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Télégramme
Publié dans L'opinion le 17 - 06 - 2013

Avec la disparition de Mohamed Idrissi Kaïtouni, le directeur politique, administratif et spirituel de « L'Opinion », qu'un site sur l'internet de l'Hexagone vient récemment de choisir comme titre, qu'on connaissait déjà en Argentine, on peut dire qu'une page est tournée dans l'Histoire de ce quotidien, qui reste incontournable malgré l'apparition de nouveaux titres, qui apportent chacun un visage de la diversité dans la liberté d'expression.
Mohamed Idrissi Kaïtouni, patriote de la première heure qui a soutenu sans hésitation la Marche Verte jusqu'aux combats des braves soldats, au Sahara, au moment des phases difficiles, a veillé à ce que son journal, qu'il protégeait comme son enfant, suive le cours de l'Histoire.
A cheval sur les deux langues, Idrissi a toujours accueilli le renouveau qui reflète un clan du Parti de l'Istiqlal, qui n'a jamais fermé les portes au dialogue. La seule publication francophone du Parti de l'Istiqlal n'avait pas la tâche facile et le directeur de « L'Opinion », conscient du choc des cultures, a réussi à maintenir un droit à la différence qui a ouvert les portes à des pages culturelles honorables, à l'écologie dont notre quotidien s'est fait l'écho dès le début des années 70. Il a côtoyé des journalistes avec qui il ne discutait pas du droit à l'expression dans une langue, qui ne lui appartenait pas, mais qu'il a maîtrisée avec une formation juridique à la Faculté de Droit de Rabat qu'il abandonna pour un journal turbulent qui a évolué entre les mains d'un serviteur de l'Etat, de son parti et de sa nation - « L'Opinion » sous les grandes figures historiques du Parti de Si Allal s'appelait « La Nation ».
Idrissi ou Al Haj, comme on l'appelait dans son entourage de la rédaction, qui avait appris à travailler dans une atmosphère sans cigarette, sans humour déplacé, bien qu'il lui arrivait de rire de bon cœur jusqu'aux éclats, quand Filali, le caricaturiste, lui racontait des blagues irrésistibles, n'a jamais porté un jugement réac, quand « L'Opinion » s'éclatait dans les pages inoubliables de « Sandwich », un supplément qui tirait à boulets rouges sur les sujets tabous, ou les pages en couleurs sur les photos anciennes qui ont ouvert la voie à « Zamane », la revue en papier lisse qui glisse entre les doigts, et à bien d'autres publications qui avaient le complexe des photos de papa.
Concernant la censure, le directeur de « L'Opinion » a laissé aux journalistes une grande liberté, tant que les écrits ne dépassaient pas la ligne de démarcation, que les nôtres ont tracée pour rester en paix avec un homme riche avec ses deux langues, qui a bataillé pour que son journal - il parlait de « jarida » chaque fois que l'imprimerie dont il connaissait tout le monde, accusait du retard – garde sa liberté, avec une langue française ingérable dans un milieu tolérant, certes, mais pas toujours évident.
Idrissi rejoint d'anciens compagnons de la lutte de la maison : Aboul Khatib, Chahid, Salhi, Laoufir, Aïcha Mekki, Lachgar, Bensalmia, et tant d'autres ; l'Histoire de « L'Opinion » mérite tout un ouvrage, truffé de nouvelles révélations et de petits détails qui échappent au lecteur. Malheureusement, quand ce livre sortira, Idrissi, qu'il repose en paix dans sa confrérie qui l'a toujours protégé, ne sera pas là, lui qui aimait lire et écrire. stop.
