Nelson Mandela, appelé affectueusement Madiba, n'a pas finalement eu un enterrement grandiose comme celui de Mohammed V ou Ghandi. Ceux qui croyaient que la cérémonie funèbre allait être l'événement capital de ce 15 décembre, jour de la mise en bière, furent déçus. Mais malgré la vision restreinte de ceux qui ont décidé qu'il en sera ainsi – ainsi soit-il - Madiba, pleuré aussi bien par Hajiba qu'Ernest ou Marie-Thérèse, restera l'homme qui aura marqué son passage sur terre. Il a une place dans les livres scolaires du Maghreb qu'il a connu sous des cieux meilleurs à Zagreb. stop Diégo nous signale que l'Entrecôte, son prestigieux établissement – c'est dans les vieilles casseroles qu'on prépare les meilleures cuisines – recevra l'International Hotel and Restaurant Qualtiy Award le 27 janvier 2014 à l'hôtel Melia Castilla à Madrid où seront invitées des personnalités du monde professionnel et diplomatique. Espérons que tout ce beau monde invité à Madrid, mot d'origine arabe, viendra à Rabat pour découvrir l'Entrecôte et la côte où le Safari accueille une clientèle sélecte, ainsi que le Vera Cruz qui a opté pour la cuisine française, sur un fond sonore du papagayo à Saint Tropez. stop. Transparency récompense un rappeur comme Mouâd Belghawat, mais aussi Abdelaziz Adnane de la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale où sont passés Chafiq et autre Rafiq qui n'ont jamais pensé que la CNOPS allait côtoyer un rappeur qui ne chante pas in the song. Transparency a le chic de mélanger les genres, alors qu'elle n'existe au pays de l'Extrême Couchant que depuis que les têtes dures se sont couchées sans biper mot. Transparency sauve les meubles, mais elle aurait dû exister il y a des lunes quand Abdelkader Benkemoun lui a dédié une affiche, année plombées, quand les directeurs de journaux, la main dans le cambouis, chargeaient leur assistante de jeter toutes les correspondances dans la poubelle à une époque où il n'y avait même pas de broyeur vendu par Boutaleb qui rigolait avec Michel Lebb, l'un des rares protecteurs des arts qui regardent Mezzo qui n'a pas encore programmé Ibrahim Maâlouf, le musicien de l'an 2013, l'année sans paise ni braise. stop. Un confrère voit du Mondial partout. Il écrit : le « Mondial » - heureusement qu'il parenthèse le mot - des Droit de l'Homme au Maroc en 2014. Alors qu'il s'agit du Forum mondial des Droits de l'Homme, une aubaine pour nous, un drame qui va clouer au pilori les fossoyeurs jaloux de nos droits irréductibles. Voir la manif de mardi dernier à Bab El Had où on n'a jamais vu autant de forces de l'ordre, entourant un rassemblement de porteurs de lafitate et de crieurs de slogans. Mais ne dit-on pas qu'il n'y a pas d'os - ni d'ossement ! – dans la langue. Traduisez. stop. Chafik Shimi a déclaré qu'il quitte définitivement le Maroc. Cet homme de théâtre qui avait fait sourire Tayeb Seddiki, Badaoui et autre Berrechid, joue les Depardieu qui menaçait de s'installer chez les Russes. Chafik Shimi – repose en paix Abdeljabar, on n'oubliera jamais ton esprit indépendant et respectueux des institutions – s'en prend à la SNRT comme s'il s'agissait d'une entité. C'est pas parce qu'on adapte du Zola - « Wjaâ Trab » - qu'il faut se prendre pour une bola des planches. stop. Quartier Doha - Tabriket, où il n'y a plus ni brique ni remla. Des mécènes - « Mohcinine mokhlécine » - sont choqués par le caïd version femme moderne, qui leur met des bâtons dans les roues pour la construction d'une petite mosquée, « baïte Allah », maison de Dieu, soit loué. stop. Comme pour le Ramadan, en fin de parcours, où on dit « Revenez après l'aïd », on a entendu dans des bureaux : « Revenez après la Coupe du Monde des clubs », qui a remplacé le Mondial, le vrai de vrai. Faute de givre, on mange des merles. Des travaux de la commission de la préparation de la fête des cerises, à la remise de la carte grise. C'est que le pays vit des moments intenses comme si la planète entière nous regardait. Cérémonie d'ouverture qui n'a pas plu à ceux qui se réclament des enfants du terroir, qui n'ont pas osé ce jour-là se regarder dans un miroir. A propos de terroir, une campagne de sensibilisation nous incite à consommer les produits du terroir, comme si les habitants du pays de l'Extrême Couchant avaient une préférence pour les fromages d'Auchan qui n'a pas encore ouvert à Azzemour où les jeunes couples ne font pas l'amour le long de l'Oued, encore préservé par les rapaces immobiliers qui ont fait du Bouregreg une carte postale filmée sur Nokia qui a vendu sa peau, un portable robuste qui fait dire à Rokia « Allah iaâmar dar ». Le terroir est prisé d'office par les urbains qui n'ont pas attendu la vague bio pour s'apercevoir que nos légumes ont changé de goût, de Aït Melloul à Rio. stop. Finalement, Ikéa, le suédois du pays d'Ingrid Bergman, est venu signer à Casablanca pour avoir sa place au soleil. Du coup, on se dit que Kitéa, qui avait copié à l'envers sans essuyer de revers, n'a qu'à bien se tenir. Dès sa première ouverture, on s'est marré ici même en ajoutant : pourquoi faut-il qu'on singe les enseignes, comme si on manquait d'imagination ? Reste maintenant à savoir si Kitéa va tenir le