«Parallèlement à l'insertion du sport dans le tissu social, on remarque le renforcement de l'influence de l'Etat sur la société tout au long du XXème siècle. Ces deux processus se rencontrent forcément et s'auto-alimentent». «Ainsi donc le sport, fait social, fait politique (facteur d'intégration au plan national, élément de rayonnement diplomatique à travers les performances) et fait économique, peut difficilement se démarquer du politique». Ces citations sont tirées de la thèse de Mme Fatou Sarr NDIAYE intitulée «Sport et diplomatie, le cas du football en Afrique : 1960-1990». (Doctorat de 3ème cycle en relations internationales, Yaoundé, novembre 1991). Et elle conclue : «(...) ce qui nous permet, au terme de tous les développements, de confirmer notre hypothèse principale: il existe envers et contre toutes les déclarations contraires, une relation entre les performances footballistiques d'un pays et son rayonnement diplomatique». TOUS DES «SALES GOSSES»... La thèse de Mme Fatou Sarr Ndiaye, longtemps chargée du Protocole à la Confédération Africaine de Football (CAF) et aujourd'hui ambassadrice, est l'une des premières en sport et la première en droit international du sport. Ses conclusions portent sur le football, mais on peut l'élargir au sport et aussi à l'athlétisme puisque ce travail est dédié à Nawal El Moutawakil, dont la médaille d'or a révolutionné le statut de la femme sportive arabo-africaine, comme le souligne l'auteur dans sa préface. On peut aussi étendre la réflexion au XXIè siècle avec la naissance de ce qu'il est désormais convenu d'appeler «le nouveau droit international du sport». On peut également intégrer le sport dans la mondialisation et analyser ce qui s'est passé au Brésil lors de la Coupe des Confédérations et à la veille de la Coupe du Monde 2014, au pays du roi Pelé! Mais ce qui nous préoccupe c'est le Maroc et son sport, à la veille de Maroc-Tunisie en match qualificatif pour le CHAN 2013 en Afrique du Sud, l'échec du jubilé Abdelamjid Dolmy et pis, le forfait du Maroc en CAN de basket-ball en Côte d'Ivoire au mois d'août prochain. DU CHAN A LA CAN 2015: DES POINTS DIPLOMATIQUES Le Maroc qui doit rencontrer l'Algérie, battue par les nôtres mais qualifiée tout autant que la Tunisie, risque une suspension de deux années pour toutes les compétitions continentales et une amende. Cela a lieu, au moment où le département de tutelle semble peu se préoccuper d'une affaire qui concerne l'image du Maroc et sa diplomatie sur le continent. Pourtant, le ministre du sport actuel est un spécialiste du droit international, puisqu'il est passé aux Affaires Etrangères. Pour le CHAN, nous espérons que le Maroc va réussir la qualification à ce tournoi réservé aux «locaux» et qui se déroulera du 10 janvier au 1er février 2014. Les Lions partiront favoris contre la Tunisie, qui nous a toujours battus tout au long de la dernière décennie et a sorti le Maroc avant de remporter la deuxième édition du CHAN au Soudan. L'impact de cette qualification permettra de constituer un groupe homogène, dont la mission à long terme est destinée au sacre en CAN 2015, qui sera organisée au Maroc. En termes d'image et de diplomatie, on peut dire que l'élimination en Coupe du Monde 2014 va servir à la promotion du Maroc, qui retrouve une Afrique délaissée par l'Egypte et boudée par l'Algérie, qui ne veut pas prendre de risque pour cette compétition afro-africaine. Erreur sportive, puisque les Tunisiens ont construit leur équipe mondialiste lors du CHAN 2011 et bourde diplomatique pour l'Algérie qui «oublie» que le football c'est aussi la diplomatie, par le sport. On doit en tenir compte à propos du basket, en ce qui nous concerne et rappeler qu'il s'agit d'une faute géo-stratégique, réclamant l'application d'urgence de la loi et de son article portant sur l'institution d'une commission provisoire. LE BASKET DE LA HONTE FACE A LA DEMISSION DU MINISTERE Avec le respect du délai de six mois, introduit par le législateur pour permettre une mise à niveau, qui tienne compte de la légalité sportive internationale. Le Maroc a énormément évolué en matière de diplomatie et de sport. On ne rappellera jamais assez le comportement arrogant de cet ambassadeur, qui avait traité les footballeurs de «Slaguets» (Sales gosses, n'est-ce pas!). Par la suite, nos sportifs vont décrocher le titre d'ambassadeurs et on ne rappellera jamais assez le discours de feu SM le Roi Hassan II, qui avait hissé Nawal et Saïd Aouita au rang de Super-ambassadeurs. D'ailleurs tout un travail reste à faire, pour la légitimation des actions des ambassadeurs sportifs, à l'image d'un Lachhab, ancien joueur au WAC où il avait été recruté par Smaïn Khattabi et Boubker Jdahim et qui a représenté le Maroc au Canada, au Japon et en Russie. NUL N'EST CENSÉ IGNORER LA LOI DE LA FIFA Gråce à Lachhab, le Maroc a disputé ses meilleurs Jeux de la Francophonie à Montréal et ses meilleurs championnats du monde d'athlétisme à Edmonton. Le duo d'or s'appelait à l'époque Nezha Bidouane et Hicham El Guerrouj. Un autre ambassadeur avait permis l'élection de Hadj Saïd Belkhayat au Comité Exécutif de la CAF, parallèlement à la CAN 1998. Et c'est M. Housni Benslimane qui avait permis le déplacement d'une grande délégation, constituée de Hadj Abdeslam Hannat, Mohamed Lamrani, feu Driss Guerti et d'autres spécialistes de la chose footballistique, au pays de Mandela! Le foot et la diplomatie ont une grande histoire, certes, mais comment expliquer qu'il y ait ce recul par rapport et contre la représentation internationale où seul Dalil Skalli continue à sévir à la tête de la Confédération Africaine de Sambo. Comment expliquer que le jubilé Dolmy soit placé entre les mains d'une entreprise, qui fait du déplacement du Boca Juniors à Casablanca (et à Marrakech!) une énigme digne des polars argentins? Le ministère de tutelle devrait s'atteler à la tâche de contrôle, d'autant plus que le sport marocain est dans l'obligation d'ester auprès des organisations sportives internationales dont la FIFA, que ce soit pour l'affaire du joueur de l'ASFAR Echakir ou de l'affaire KAC-RBM et CODM. Le Maroc n'est représenté ni au Comité Exécutif de la CAF ni à celui de la FIFA. Et pourtant, c'est le Maroc qui a été candidat par quatre fois (!) à l'organisation de la Coupe du Monde, qui a coûté de grosses sommes, il a organisé la CAN juniors, il tiendra le Championnat du Monde des clubs et la CAN 2015. Pour même pas un strapontin!