Durant plusieurs décennies, il a marqué la scène artistique, sur les planches, à la télévision et au cinéma . Mohamed Benbrahim, disparu le mercredi 8 avril 2013 à l'aube à l'âge de 64 ans, dans un hôpital de Rabat, après une maladie périlleuse dont il a souffert pendant de nombreuses années, était une figure emblématique de la comédie marocaine. Son nom restera à jamais gravé dans les mémoires en tant qu'acteur à part entière. De son véritable nom Mohamed Marasil, Mohamed Benbrahim est né en 1949 au quartier Mers Soltane à Casablanca, dans une famille originaire de Oulad Shaim dans les environs de Safi. Il est né orphelin de son père qu'il n'a jamais connu. C'est à Safi qu'il poursuit ses études primaires et secondaires au lycée Ibn Khaldoun et c'est à Safi également qu'il cotoya pour la première fois le théâtre grâce aux représentations de la troupe "Al Oukouwa Arabia" dirigée alors par Abdelaadim Chenaoui. En 1966, il intègre la troupe "Al Jail Annahid" (La génération montante) dirigée par Ouahid Ghalibi et Mustapha Raki. Une année plus tard, il fonde la troupe "Al Masrah Albasim" (Le théâtre souriant). C'est une troupe qui optait pour une tendance d'avant-garde ce qui n'était pas toujours du goût de son président préférant le genre comique et le divertissement. Il dut la quitter pour divergence d'orientation pour rejoindre les troupes "Al Ahd Jadid" (La nouvelle ère), "Achihab" "Le flambeau), puis "Al Oukhouwa Arabia" de Chenaoui rejoignant d'autres acteurs notamment Ahmed Snoussi, Mustapha Dassoukine, Souad Saber et bien d'autres. Plus tard, il dut perfedctionner son jeu en intégrant "Le théatre municipal" de Casablanca, avec un répertoire du genre classsique cotoyant aussi bien Molière que Shakespeare. Il apprit les règles du jeu et de l'interprétation auprès du professeur Mohamed Said Afifi nommé à la tête du théâtre municipal d'El Jadida, pendant deux ans avant de retrouver à nouveau la troupe "Al Oukouwa" trouvant auprès d'elle son créneau qu'est le théâtre comique, un genre qu'il excelle depuis plusieurs années. C'est l'époque des duos tels que le public marocain va les apprécier sous les noms de Dassoukine, Salah Nour et Snoussi, avec lesquels Mohamed Benbrahim a formé des duos, et avant que Snoussi forme avec Houcine Benyaz le duo comique "Bziz ou Baz", avec le succès qu'on lui connait. L'année 1988 va etre déterminante pour Benbrahim quant ce dernier présentait un sketch intitulé "L'école" se moquant des enseignants et leurs méthodes anti-pédagogiques. Le corps enseignant, en grève depuis plusieurs jours, se voyait visé par ce sketch et soupçonnait les "services" comme commanditaires utilisant Benbrahim en tant que porte-parole des autorités publiques. C'est le début d'un long divorce entre Mohamed Benbrahim et la presse qui taxait sans détour le comédien de "blédard", "superficiel", "ignorant", "réactionnaire", "stupide", "grossier", ce qui va pousser le comédien à réviser son orientation. Désormais, il va prendre conscience de l'importance du comique à servir les grandes causes et les problèmes sociaux et humains en profondeur. Cela passe nécessairement par des textes sérieux écrits par des écrivains sérieux. Ses premiers conacts furent avec les écrivains Hassan Najmi et Meskini Sghir qui vont fournir des textes qui rompent avec les antécédents. Les nouveaux sketchs font souvent allusion aux pouvoirs publics ce qui va déplaire à leurs représentants aussi bien à El Houceima, El Jadida, Safi, Casablanca, Fès, Méknès, où le comédien est malmené, voire trainé dans la boue. C'est le prix à payer pour les engagements pris auprès de la masse et Benbrahim est bien conscient de cela dépouvu parfois de ses rémunérations comme à El Houceima et Saadia. Cela ne va nullement décourager Benbrahim ni le détourner de la voie qu'il a choisie avec détermination.