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Télégramme
Publié dans L'opinion le 18 - 05 - 2011

Du fond de la prison de Harlem entre délinquants et malfrats, le pauvre Dominique Strauss, qui a passé une première nuit dans l'inconfort à New York chanté par Frank Sinatra, a certainement rêvé des fastes et du calme de son riad à Marrakech où il n'a jamais eu d'histoires.
En écrivant il y a quelques jours que le FMI était parfois la source des malheurs des pays démunis où il mettait le feu avec ses visions austères qui mettaient en branle sa politique monétaire, nous n'avons pas pensé une seconde que son patron, loin d'être poltron, allait déclencher un scandale international aussi saignant que celui de Clinton qui, depuis, s'est refait une virginité en militant pour des causes justes : environnement, social et position radicale, etc., afin qu'on oublie ses jeux de mains, jeu de vilain. Ainsi donc, n'importe quel nabab, grosse ponte ou chef exécutif, peut se retrouver en prison américaine qu'il soit coupable ou présumé. Les images qui défilent sur «France 24» depuis dimanche dernier ont remplacé Kadhafi qui fait fi de tous les principes et Bachar qui ne peut même plus se défendre en chantant «Mana Illa Bachar…». stop.
Les échos de la prison de Hay Salam mardi matin n'étaient guère rassurants. Des scènes de violence ont eu lieu sur la terrasse du «Mim» Jouj. Des détenus qui ont appris la libération de certains des leurs veulent aussi qu'on les relâche, sans qu'on tienne compte des autres détenus. Mauvais présage. stop.
On l'appelle «satora», cette épée, arme blanche devenue arme noire dont des «sobess», capables d'abîmer «At tobès», se servent pour agresser des passants. Dimanche dernier, des jeunes dépravés ont attaqué un policier en civil qui remontait de la plage de la «follara» à deux pas de la corniche devenue une autoroute où des chauffards et des chauffardes roulent à tombeau ouvert. Il leur a montré sa carte professionnelle, mais ils l'ont défiguré comme si de rien n'était. Le brave homme, qui croit vivre dans un monde civilisé, n'aurait pas porté plainte et les lascars continuent à sévir entre les rues de Téhéran, Napoli et Tokyo, triangle infernal. Pour un oui ou pour un non, ces tristes individus, sous l'effet du Karkoubi accompagné de mauvaise herbe achetée à 15 ou 20 DH vendue par un copain qui s'approvisionne à Skhirat qui a remplacé Al Karia et Akrach de moins en moins prisés où les rêves brisés ne se comptent pas, sèment la terreur. La rue fait peur. Certains ne sortent que lorsqu'il y a une rencontre entre le Real et le Barça, la nouvelle drogue du peuple qui fait oublier les préoccupations majeures. stop.
Karba sidi, karba lalla… Il y a deux ans, l'Association Yerma Gnaoua est née. Présidée par le maâlem Abdesslam Alikane, elle s'occupe de la prise en charge sociale des gnaouis et défend leurs dossiers auprès de la mutuelle nationale des artistes. L'année dernière, vingt gnaouis ont bénéficié de la couverture maladie et l'association ambitionne d'y inscrire une cinquantaine d'autres.
Yerma Gnaoua travaille également sur l'inscription des gnaouis dans le patrimoine oral de l'humanité auprès de l'UNESCO. Pour cela, elle a fait appel au musicologue Ahmed Aydoun pour retranscrire des textes gnaouis et enregistrer toutes les chansons des gnaouis marocains. Le tout sera regroupé dans une sorte d'anthologie.
Tout cela est à applaudir d'une ou de deux mains. Ça renforce l'esprit de solidarité de plus en plus remarquable, mais il n'y a pas que les stars du podium d'Essaouira qu'il faut inscrire à la Mutu des artistes, n'oublions pas Aïssaoua, Hmadcha, Had Touat et autres confréries qui attendent un geste des frères. stop.
La France durcit ses conditions d'octroi de visa. Le Sénat a voté, à la majorité, une loi restreignant le titre de séjour pour les étrangers malades, dans le but d'en réduire le nombre. Désormais, le visa ne sera délivré qu'en cas d'absence du traitement approprié dans le pays d'origine.
Vite dit, car ceux qui ont du fric pour faire la nique aux nouvelles règles, ne précisent pas dans leur demande de visa s'ils vont à Neuilly ou à Necker pour se faire soigner. Restent les paumés qui n'iront pas à l'hôpital Lariboisière ou à la rue Garancière pour soigner une maladie rare même si l'anesthésiste ou le radiologue est marocain. On devrait étudier cas par cas au lieu de refuser systématiquement les dossiers. Le Maroc a droit à des exceptions. Il n'a jamais interdit à un étranger de se faire soigner à Ibn Sina ou à Cheikh Zaïd. «Zaïd nakess». stop.
