intercommunautaires. Mais il se pourrait que la réputation des mercenaires polisariens ait été sévèrement malmenée auprès de leurs commanditaires algériens, après leur échec à soutenir militairement Kaddhafi et, pire encore, leur incapacité à quadriller efficacement les camps de Lahmada, infiltrés par les jihadistes. De toute manière, les dirigeants algériens n'ont plus que faire de ces guérilleros trafiquants, vestiges d'une époque aujourd'hui révolue. De simples idiots utiles tant qu'ils resteront enfermés dans leurs camps, puisqu'ils ne représentent même plus une menace militaire digne de ce nom et que les retraits de reconnaissance en cascade de la fantomatique RASD dissipent le peu d'artifices diplomatiques qui entretenaient encore l'illusion d'un pseudo Etat sahraoui. En quoi peuvent être utiles les sbires d'Abdelaziz Marrakchi, en sandales et kalachnikov, face aux attaques annoncées des «Anonymous» algériens, dans une déclaration de «guerre» contre «l'organisation noire» qui vampirise le peuple voisin, diffusée sur Youtube. Piratage de sites de départements ministériels et publication d'une liste des «malfaiteurs» qui ont pillé les richesses du peuple algérien ont ainsi été planifiés, dans une très dérisoire mais très courageuse tentative de résistance à l'oppression de la mafia d'Al Mouradia. Bref, l'année 2014 s'annonce aussi bonne et fructueuse que les précédentes pour les deux hommes, dont les proches et les affidés vont pouvoir continuer à s'en mettre plein les poches sur le dos des séquestrés des camps de Tindouf et du peuple algérien. Mais ça ne va pas durer longtemps... Dès 2017, les rentes gazières de l'Algérie vont commencer à se réduire comme peau de chagrin, du fait de l'inondation du marché européen de gaz russe et qatariote, de l'arrivée prochaine sur ce marché du gaz israélien et de l'autosuffisance programmée des Etats-Unis, au cours des prochaines années, du fait de l'exploitation du gaz de schiste sur son propre territoire. Déjà, les exportations du gaz algérien vers les Etats-Unis, qui absorbent 25% de la production du pays voisin, sont passées de 11,5 milliards de Dollars en 2011 à 4 milliards de Dollars au cours de l'année qui vient de prendre fin. Et comme la décade des vaches grasses n'a pas servi à investir dans la diversification de l'économie algérienne, les 2% de taux d'endettement par rapport au PIB, qui font actuellement la fierté des dirigeants du pays voisin, ne vont pas cesser d'enfler... En fait, les deux Abdelaziz n'ont pas vraiment de quoi se réjouir, l'avenir ne s'annonce pas tout à fait comme une simple répétition des années écoulées. «The game is over». La partie est finie. Bel et bien finie. Mais certains ne semblent pas encore l'avoir compris.