Des radios privées servent les causes publiques de plus en plus, en abordant des thèmes qui jetaient l'anathème sur les porteurs de thèmes chrysanthèmes prêts à voir du lugubre partout. Les sujets décoiffent parfois et l'on a envie de suivre jusqu'au bout la réflexion d'un citoyen qui donne réellement l'impression qu'au pays de Mohammed VI, la parole se libère de plus en plus. Voir et entendre le cas de Abdellatif Benyahya – yaya, dit Maha – de l'émission « Al Bahr», qui tranche avec le bon vieux Bouânani qui rappelait Léon Zitrone parlant du mariage Thierry Le Luron – Coluche, un mariage pour tous avant la lettre, pour rigoler sans plus, en réponse à Ives Mourousi qui avait épousé une copine sans demander l'avis des copains.
Contrairement à ce que rapportent des observateurs à l'ouïe inouïe – pas l'opérateur qui parle de bonus national, en attendant de parler de tonus national –, il n'y a pas beaucoup de choses à reprocher aux radios, qui viennent de faire le grand saut dans la liberté d'expression, adulte et responsable. Un bon point pour ces vétérans qui sont passés du dernier rang au premier plan. L'amateurisme cède du terrain au professionnalisme sans tomber dans l'académisme. Encore un effort pour marquer les temps forts d'un régime fort qui ne craint pas les vents forts qui finissent par se calmer. stop.
On n'aura pas tout vu. Ainsi, des voisins d'un immeuble, toujours au Mohit, champ d'observation illimitée, comme la recharge de Achoura, inépuisable, sur la condition humaine, une mère de famille divorcée à l'heure où l'on divorce pour un oui ou pour un non, après avoir dit oui au adoul qui rejoint maintenant le sit-in dare dare, dirigé par Ould Dar, trois enfants dans la fleur de l'âge sans raison, a demandé à l'une de ses files d'aller voir si son amant est chez lui. L'une des pauvres messagères frappe à la maison où habite Yasser, qui loge avec ses parents...
Les parents de l'amant de Lady Madona, chantait le groupe les Beatles, que des rigolos appelaient libitilz, n'en reviennent pas quand les braves filles viennent demander après Yasser, qui n'est pas leur Jules – fait rarement des soldes – mais le saheb de leur mère, qui fume un joint dans la cuisine avec sa propre mère... tout en préparant un tajine à l'agneau aux fèves.
Enfin, c'est une maman indigne qui se sert de sa fille, pour rechercher le garçon gentil, mais stone, chaque fois qu'il doit passer au plumard. Car, la maîtresse, éternellement en détresse, le bourre de psychotropes avant de jouer à l'antilope en vadrouille, dans le désert. Ouiii, on n'aura pas tout vu. stop.
L'état sanitaire du cheptel avicole national est satisfaisant et il n'existe actuellement aucune épidémie constatée, indique l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) dans un communiqué publié lundi 10 juin. Suite à la publication dans certains supports d'information faisant état de l'existence, au Maroc, de maladie contagieuse due à Salmonella Kentucky chez la volaille, l'ONSSA tient à signaler avoir déjà publié un communiqué de presse en 2011 concernant des informations publiées par la presse nationale à ce sujet.
2011 ? Ça fait un peu vieux. Même si l'ONSSA revenait à 2012, on ne sera pas rassuré. En matière de communiqués de grands départements, il faut être vigilant. stop.
Le ministère de la rue Ghandi qui soutient les artistes grande armature et même ceux qu'il ne souhaite pas voir en peinture, devrait imposer aux établissements hôteliers de recruter des musiciens marocains. Au moins un quota qui ferait plaisir à Nino Rota, le préféré de Fellini, l'auteur de la Dolce Vita, l'adresse mythe fermée pour de bon, par la maman de Sandro, qui estime qu'une table de plus dans son restaurant est plus rentable que les indigènes qui venaient boire un café à l'œil, en avalant une mafalda.
Quoi qu'il en soit, la fermeture de ce café historique n'est pas prête d'être oubliée. Même Mathieu, qui n'était pas un mafieux, n'aurait pas osé le faire, sachant que tout a commencé là sur un air de sha la la... à la ferme du bonheur. stop.
