«L'amante du Rif» est le quatrième long métrage de Narjis Nejjar après «Parabole», «Les yeux secs», «Wake up Morocco» et un film coréalisé intitulé «Terminus des anges». Depuis «Parabole», l'un des plus mauvais films du monde, nié par la réalisatrice elle-meme, au point que Mohamed Ousfour faisait certes mieux à l'époque de la préhistoire du cinéma marocain, Narjis Nejjar s'est nettement améliorée si l'on doit se référer à cette œuvre-catastrophe qu'est «Parabole». Pour les autres films, insignifiants, la réalisatrice s'entête à rester fidèle à elle-même en optant pour un style lent, ennuyeux et franchement inefficace. «L'amante du Rif»ne souffre pas de scénario, pour lequel elle a été largement récompensée, malgré l'absence d'une intrigue claire et marquante, mais surtout d'une narration limpide permettant au spectateur de communiquer fortement avec ce qu'il voit sur l'écran. Tous les films de Nejjar ont la même tare: trop d'allusions et sous-entendus au point de sombrer dans l'incompréhension. Les ellipses sont mal placées voire mal agencées. Les plans serrés, souvent injustifiés, témoignent plus de l'incompétence à meubler correctement un cadre. L'invraisemblance ne constitue plus un souci pour l'auteur comptant délibérement sur des actrices livrées à elles-mêmes et qui se maintiennet par la seule vulgarité, et ce malgré la présence d'un directeur artistique dont le rôle justement est de ramasser le jeu pour une meilleure efficacité. Tout cela, dans «L'amante du Rif», comme dans les films précités de Narjis Nejjar, pèse lourd aussi bien sur le statut de la cinéaste, sur une production marocaine déjà avilie, que sur le public enthousiasmé à tort pour un cinéma en particulier féminin. Nejjar n'offre pas le meilleur modèle de film traitant audacieusement un sujet devant faire l'unanimité pour condamner certaines pratiques ancestrales bien que caduques. Au nom de la modernité, et surtout pour l'égalité des sexes que Nejjar suit de très près car amplement investie, le film veut s'approprier un discours progressiste qui reste hélas sans portée par manque d'efficacité. Fiche technique Origine : Maroc - Belgique - France Année : 2011 Durée : 1h 35 Réalisation : Narjis Nejjar Scénario : Narjis Nejjar Image : Maxime Alexandre Son : Taoufik Mekraz Montage : Julien Fouret Musique : Tala Haddad Production : Jbila Méditerranée - Tarantula - Urban Factory Fiche artistique Nadia Kounda Mourad Zeguendi Ouidad Elma Nadia Niazi Fahd Benchemsi Omar Lotfi Fatima Harrandi Siham Assif Fatimzahra Bennacer Résumé Aya a vingt ans. Elle est belle, parfois ingénue, souvent rebelle. Elle n'a de rêve que l'amour, sublimé et fantasmé à souhait. Elle traîne son insouciance au milieu des volutes de kif, ses deux frères travaillant pour un gros trafiquant de haschich surnommé « le Baron ». Aya croise ce dernier un matin d'avril et sa vie entame peu à peu une descente en enfer.