Quelle est la date de naissance du premier bébé éprouvette Marocain ? 2 ou 3 gynécologues Marocains (Dr Mohamed Yacoubi, Dr Youssef Boutaleb et Dr Mohamed Zahi), qui exercent toujours, considérés comme les pionniers de la fécondation in vitro au Maroc le savent probablement. Mais officiellement, aucune date, ni prénom n'ont été publiés. D'autant plus qu'il n'y a aucune statistique sur le nombre exacte des bébés éprouvettes nés jusqu'à ce jour au Maroc. Autant la situation est floue chez nous, autant sur le plan international les chiffres sont parlants. Car, trente-quatre ans après Louise Brown, le premier bébé éprouvette né en 1978 en Angleterre, il y aurait eu 5 millions de naissances grâce à la fécondation in vitro (FIV) dans le monde. Et si le rythme de ces dernières années se poursuit, on atteindra les 10 millions en 2027. Et si Louise, a vu le jour grâce à Robert Edwards, prix Nobel de médecine en 2010, en France, le premier bébé éprouvette s'appelle Amandine, née en 1982 grâce à la collaboration du biologiste Jacques Testart et du gynécologue René Frydman. Aujourd'hui, certains observateurs du secteur médical au Maroc, s'interrogent sur l'absence de statistiques sur cette activité, aussi bien lucrative que coûteuse, rangée sous le label de procréation médicalement assistée (PMA). Car, cette dernière a connu ces dix dernières années un essor fulgurant chez nous, grâce à des gynécologues obstétriciens et à des biologistes de la reproduction du secteur libéral. Cependant, il faut le souligner, au jour d'aujourd'hui, il n'existe aucune structure publique au Maroc pour la prise en charge thérapeutique de l'infertilité du couple selon les techniques de la PMA. Si cette question est soulevée aujourd'hui, c'est parce que des dizaines, voire des centaines de couples Marocains, vivent leur stérilité comme une tragédie Médicale et sociale. La stérilité est une cause fréquente de divorce. De même, Il n'existe aucune liste officielle des centres Marocains agrées en PMA. Seule une association de Formation Médicale Continue, la société Marocaine de fertilité et de contraception, qui organise son 13ème congrès en novembre 2013, publie sur son site web une liste officieuse. Par ailleurs, les organismes payeurs comme la CNOPS et la CNSS, ainsi que les assurances privées, n'offrent qu'un forfait, qui est en deçà des coûts réels d'une PMA réussie, c'est-à-dire qui a abouti à une naissance vivante. Par ailleurs, sur le plan académique et de la recherche médicale, de quel legs scientifique dispose-t-on ? Aujourd'hui, Les techniques de PMA les plus performantes sont proposées par les praticiens Marocains, cela va de la technique de l'ICSI, qui permet l'injection d'un seul spermatozoïde à l'intérieur d'un ovocyte, jusqu'à la congélation de sperme du Mari sous chimiothérapie pour un cancer du testicule, et sa réutilisation lorsque le couple désire enfanter. Selon la European society of human reproduction and embryology (ESHRE), environ 350.000 bébés sont désormais conçus chaque année par fécondation in vitro, soit 0,3 % des 130 millions d'enfants qui naissent dans le monde. La responsabilité médicale scientifique exige, que durant les prochaines années, comme cela existe pour plusieurs données publiées dans les rapports établis par des organismes internationaux, figureront les statistiques de la PMA dans nos structures privées et publiques. Car, une grande nouvelle pour les couples démunies qui souffrent d'infertilité dans notre pays, le premier centre de PMA, ouvrira ses portes très prochainement à la maternité des Orangers du Centre Hospitalier Ibn Sina de Rabat, grâce à un projet de coopération, piloté par le Pr. Rachid BEZAD, Médecin-chef du Centre National de la reproduction Humaine.