Une délégation d'anciennes victimes de la torture dans les camps de Tindouf a appelé la communauté internationale à intervenir pour mettre fin aux crimes perpétrés par les dirigeants du polisario et poursuivre "les tortionnaires du front séparatiste en justice pour les crimes perpétrés dans les geôles des camps de Tindouf en Algérie". Dans des déclarations à la MAP en marge de leur participation à la 2eme édition des Journées interculturelles Maroco-italiennes, qui se tiennent du 14 au 16 courant à Rome, les membres de cette délégation ont indiqué avoir expliqué lors de rencontres avec MM. Beat Schuler, responsable de la section Juridique au sein du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugies (HCR), Antonio Marchesi, président d'Amnesty international-Italie et Mario Lana, Président de l'Association de protection légale des droit de l'Homme 'Unione Forenze pour la tutelle des droits humains'' (UFTDU) ''la situation dramatique dans les camps en mettant l'accent en particulier sur les violations quotidiennes et systématiques des droits de l'Homme''. Les membres de la délégation affirment que leurs interlocuteurs italiens se sont dits, suite aux exposés qui leur ont été faits sur la situation des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, "choqués par l'ampleur des violations des droits Humains les plus élémentaires et par la torture systématique qui n'épargnent même pas les enfants dans ces camps devenus plaque tournante de toute sorte de trafic illégal". Ainsi, l'ex-prisonnier de guerre, Ali Najab, qui a passé 25 ans de captivité dans les geôles de Tindouf, en Algérie, au même titre que quelque 2300 autres détenus de guerre marocains dont 130 civils, a indiqué avoir informé ses interlocuteurs de l'ampleur de la torture et des traitements inhumains subis à Tindouf, en territoire algérien. Citant un rapport de la mission internationale d'enquête sur les conditions de détention des prisonniers de guerre marocains à Tindouf, publié par France Libertés, M. Najab fait observer que "l'Algérie a été le premier Etat à reconnaître le polisario. Elle a également procuré au polisario armement et logistique militaire nécessaire". Dès lors, en tant qu'Etat souverain, ajoute M. Najab qui cite toujours France Libertés, "l'Algérie est responsable des faits se produisant sur son territoire". Après avoir souligné que "le calvaire que nous avons vécu durant un quart de siècle chez le polisario comme chez l'Algérie a laissé chez nous des séquelles profondes et graves aussi bien sur le plan physique que moral", M. Najab, qui présentait une liste d'une vingtaine de prisonniers marocains morts sous la torture, a appelé à élucider "le sort de dizaines de disparus notamment des enfants que les troupes de l'algérisario (Algérie+polisario) ont enlevé au cours des attaques des villes de Tan Tan, Labouirate et Smara en 1979 ainsi que dans d'autres endroits". Pour sa part le président de l'Association des disparus du polisario, Dahi Akai Ould Sidi Youssef, a appelé avec insistance à poursuivre "les tortionnaires du front séparatiste en justice pour les crimes perpétrés dans les geôles des camps de Tindouf en Algérie". M. Dahi, également membre d'Amnesty international, a mis en avant "les violations des droits de l'Homme à Tindouf, et toutes les formes de crimes, enlèvements et assassinats, commis par les dirigeants du polisario", rappelant que "80 pc des habitants des camps sont des sahraouis d'origine algérienne et n'ont aucune relation avec la terre qu'ils revendiquent". Partant de ce constat, a-t-il poursuivi, "l'Algérie ne favorisera jamais une solution politique à ce conflit, mais elle continuera toujours à soutenir cette partie de sa population qui sème la terreur à Tindouf". "Comment se fait-il que les tortionnaires du polisario continuent, malgré tous les crimes commis, de jouir de l'impunité, et de circuler librement dans plusieurs pays européens avec des passeports diplomatiques algériens ?", s'est-il interrogé, estimant que "l'Algérie est tout aussi responsable, en ce sens que ces crimes sont perpétrés sur son territoire et par les mains de ses propres citoyens". Dahi Akai a, dans ce sens, rappelé que son association avait présenté un dossier complet devant la Cour pénale internationale et entamait des procédures judiciaires devant des tribunaux espagnols, appelant l'Italie à faire de même et à poursuivre en justice "certains criminels du polisario qui circulent librement sur son territoire sans