L'Association "Al Amal" pour la légalité et l'intégrité territoriale, basée à Boujdour, a demandé le jugement des criminels du "polisario" devant un tribunal international pour y répondre des crimes et actes de génocide qu'ils ont commis contre les séquestrés des camps de Tindouf, dans le sud de l'Algérie. Dans une lettre adressée à Amnesty International et à l'Association "France Libertés", dont copie est parvenue à la MAP, l'ONG souligne que les actes perpétrés sur le sol de l'Algérie, -pourtant un Etat signataire des conventions internationales sur les droits de l'Homme et les prisonniers de guerre- constituent une violation flagrante de ces droits et conventions. Et de relever que depuis plus de trois décennies, des actes de torture, d'intimidation, d'assassinat, de viol et d'arrestations sont commis en toute impunité sur le sol de ce pays (l'Algérie) "par des terroristes déguisés en adeptes de l'indépendance, alors qu'ils ne sont ni plus ni moins qu'une poignée de tortionnaires parmi les dirigeants du polisario". Selon l'Association "Al Amal" pour la légalité et l'intégrité territoriale, plus de 800 disparus ont été recensés à nos jours dans les camps et leur sort reste inconnu alors que plus de 400 Marocains sont toujours détenus dans les geôles du "polisario", battant ainsi le record de détention jamais connu par l'humanité. Ces détenus qui subissent l'arbitraire et souffrent de la faim, sont assujettis à des travaux dégradants et aux pires formes d'exactions, souligne l'Association. "Tous ces agissements interviennent avec la bénédiction et sur le sol d'un Etat signataire de toutes les conventions relatives aux droits de l'Homme et aux prisonniers de guerre, au moment où les tortionnaires, auteurs de ces actes, circulent en toute liberté à travers le monde et sans jamais être inquiétés", ajoute l'Association. Dans cette lettre, l'association a appelé Amnesty International et "France Libertés" à apporter leur soutien pour que ces criminels soient jugés devant un tribunal international pour crimes contre l'humanité. Elle a par ailleurs indiqué que les aides destinées aux citoyens séquestrés dans les camps de Tindouf ne parviennent jamais à destination et sont détournées sur des comptes des dirigeants du "polisario" ou vendues sur les marchés algériens, mauritaniens, nigériens et maliens. Les séquestrés sont privés des droits élémentaires de rassemblement et d'expression et vivent à la merci de la dictature des tortionnaires, a poursuivi l'Association, appelant ces deux organisations à intervenir pour alléger les souffrances qu'endurent les séquestrés. Par ailleurs, le président de l'association, M. Mohamed Yaslem Haydallah, a adressé une lettre au président de "Reporters sans frontières" (RSF) dans laquelle il attire son attention sur le sort d'un des membres de sa famille, le journaliste Abdelaziz Haydallah, qui a été dépêché en 1982 par le "polisario" pour couvrir un congrès en Corée. A son retour en Algérie, a-t-il révélé, il s'est rendu à "Rabouni", siège du "polisario" au Sahara algérien, où un commando du "polisario" était à son accueil pour le conduire ensuite à l'une des tristement célèbres prisons des séparatistes. Le journaliste, dont on ignore encore le sort, comme c'est d'ailleurs le cas de plusieurs autres séquestrés, n'a pas été jugé et n'a pu se défendre, ajoute la lettre. M. Haydallah a demandé à RFS d intervenir pour élucider le sort de ce journaliste.