Sous le thème : « Le mouvement associatif marocain à la lumière des nouvelles dispositions constitutionnelles : Enjeux et défis », aura lieu à Casablanca le 22 Juin 2013, le lancement, par le Forum des Alternatives Maroc(FMAS), du cycle d'assises régionales, plate-forme de débats entre les acteurs de la société civile, à la lumière des dernières actualités. Et qui dit actualité dit la nouvelle Constitution, l'Appel de Rabat de la société civile et les nouvelles tendances politiques. Mais aussi, les sous-entendus et les divulgations du gouvernement quant à la crédibilité du travail des ONGs et l'hostilité perçue maintes fois. Depuis des décennies et sur le terrain, les ONGs marocaines dynamiques et les forces de droit constituent le premier contributeur, initiateur et incitateur aux réformes structurantes enregistrées depuis quelques années au Maroc. Leurs actions civiques, politiques, sociales et culturelles ne sont nullement à démontrer. Il s'agit, comme stipulé dans le communiqué de l'Observatoire « Oyoune Nissaiya », de recadrer le débat et de sortir de la perversité des discours et des assimilations tendancieuses entre la rente(ou intérêt) et le droit. Le but étant de « converger les efforts pour soutenir et s'engager dans un processus qui vise la mise en place d'un espace de débat national global et de fond pour élaborer conjointement un diagnostic, une évaluation de plus de dix ans d'action associative depuis la dernière réforme du Code des Libertés Publiques, ainsi que des propositions collectives pour une réforme qui vise non seulement à renforcer l'action des associations mais aussi à élargir les espaces de libertés ». L'Appel de Rabat est une sorte de plan d'action déclaré le 11 avril et signé par les dynamiques associatives démocratiques. L'objectif est de pousser à la mise en œuvre des articles de la Constitution relatifs à la démocratie participative, à la participation citoyenne et à l'action associatives. Cette déclaration fixe les enjeux et les défis du mouvement associatif avec toute sa diversité et sa multiplicité en perspective d'un Etat de droit, où la société civile joue un rôle prépondérant, comme acteur central et essentiel dans la promotion des valeurs de la démocratie, des droits humains et de la citoyenneté. Discréditer et semer le doute sur l'action associative, cheville angulaire, dénonciateur de toute atteinte aux droits ou dilapidation des deniers publics. N'est-ce pas la société civile qui a toujours acclamé haut et fort la lutte contre la corruption et l'importance de la publication ? N'a-t-elle pas divulgué les circuits opaques et occultes des financements, les circuits de blanchiments de fonds sous couvert de bienfaisance... ? N'est-ce pas la société civile qui s'est engagée, aux risques de répression, à la défense des valeurs démocratiques, non seulement dans le fonctionnement de l'Etat mais aussi au sein des associations, des syndicats et des partis politiques ? N'a-t-elle pas relevé les atteintes graves au droit associatif et aux libertés publiques du fait de la non application de la loi par les autorités, et condamné le laxisme de l'administration en matière de suivi et de contrôle ainsi que les pratiques clientélistes et opaques en matière d'accès aux ressources de l'Etat qu'elles soient financières, logistiques ou humaines ? Sans oublier l'attention qu'elle a attiré des citoyens et citoyennes sur la contribution des bénévoles, occultées par les discours, non reconnus par l'Etat même s'ils contribuent à la solidarité, à l'engagement, à la production de richesses, en consacrant, selon l'étude du HCP 96 millions d'heures de travail d'intérêt public non rémunérées. La société civile rappelle avec amertume, le silence, sinon l'ignorance méprisante de l'Etat, concernant la situation précaire des bénévoles et des travailleurs associatifs et sociaux qui travaillent dans des conditions déplorables sans couverture sociale, sans assurance, sans stabilité de l'emploi du fait de financements aléatoires et soumis à des procédures bureaucratiques qui ont généré la faillite et la fermeture de plusieurs associations. Le gouvernement omet de signaler que le mouvement associatif est aussi créateur d'emplois avec 27 919 personnes à temps plein en 2007 et 35 409 personnes à temps partiel totalisant, selon le HCP, 10.066.000 heures de travail. La concertation et la réflexion des associations et forces démocratiques lors des prochaines assises vise à poser les problèmes dans leur globalité. Il est impératif de souligner les valeurs de la démocratie et de l'Etat de droit avec ce que cela implique comme promotion et protection des droits de l'homme, de l'égalité sans réserves des hommes et des femmes, pour les libertés individuelles et collectives, la lutte pour la transparence et la bonne gouvernance, pour la protection et le droit d'accès à l'information, pour le droit aux services publics de base, à la santé, au logement décent, au travail, à l'enseignement, en un mot pour la dignité humaine sans aucune discrimination. Et aussi aider à la mise en œuvre de mesures relatives à la société civile prévues par la Constitution (droit de pétition, initiative législative populaire, démocratie participative, contrôle et évaluation des politiques publiques, Conseil consultatif de la jeunesse et l'action associative ...) et concrétiser la dimension juridique du droit des associations, ainsi que la dimension financière et fiscale. Il est temps de mettre en place les infrastructures de base des associations, de mettre en œuvre un plan d'investissement dans les infrastructures (maisons de jeunes, centres d'accueil, accès aux lieux publics, colonies de vacances...) et de renforcer les capacités des cadres associatifs via des formations de qualité. La journée de concertation s'attelle à des thèmes profonds et d'actualité tels que : « Les objectifs et la stratégie de l'appel de Rabat dans le cadre du dialogue national initié par le gouvernement marocain » ; « Quelle place et quel rôle pour les associations démocrates dans le nouveau contexte politique et économique : entre émergence d'un contre- pouvoir et velléités de contrôle » ; « le bénévolat : entre aspirations à la citoyenneté et vie juridique ». Dans les ateliers, les sujets à débattre ont trait au « Mouvement associatif et la bataille des valeurs : la perception de la société civile de l'Etat démocratique : quels éléments constitutifs pour une charte associative ? » ; « Les fondements juridiques et constitutionnels de la relation entre l'Etat et les associations ; du contrôle à la participation. » et « Bénévolat : quelles propositions législatives pour la protection des bénévoles ? » Les recommandations sont à prendre en considération et comme directives en faveur de la promotion d'une action associative pérenne, efficace et efficiente. Déclaration de Rabat