Dans le cadre de ses activités artistiques, l ́Association Bassamat des Beaux Arts a organisé récemment la première édition du Carrefour National des Arts Plastiques de la ville de Casablanca, sur le thème « un artiste dans chaque maison ». Cette édition a été marquée par des ateliers d'initiation et des expositions contribuant au développement et à la promotion des plastiques dans un esprit d'ouverture, de retrouvaille et d'échange interculturel. Entretien avec Ahmed Bouidi, président de l'Association Bassamat des Beaux Arts. Quelles sont les majeures nouveautés de cette manifestation créative? Ahmed Bouidi : la première édition de cet événement créatif se présente comme une plate forme visant à encourager davantage l'ancrage de la culture plastique au sein de notre société et enrichir ainsi la dynamique que connaît le paysage visuel au Maroc. Riche en émotions et nouveautés, le programme de cette nouvelle édition a été ponctué par plusieurs actes sensibles et beaux au service de l'éveil artistique des générations futures à savoir : une grande exposition au Forum de la Culture ( ex. Cathédrale Sacré Cœur) où se brassent différentes disciplines et tendances, des expositions parallèles dans 6 complexe et espaces culturels, des ateliers pédagogique dans 6 espaces techniques et socioéducatifs des arts plastiques avec la participation de plusieurs partenaires privés et publics. Ainsi, ce carrefour nous a invité à vivre et à apprécier quelques facettes représentatives de l'action associative susceptible de valoriser les arts plastiques d'ici et d'ailleurs et des les rendre accessibles à tous. Pourquoi avoir choisi le thème « un artiste dans chaque maison » pour cette première édition ? Nous souhaitons que cette première édition concrétise notre objectif majeur ; celui de faire de ce carrefour un espace idéal de dialogue et de partage entre tous les artistes, tous styles confondus. Notre devise relève de la démocratisation culturelle, qui consiste à faire accéder le plus grand nombre à la culture de l'élite. Il s'agit alors de maintenir de hauts standards de qualité basés sur les formes d'expression considérées les plus nobles (les arts plastiques comme cas de figure). Le rôle de l'association, dans ce modèle, est de stimuler la production artistique en donnant son soutien aux futurs créateurs. La démocratie culturelle dénonce la supériorité d'une forme de culture sur les autres tout en prônant la diversité des formes d'expression. Contrairement à la démocratisation de la culture, elle privilégie les interventions favorables au libre choix et à la diversité. A ce titre, nous voulons rendre un hommage particulier à tous les partenaires et les participants qui ont fêté, en notre compagnie, l'essor de cette manifestation artistique qui s'inscrit dans le cadre de l'Initiative Nationale du Développement Humain. En assurant l'organisation de cette première édition, nous nous rendions compte que nous avons en effet apporté une contribution à la mise à niveau et au développement des arts plastiques au Maroc. Nous sommes plus convaincus que par ce carrefour national on peut gagner l'enjeu qualitatif et quantitatif de la promotion artistique , et ce en entière collaboration avec les acteurs concernés : passionnés d'art, critiques d'art , décideurs, formateurs chercheurs, récepteurs et acteurs socioculturels... Comment appréciez-vous la création contemporaine au Maroc? J'estime que l'action des associations concernées reste nécessaire dans le domaine créatif contemporain car elle permet de poursuivre des finalités d'intérêt universel et de préserver l'identité culturelle et artistique d'une nation. Elle assure aussi un certain équilibre. Les standards d'excellence permettent de fixer des objectifs. L'idéal serait donc de promouvoir la diversité créative tout en maintenant les exigences de qualité. Les politiques culturelles publiques et privées devraient donc combiner ces deux modèles, s'appuyer sur les acquis de la démocratisation culturelle en favorisant la démocratie de la culture visuelle.