Des stars qui foulent le tapis rouge, mitraillées par les flashes des photographes et acclamées par une foule très dense, des hommages aux célébrités présentes... la onzième édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM) n'a pas fait les choses à moitié, du moins pour ses premiers jours. Le moment phare jusqu'ici a été l'arrivée de la star indoue Shah Rukh Khan à la place Jamâa El Fna, même l'ambiance était bollywoodienne pour l'hommage de cet artiste. Autre fait marquant, et non des moindres: l'autre hommage rendu au talentueux Roshdy Zem au Palais des Congrès, mais aussi le master class animé par Jean Jacques Annaud, où il a été question de discuter de grands films tels «Le nom de la rose» ou «Sept ans au Tibet». En y ajoutant la soirée de gala dédiée au long métrage «Or noir» (dernier film d'Annaud) en présence de l'espoir du cinéma français Tahar Rahim... on peut dire que les premiers jours de cette édition étaient hauts en couleur. grâce justement aux artistes, les cinéastes surtout, qui dans leur extrême diversité, donnent sa consistance à ce festival. Outre la touche glamour, cinq films en compétition ont été projetés jusque là. Il s'agit de «L'amante du Rif» de la cinéaste marocaine Narjiss Nejjar, «Seven acts of mercy» des Italiens Gianluca & Massimiliano De Serio, «La Terre outragée», une production franco-germano-polonaise, de Michale Boganim, «Belvédère» du réalisateur bosniaque Ahmed Imamovic et «180°», de Cihan Inan, qui représente la Suisse. Ces productions ambitieuses plongent le spectateur dans des univers complexes. Projeté vendredi lors de la cérémonie d'ouverture de cette édition, «L'amante du Rif» a été présenté au public par sa réalisatrice Nejjar en présence notamment des acteurs Nadia Kounda, Fehd Benchemsi, Mourade Zeguendi, Ouidad Elma et Omar Lotfi. C'est d'ailleurs ce long métrage qui aura la lourde tâche de représenter le cinéma marocain lors de cette édition. Aujourd'hui encore, le cinéma national sera à l'honneur, à travers l'hommage qui sera rendu ce soir au comédien Mohamed Bastaoui. Plébiscité par le grand public, cet acteur a réussi au fil des ans à s'imposer comme un des plus grands comédiens de sa génération. Les différents rôles qu'il a interprétés sont gravés à jamais dans la mémoire du spectateur marocain. D'ailleurs, le public aura rendez-vous à la place mythique de Jamaâ El fna, avec le film «Adieu Forain» de Daoud Oulad Sayed et dont le rôle principal est campé par Bastaoui. Le premier long métrage de la Marocaine Leïla Kilani «Sur la planche» sera projeté cet après midi dans le cadre de la section «Coup de cœur au cinéma marocain». Sélectionné dans «La Quinzaine des réalisateurs» au dernier festival de Cannes, ce film sera projeté en présence de sa réalisatrice et des comédiennes Mouna Bahmad et Sarah Bitoui. Il faut dire que tout au long de cette semaine, le public aura rendez-vous avec six productions réalisées par des cinéastes marocains. Outre «L'amante du Rif» et «Sur la planche», on pourra découvrir le dernier opus de Faouzi Bensaïdi «Mort à vendre», le premier long métrage de Mohamed Nadif «Andalousie, mon amour !», «The end» de Hicham Lasri (déjà présenté à Tanger en janvier dernier) et «Le retour du fils» d'Ahmed Boulane. La journée d'aujourd'hui sera marquée également par la projection de deux films en compétition officielle «I carried you home» du Thaïlandais Tongpong Chantarangkul et «Don't be afraid» de l'Espagnol Montxos Armendariz. Ces deux productions plongeront le public dans l'univers de ces deux grandes cinématographies peu connues au Maroc.Un autre master class est programmé aujourd'hui. Il sera animé par le réalisateur et scénariste turc Nuri Bilge Ceylan. Ce sera une occasion pour les étudiants et les invités du festival de découvrir cette cinématographie originale, appréciée par les critiques. Cette journée chargée démontre que le FIFM est avant tout un carrefour entre les artistes d'ici et d'ailleurs.