Le Printemps arabe joue les prolongations en douce au pays de l'Extrême Couchant. En plein Mawazine, il y avait mardi dernier simultanément deux manifs. L'une à Bab El Alou, en face du Conseil National des Droits de l'Homme, sur un parvis en marbre, qui semble avoir été aménagé pour ça. Le parterre fleuri a disparu, ce qui évite de piétiner, à chaque fois, des tapis de fleurs qui enchantaient et embaumaient la place, devenue anodine et froide. La deuxième manif a réuni les éternels diplômés sans emploi, à Bab El Had, là où les femmes et les enfants viennent prendre de l'air entre la fontaine rarement nettoyée et la porte historique qui donne sur une galerie de photos d'une tristesse déconcertante, où une expo permanente démontre la pauvreté culturelle de la ville. Autant d'événements, sans tapage, à peine des slogans que les piétons connaissent bien. Des manifs où il n'y a pas d'effusion de sang qui n'intéresse pas Gilles Kepel qui dit et redit que le Printemps arabe ne concerne pas le Maroc, où, c'est vrai, il n'y a ni sang ni hémoglobine qui pourrait attrister Mawazine, où quand même un énième désespéré s'est immolé par le feu. Un détail que Gilles Kepel qui a déjà disserté sur les banlieues islamiques, sujet qui a ravi la place Beauvau, ne préoccupe pas. stop. Driss Alaoui M'daghri, qui fait parler de lui-même à la retraite comme Jack Lang, qui a continué à parler comme un ministre après son départ de la Culture, rue Valois, préside le jury d'un Prix de l'économie de bouts de chandelle qui n'a pas fait l'objet d'une colonne dans « Elle » que des rédactrices du CAC 40 lisent en cachette. En tant que président du jury du Prix de L'Economiste 2013, il a confié à Bouchra Sabib qu'il ne dispose pas d'informations complètes sur les parcours des uns et des autres. Ce qui fait sursauter, d'autant plus qu'il n'est pas le président du jury de la vache qui rit, mais d'un Prix dont les promoteurs veulent en faire une consécration à n'importe quel prix. stop. A Demnate aussi, le Printemps arabe ou marocain, comme on voudra, joue les prolongations. Encore des faits qui contredisent Gilles Kepel qui portera un keffieh en allant enquêter à Sabra et Chatila, dont on ne célèbre même plus l'anniversaire de triste mémoire. La police judiciaire de la ville de Demnate (province d'Azilal) a présenté, lundi, 13 personnes devant le procureur général près la Cour d'Appel de Béni Mellal dans le cadre des actes de vandalisme qu'a connus la ville de Demnate samedi dernier. Selon les autorités locales de la province, la population de la ville a organisé une marche de protestation contre les coupures d'électricité samedi dernier, qui étaient programmées dans le cadre des travaux de maintenance effectués par l'Office National de l'Electricité et de l'Eau Potable (ONEE) dans la ville. D'après la même source, ce mouvement de protestation, organisé devant les locaux de l'ONEE, a dégénéré en actes de vandalisme. Ces événements ont fait des dégâts matériels. Les protestataires ont endommagé deux voitures appartenant à l'ONEE, brisé la façade vitrée de la banque du Crédit Agricole, détruit des panneaux publicitaires de la Banque Populaire et des panneaux de signalisation. stop. Des beurs, ces Français d'origine de Mostaganem, de Sidi Ghanem ou de Monastir, la ville de Bourguiba, dont la femme aimait se rendre à Rabat du temps du Maghreb uni, croient qu'ils peuvent intervenir avec leur passeport tricolore pour leur grand-mère (elles sont de plus en plus jeunes et aussi dynamiques que Tartine et Tartarin de Tarascon). Une directrice d'un centre d'appel où le fils de Jillali se fait appeler Gil, avec l'accent de Sidi Moussa et Aïcha Anatole, n'a pas réussi à avoir un rendez-vous proche pour sa grand-mère, invitée à un mariage dans la périphérie de Paris. On lui a dit au consulat de France que si tous les beurs se mettaient à intervenir dans les dossiers, ça sera le bouquet. Ça rappelle une autre beur qui disait tout le temps qu'elle est Française sur les papiers ou par affiliation, ou comme si ça lui donnait des faveurs sans limitation. stop. A l'heure de l'engouement pour les galeries marchandes d'Anfa, au Mega Mall en passant par Morocco Mall qui passe au baroco, sur un air rococo et riquiqui, des pères de famille vont au souk d'Aïn Atig, tous les mercredis, le jour des premières au cinéma à Meknès dans les années de liesse, quand on ne s'ennuyait pas le dimanche, avec des films arrivés directement de l'Hexagone, quand « le masque et la plume » était plus attendu que les Ruquier, machin truc, princes de la promo, des têtes de vendeurs de Prisu, rayons chasse et pêche. A Aïn Atig où il n'y a pas que l'asile, sans hammam, ni