Le tailleur du quartier qui travaillait pour l'administration publique en lui coupant, sur mesure, des tenues identiques pour le personnel de sécurité, se roule les pouces depuis que la « Idara », propriétaire de la Ménara, recrute directement des agents de sécurité du Groupe 4 ou 6, qui débarquent avec leur propre uniforme, laissant le pauvre tailleur Bouchebti, un artisan de métier, ou Sebti, un autre pro, qui auraient pu habiller l'escadron de Waterloo, sans commande. Benkirane f'tirane, dade el birane, sans passer à l'acte – on n'est pas chez les talibans – devrait donner un coup de main aux tailleurs bloqués par les bailleurs de fonds qui n'ont pas fini de fouiller dans les arrière-fonds. stop.
Une bonne note pour l'hôtel Majlisse qui a installé des pots de fleurs sur un bout du mur de la gare de Rabat-Ville, en face de son établissement. Même notation pour le jardinier au petit jardin au pied du Crédit Agricole, qui liquide les dossiers de litige avec dextérité en ces temps de complexité. stop.
Nostalgia. Avec le retour du beau temps, des anciens passent à côté de l'ancien « Ghoroub » bien avant You Tube, sur la route côtière, avec un pincement au cœur. Cet ancien rendez-vous des bons vivants réunissait des gens qui savaient causer, rire et apprécier les nourritures terrestres. Non loin, aux Sables d'Or, il y avait Abdallah, le chef cuistot qui préparait avec amour la tarte au citron que Hassan II appréciait particulièrement. L'histoire de ce soussi sans souci reste à écrire où l'on apprendra comment un homme généreux s'est laissé berner par des beaux parleurs baratineurs qui l'ont envoyé en prison pour des impayés, qu'il avait tardé à payer.
Aujourd'hui, quand on parle de Abdallah qui offrait des fritures aux gendarmes de Harhoura-Témara-Skhirat, un geste disparu avec les craintes suscitées par « Amnesty International », qui confond corruption et bonnes intentions, on se dit : quelle belle époque où les gens n'avaient pas peur de leur ombre, quand la farniente n'était pas un signe de paresse, mais de liesse ! stop.
L'artiste Driss Maloumi a dit au journal « ALM » chérie je t'aime, chantait Bob Azam : « Le social tue l'art au Maroc ». Ce qui n'était pas très clair, même s'il a ajouté : « Il n'est pas question de charité ». Mais offrir du matériel, un atelier momentanément, aux Oudayas, où la ville ne dispose d'aucun espace pour les artistes, en manque d'espace, ou à Azemmour mon amour, titrait «L'Opinion » régional, ce n'est pas de la charité qui peut être interprétée sous un autre angle, mais un devoir du ministère de la Culture qui ne s'appelle plus ministère des Affaires culturelles comme du temps de Bahnini qui assistait au expos – celle de Bennani à Bab Rouah actuellement vaut le déplacement, dit Kharbouche qui ne parle pas la bouche pleine comme Bekkali, le critique d'art qui joue le tiercé de Nabyl Lahlou qui rêve de gagner le grand steeple pour monter l'opéra des 4 sous en amazigh qui entre au Parlement-, un Bahnini en jellaba portée avec élégance, que certains portent sans particularité, comme une gandoura dans un périmètre urbain bétonné à mort, qui n'a plus de souk, mais une foire foraine qui attire les désoeuvrés et les vilaines, échappées des hôtels de passe qui trichent avec leur façade où des opportunistes, qui ont les mains sales et pleines de sang, croient que leurs dossiers sont enterrés, alors que « Roh aziza aând Allah », comme on dit. stop.
Sortir. Même adresses, mêmes heures, le jeudi, le vendredi, le samedi et même le dimanche pour oublier les auteurs de messages qui font la manche en fin de semaine, sur le portable que Fouad Laroui n'utilise pas pour les textos qui sauvent des milliers de personnes qui ont horreur du téléphone qui sonne. stop.
A lundi.


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