Tout environnement social comporte des risques croissants de précarités et d'exclusions de certaines catégories de populations, d'où un besoin pressant de proximité et de services publics, d'équipements socio-éducatifs et sportifs, mais aussi et surtout des partenaires politiques, économiques, sociaux et institutionnels. C'est dans ce contexte que Sa Majesté avait lancé, dans son discours du 18 mai 2005, l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH). L'intérêt majeur d'une telle initiative était de rappeler aux différents acteurs politiques, sociaux et économiques que face à la gravité des déficits socio-économiques, face à l'ampleur de la pauvreté et de l'exclusion, la légitimité de l'action politique et publique dépend de notre capacité à nous mobiliser pour relever le défi du développement humain. Ainsi, à l'occasion du 8ème anniversaire de l'INDH et du coup d'envoi de la 1ère Semaine Provinciale du Développement Humain à Khouribga, la réunion du CPDH, présidée par M. Abdellatif Chadali, gouverneur de la province, vient d'homologuer 65 projets de développement dont le coût global a été évalué à 23.352.233 dirhams au profit de 91870 bénéficiaires et la participation financière de l'INDH a été cotée à 20.673.303 dirhams et des partenaires à 2.678.930 dirhams. Le programme de l'exclusion sociale dans le milieu urbain des villes de Khouribga, Oued Zem et Boujâad concerne 52 projets avec une enveloppe financière évaluée à 18.828.418 dirhams au profit de 91459 bénéficiaires. Le programme transversal dans sa 2ème tranche au titre de l'année 2013 concerne 13 projets dont le coût global a été évalué à 4.523.815 dirhams au profit de 411 bénéficiaires. Globalement donc, les 2 tranches de l'année 2013 totalisent 113 projets avec une enveloppe financière estimée à 38.656.488 dirhams au profit de 108167 bénéficiaires dont une participation de l'INDH évaluée à 33.440.000 dirhams et le nombre de projets sera revu à la hausse vers la fin de l'année en cours. Dans son allocution d'ouverture, le gouverneur de la province a mis l'accent sur l'impact socioéconomique, socioéducatif et socio sportif de ce chantier de règne où il est donc devenu indéniable que l'INDH a insufflé une dynamique nouvelle et bénéfique à toutes les approches de « l'humain » dans tous ses contextes et plus effectivement celui de la démocratie participative. M. Chadali a également et vivement insisté sur la nécessité de conjuguer les efforts de tous les intervenants dans ce levier de développement, notamment autorités, élus, services extérieurs et acteurs associatifs en matière d'ingénierie des nouvelles ressources, de gestion rationnelle et d'accompagnement et de suivi afin de relever le défi lancé par Sa Majesté Le Roi un certain 18 mai 2005. Ainsi, en voulant faire de l'INDH un « exercice de gouvernance de proximité », Sa Majesté a propulsé le citoyen au cœur des enjeux de la démocratie et du développement. En effet, durant cette 1ère Semaine Provinciale du Développement Humain à Khouribga et durant tous ces débats stimulés par des conférences, des écoutes, des témoignages, des visites de chantiers, de nombreuses et pertinentes interrogations continuent de meubler nos esprits et nous responsabilisent pour qu'on soit tous à la hauteur des nobles ambitions de notre jeune Roi, notamment : - Le citoyen a-t-il vraiment saisi cette opportunité pour jouer pleinement son rôle en tant qu'acteur de changement et d'élaboration des grands choix pour le développement de son territoire, de son espace de vie, d'intérêt et de destin ? - Le secteur associatif, interpellé et valorisé par l'INDH, a-t-il vraiment prouvé sa capacité à se mobiliser pour constituer un modèle particulier d'action collective ? - Peut-on imaginer aujourd'hui l'Etat ou les collectivités territoriales se passer des associations pour la conception et la conduite des politiques de lutte contre l'exclusion, l'analphabétisme, les droits de l'homme, l'aide et l'assistance aux personnes en difficulté ? - A-t-on vraiment réussi à institutionnaliser un vrai partenariat entre les différents acteurs intervenant dans le sillage de l'INDH afin de maîtriser un destin partagé par tout le Maroc ? - L'Etat qui reste néanmoins le seul garant de l'intérêt général et le seul responsable des politiques publiques a-t-il réussi à gérer de manière efficiente ce gisement d'intermédiation constitué par le dynamisme, le bénévolat et la spontanéité des acteurs associatifs ? - Jusqu'à quand continuerait-on à se poser tant d'interrogations pour asseoir des assises fiables et viables à la réalisation des objectifs humains et socio-économiques de l'INDH. ?