soins élémentaires pour soigner les bobos, le jour du souk est un rendez-vous utile où l'on achète des légumes qui attirent les pauvres qui rêvent de figurer dans la catégorie classe moyenne compartiment non fumeurs, manif le 31 mai, et de grosses légumes, qui garent leur 4x4 loin des regards. stop. Cyber-sécurité. A la veille du protocole d'accord franco-marocain, nous avons évoqué brièvement sur notre rubrique, qui donne des tics à quelques-uns et à quelques-unes, qui se sentent tout le temps ciblés, pure illusion, l'importance que prenait le drame de l'internet qui a envahi notre quotidien. Nous ne savions pas qu'un accord franco-marocain se préparait. Bon à savoir. Le Maroc et la France ont conclu, lundi à Rabat, un protocole d'accord sur la cyber-sécurité visant à renforcer les compétences des autorités nationales de la sécurité des systèmes d'information. Ce protocole d'accord vise, notamment, le développement sur le long terme de la coopération dans le domaine de la cyber-sécurité entre les deux parties, ainsi que le renforcement des compétences des autorités nationales de la sécurité des systèmes d'information, à travers les échanges d'expériences, d'informations et d'expertises. Ce protocole contribuera également au développement des capacités de la Direction générale de la sécurité des systèmes d'information de l'Etat, relevant de l'Administration de la Défense nationale, et de ses infrastructures d'importance vitale. La mise en œuvre de ce protocole se fera sur la base de plans d'actions annuels conclus entre la Direction générale de la sécurité des systèmes d'information et l'Agence française de la sécurité des systèmes d'information. stop. Le Club Med racheté par les Chinois. En tous les cas, les chinetoques s'y connaissent dans le RAMED. Ils pourront, en plus de l'investissement touristique, apporter leur savoir-faire dans cette couverture sociale, qui ne couvre même pas les frais de déplacement pour les fauchés paumés, à qui on dit : sir ouaji bla... rbah. stop. Bourses plates, en nombre très insuffisant surtout. La fondation Addoha va octroyer des bourses aux étudiants de la Fondation Marocaine de l'Etudiant (FME), en vertu d'une convention signée par les deux parties le 17 mai dernier. Cet accord s'étalera sur cinq années durant lesquelles la fondation Addoha s'engage à prendre en charge cinq étudiants annuellement, pour un financement de 500.000 dirhams, soit 20.000 dirhams par étudiant. En 10 ans d'expérience, la FME a permis à plus de 250 bacheliers méritants en provenance d'établissements de protection sociale d'intégrer le milieu professionnel, après avoir suivi des cours en ingénierie, finances et marketing. En fait, si chaque grosse boîte lâchait du lest, autour d'un thé parfumé avec un zest de citron, il y aurait certainement moins d'étudiants qui abandonnent la Fac, oubliant leur bac+2 ou 3, pour entrer dans un centre d'appel où il n'y a ni prime de l'ouïe, ni rappel. stop. Mohamed Errifi, un jeune marocain branché, a remporté en fin de semaine le titre au programme « X-Factor » qui récompense la chanson arabe. Après « X-Factor »... Max Factor qui sera remporté par Najat Aâtabou qui commence à s'habiller comme Lady Gaga... stop. Mawa 2013. A la Villa des arts, madame Mouline a cédé du terrain aux chaînes de radio, qui ont occupé une bonne partie de l'entrée de la villa de toute beauté. Heureusement qu'il n'y a pas plus de télés que celles qui se comptent sur les doigts, d'une seule main, sinon on ne trouvera pas de place pour circuler où ces radios légères donnent l'impression de dire aux visiteurs : « Circulez, circulez, tout est à revoir ». Animation sans éclat. stop. Les choses de la vie. Titre d'un film de Claude Sauvé avec un Piccoli à visage humain, Ould ennass comme on pouvait en voir à Saint-Germain-des-Prés, avant l'arrivée des starlettes de Trappes. Mais aussi le titre d'une rubrique de « L'Opinion » des années 70, dont bien des chibanis, autrefois amoureux de la chabanou, se rappellent bien. Ce n'est pas parce que l'on dispose d'un ascenseur qu'il faut l'utiliser à tous les étages. Il n'y a rien de plus remontant que de descendre l'escalier à pied, même si l'immeuble est pourvu d'un Otis qui reprend la liste de Schindler sur un air de Johnny Wilder ou de Fats Waller. Rien de plus désagréable qu'un locataire, qui prend l'ascenseur après la fin du récital de Toto la Momposina, l'inconnu de Mawa, en dérangeant les gens avec un ascenseur qui est déjà d'un autre âge. Enfin, on peut se passer de l'élévateur, quand on crèche au 1er ou au 2ème étage. L'ascenseur peut être une source de pollution sonore. Il ne faut s'en servir qu'en cas de force majeure. stop.