L'Alsace mérite d'être classé monument historique comme Lip ou Boffinger. Même s ‘il n'y a plus ni mousse ni flous du tiercé… Lahcen Afif, musicien sixties, a conservé ses CD et ses disques avec soin. Et puis il y a les tagliatelles qui ont acquis de la saveur. stop.
Au festival de Cannes 2011, entre l'acteur Michel Piccoli bon œil bon pied, par rapport à des sexagénaires improductifs au style rébarbatif, qui incarne, à 85 ans, un pape empreint de doutes et d'angoisses dans le film « Habemus Papam » et le dernier du duo Jean Pierre et Luc Dardenne, il y a un film qui a laissé sans voix les spectateurs : « The Artist » du Français Michel Hazanavicius, un long métrage muet comme au temps de Charlot et en noir et blanc. Une idée fabuleuse qui nous rappelle des cinéastes d'ici et de là-bas qui gâchent de la pellicule en couleur et dont les scénarios sont d'une banalité déconcertante avec des dialogues de sourds. De l'argent gaspillé que des observateurs ne peuvent pas nier. Retour au muet comme du temps du cinéaste marocain El Gnous où tourner un film ne coûtait pas les yeux de la tête. D'ailleurs, avant de distribuer des primes scandaleuses et des avances sur des films qui ne font pas recette, le CCM devrait juger sur pièce, en donnant un chèque à ceux qui auront prouvé qu'ils maîtrisent le son et l'image après avoir tourné un court métrage en noir et blanc. stop.
Lors du dernier défilé du 1er Mai, fête internationale du travail qui a permis le 1er mai 1886 à environ 200.000 travailleurs américains d'obtenir la journée de 8 heures de travail, on a vu à Rabat des syndicalistes, la bouche recouverte de sparadraps, histoire de revendiquer la liberté d'expression. Une scène qu'on n'a pas vue chez les employés aux écritures qui donnent l'impression que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Que Dieu nous entende à l'heure où l'autocensure est devenue un mot d'ordre dans le désordre ambiant. stop.
Echos de l'Hexagone. Le prénom Marine est tellement à la mode chez ceux qui n'ont pas peur de voir les loups entrer dans Paris, disait l'autre, que la pub Clio sur RTL l'a adapté pour vanter sa bagnole sans, heureusement, un air de rock and roll. Un mouvement qui manque dans la collection de son papa qui n'est pas prêt de chanter « Papa got a brand new bag » de James Brown sur lequel danse admirablement Ahmed Boujendar… stop.
Alors que le problème des eaux usées déversées comme au Moyen-âge reste d'actualité à la veille de la belle saison, la Cour des comptes, compte à rebours, s'est arrêtée sur les abattoirs. Mais soyons bon joueur. Lecture.
Pour l'abattoir de Skhirat, outre le problème du choix du site, le rapport soulève aussi que « les travaux de construction ont débuté sans que le projet ait été soumis au préalable pour étude aux services de l'urbanisme concernés, notamment l'Agence urbaine. Cela pour obtenir l'autorisation prévue par la réglementation en vigueur et de s'assurer que le projet répond aux normes de construction et aux spécificités techniques requises ».
L'abattoir, constitué d'une salle d'abattage de 200 m2, d'un bureau et de locaux sanitaires, « est dépourvu de certains services essentiels à son fonctionnement, à savoir une écurie pour la stabulation du bétail et une salle frigorifique pour la conservation des viandes jusqu'à leur évacuation », notre le rapport. stop.
Ventes chères aux enchères. Le show du 14 mai a rempli son contrat.
Malgré la crise dont parlent les gazettes qui frise l'hérésie, des œuvres cotées ont trouvé preneur en attendant la vente du figuratif en juin qui coïncidera avec la nouvelle Constitution qui ne nous fera pas perdre nos illusions. stop.
Echos de la vie hôtelière. Mallak, hôtel de 25 chambres, décor correct, une affaire de famille respectable, vient d'ouvrir ses portes à deux pas du « Jour et Nuit » qui n'est pas en berne parce qu'on ferme les robinets qui attiraient le soir les minets. Mallak vient renforcer les unités hôtelières de Rabat. Côté grande enseigne, Bargach du Sofitel Jardin des Roses s'apprête à héberger des stars de Mawa qui iront à pied à l'espace OLM je t'aime…
Dans l'ensemble, on travaille de plus avec le Festival International.
Il n'y aura pas que le Grand Comptoir pour se sucrer où il ne manque que la grande Zoa avec ou sans boa… Ambiance garantie. stop.


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