impunité". Même son de cloche chez Mme Saadani Maalainine selon laquelle la visite de la délégation sahraouie vise à sensibiliser l'opinion publique italienne quant à l'ampleur des violations des droits humains à Tindouf où "les mercenaires du polisario, soutenus par l'Algérie, n'hésitent pas à infliger les pires supplices voir même tuer toute personne qui se posent à leurs thèses". "Au cours de nos entretiens nous avons invité nos interlocuteurs de se poser la question suivant : comment se fait-il qu'un grand nombre de vrais sahraouis marocains ont regagné le royaume et que d'autres attendent avec impatience de le faire une fois l'occasion se présentera ?'', a-t-elle dit, déplorant les violations systématiques et quotidiennes des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf où les milices "sévissent sans impunité loin des regards de la communauté internationale contre une population tenue en otage et privée de ses droits les plus élémentaires". Selon Mme Saadani, "aller même visiter la tombe d'un proche est désormais soumis à une autorisation préalable des dirigeants du polisario dont le seul objectif, d'ailleurs, est de profiter, autant que possible, des fonds octroyés par des organisations humanitaires et autres associations qui ignorent encore la réalité de ce mouvement dominé par des sahraouis d'origine algérienne et manipulé par les services de renseignements d'Alger''. La deuxième édition des Journées interculturelles maroco-italiennes se tiennent cette année (14 au 16 novembre) sous le thème "La culture du désert" offrant au public italien, mais également à de simples touristes de passage dans la ville éternelle, de découvrir, à travers une exposition de produits artisanaux des provinces du sud du Royaume, la richesse et la diversité du patrimoine culturelle et artistique du royaume. ======= Une délégation marocaine tient une réunion de suivi avec le rapporteur onusien sur la torture Une délégation marocaine de Haut niveau a tenu, vendredi soir à Genève, une réunion de suivi avec le rapporteur spécial de l'ONU sur la Torture, M. Juan Mendez. Cette délégation est composée de MM. Mahjoub El Haiba, délégué interministériel aux droits de l'Homme (DIDH), Omar Hilale, ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU et de Mohammed Ouzgane, directeur de la réglementation et des libertés publiques au ministère de l'Intérieur. Dans une déclaration à la MAP, M. Mendez a réaffirmé "l'intérêt particulier" qu'il porte au suivi de la mise en œuvre des recommandations contenues dans son rapport établi à la suite de la visite qu'il avait effectuée en 2012 au Maroc. Au cours de cette rencontre, organisée à la demande du rapporteur spécial, la délégation marocaine lui a présenté des documents consacrés au suivi des observations formulées dans le rapport, y compris un document initial en la matière. "Dans quelques jours, le Maroc va me fournir un rapport complet sur la situation de la mise en œuvre de mes recommandations", a-t-il ajouté. Prié de dire s'il coordonne son action avec le Groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA), en prévision de la visite de celui-ci en décembre au Maroc, l'expert international a expliqué qu'"il y'a toujours un certain niveau de coordination" avec ce mécanisme onusien. "Nous aurons probablement une réunion de concertation avec le groupe de travail afin de lui apporter le concours nécessaire pour qu'il mène à bien sa mission", a-t-il dit, soulignant qu'à présent, le gouvernement du Maroc se penche sur la mise en œuvre des recommandations de son dernier rapport, mais aussi celles issues de l'Examen périodique universel (EPU). Cette réunion s'inscrit dans le cadre de l'interaction constructive et constante avec les mécanismes pertinents des Nations unies, notamment le Conseil des droits de l'Homme, les organes conventionnels et les Procédures spéciales, conformément à l'approche développée par le Maroc en matière de suivi des recommandations, indique-t-on auprès de la DIDH. L'accent a été mis sur le bilan des réalisations du Maroc et les mesures engagées dans le cadre du suivi des mécanismes onusiens, à travers un plan national y afférent. D'après la délégation interministérielle des droits de l'Homme, cette pratique basée sur une vision stratégique, traduit l'engagement irréversible du Royaume dans la consolidation de l'Etat de droit à travers le renforcement de son interaction avec le système des droits de l'Homme et sa contribution constante à son développement.