coup contre Ikéa qui arrive avec des arguments de choc, des matières solides, du bois au verre fumé, ce fumé instauré par Benhachem, retraite dorée après des années de dur labeur, qui peut vous coûter 300 dh à la sortie de Rabat. Ce qui n'inquiète pas les conducteurs de 4 x 4 qui ne s'arrêtent pas sur la route de Harhoura pour acheter Bouzrougue, ces moules en pied-de-poule, qui font saliver les amateurs de tables bien garnies, mais qui turlupinent les sales gosses qui se protègent contre la rue avec ces verres fumés où il est bon de fumer un chilom, et d'embrasser sa meuf – disent les jeunes du Belvédère pour parler de leur gonzesse – n'importe où. stop. Pathétique. Le jeune Ghafor, tout juste marié à une fille du quartier, envoie un message à son ami Hocine : « Jette moi - louhli – 20 dh par la fenêtre. Je vais avec ma femme au souk Londra pour acheter khdéra », des légumes qui traduisent une amertume. 20 dh pour remplir un panier sans volaille, ni lhima, évidemment. 20 dh pour cet homme pas plus riche qu'un rom, c'est ce qu'on a entendu en cette fin 2013, l'année des fraises qui se termine par des braises. stop. Vu. Des pères de famille qui déposent leurs enfants chez Mac Do et qui vont chez Youm Youm, le créateur du Crépuscule qui tient le haut du pavé avec ses hamburgers au goût unique dans le secteur. 40 ans de métier, c'est pas rien. stop. Joy à l'Océan soigne ses salades et ses pattes à l'italienne moins chères qu'à la Mamma qui se prend pour le « Pop à Rama », à force de servir des clients qui n'apprécient pas le zaâlouk. stop. Hayha à El Karia. Les fumeurs et les fumistes qui se croyaient hors liste – leur zone fut longtemps hors zone, sorte de terra nulus où il n'y avait même pas d'humus dans une forêt pourtant vierge - se rendent maintenant à l'évidence. Le Makhzen a fait une entrée zen, dans les rues bien fournies par des fournisseurs venus du Nord qui sert le Sud, tout l'Ouest et l'Est qui rêve d'un Everest et d'une sortie vers l'Atlantique que personne ne lui a refusé officiellement, si ça peut mettre fin à la tension. L'autre jour, un jeune venu à El Karia pour calmer sa belya avec 1 gramme ou deux de zatla - pour parler le langage de ceux qui suivent aussi bien la botola que la bourse du chit yakhzit alla qualité – a vu, à partir du bus qui le conduisait chez un dealer embarricadé, un copain rouler en Palio. Du coup, il lui a fait des signes avec la main pour lui expliquer que «shab el hal» étaient dans le quartier. Une brigade spéciale qui refuse le moindre rial. Dans le bus, les voyageurs qui avaient assisté à la scène burlesque digne d'un film du muet, genre Beaton, se sont mis à rire de bon cœur... stop. Alors qu'on n'a jamais vu autant de pub pour les lots, les lotissements et les villas de maître du Souissi, inconnu chez Bernard Palissy à l'Oasis, avec piscine, jamais de hammam, ni de spa, pas encore, les spécialistes de l'économie épidémie menaçante, nous disent que plus rien ne va dans le bâtiment, la vérité s'il ment. Jean Christofe Battle, directeur adjoint de la plate-forme Méditerranée et Afrique chez Coface Maroc, enfonce le clou en affirmant sans confirmation : «A cela s'ajoute le fait que les grands chantiers lancés ces dernières années se comptent sur le bout du doigt». Du doigt d'une seule main ou des deux ? Même pour les doigts des deux mains, en comptant les doigts des deux pieds, ça paraît exagéré. On dit que quand le bâtiment va, tout va. Avec les mots de Jean Christofe Battle, moins drôle que Jean Christofe Averti, on dira quand le bâtiment ne va pas, selon l'illustrateur de Coface, tout s'en va. Aznavour, l'Arménien qui a levé le voile bien tard sur ses origines arméniennes, comme Sylvie Vartan, Bulgare de naissance, chantait «Tout s'en va, tout se meurt...» sur un air de grand Music Hall au Casino loin de Carnégie Hall où Abdel Halim Hafed a enregistré «Ahlam bic» sans faire de pub au stylo Bic... stop. «The boots for walking», chantait Nancy Sinatra, un tube dont elle ne s'est jamais reprise, sans pondre un deuxième succès en 40 ans de carrière qui aurait pu se terminer aux carrières centrales. Des bottes qui redeviennent à la mode chez les filles de bonne famille à la Place Piétri, aux Roches Noires mais aussi chez b'nate chaâb, comme le boss de la Tour Hassan qui nous servait un méchoui dans ces années inouïes, les sixties, au club du Farah à 3 h du matin, quand Hajja Hamdaouia en était à sa énième aïta, selon sa version. Il y a aussi les bottes achetées à Derb Ghallef au style sexy, que portent des pin-up qui n'hésitent pas à aller à un enterrement ou un mariage au bled sur un Pick-Up. En règle générale, la qualité des bottes se paie cher. Même si elles ne viennent pas de chez Colette ou Gucci qui nous a piqué notre drugstore de Saint-Germain-des-Prés et les petites porteuses de boot qui veulent imiter Nancy Sinatra ou Siham se croyant bla ghotta, s'aperçoivent au bout d'un mois que leurs chaussures rat du toc sont dignes de la fraja – vive le Raja – f'sendok... stop. Il est né Raphael, l'enfant prince par sa mère Caroline du Rocher et de Gad El Maleh des Roches Noires. Un amîr de sang marocain à Monaco que des Ricains confondaient avec Morocco. stop