Emouvantes obsèques du comédien Mohamed Ben Brahim Les funérailles de Mohamed Ben Brahim, l'une des figures de la comédie populaire marocaine, qui s'est éteint, mercredi, à l'âge de 64 ans des suites d'une longue maladie ont eu lieu après la prière d'Al Asr au cimetière Sidi Makhlouf de Bir Jdid dans la province d'El Jadida. Ces funérailles émouvantes se sont déroulées en présence de centaines de personnes, un grand nombre d'artistes, de comédiens, des amis et proches qui ont accompagné ce comédien hors pair à sa dernière demeure et lui rendant ainsi un dernier hommage. Tout au long de sa carrière, Feu Ben Brahim, animateur télé pour l'émission Sibaq El Moudoune, avait incarné d'innombrables rôles dans le théâtre mais aussi dans des productions cinématographiques nationales et étrangères. Il avait entamé sa carrière prolifique sur les planches du théâtre amateur dès 1964 avant de débuter six ans plus tard de déployer son art avec la troupe d'Abdelkader Al Badaoui, d'Abdeladim Chenaoui et Mohamed Tsouli et de former, par la suite, sa propre troupe «Massrah El Basma». Il avait conquis les cœurs des Marocains et forgea sa réputation sur scène dans les rôles de comique avec des duos avec Mustapha Dassoukine. Des générations de Marocains reconnaissent le talent de ce grand acteur qui a marqué de son empreinte le cinéma, le théâtre et la télévision, et dont le nom est devenu synonyme de spontanéité allié à un grand professionnalisme, de naturel et de popularité. Son rôle de truand local «Zrireq» dans le film de Nourredine Lakhmari «Casanegra» lui a valu le prix du meilleur rôle secondaire au Festival national du Film de Tanger La disparition de Ben Brahim laisse un grand vide dans la scène artistique marocaine. C'est un autre monument du théâtre et du cinéma national qui nous quitte après les pertes d'autres piliers de la scène à l'instar de Hassan Mediaf et de Mohamed Majd, a déclaré à la MAP Abdelkhalek Fahid, qui a joué plusieurs rôles au côté du défunt. Pour le comédien Hassan Foulane, le défunt était un grand artiste et un vrai autodidacte dont la passion pour sa profession et son art n'avait d'égal. C'est une pyramide de la scène nationale que nous accompagnons en sa dernière demeure, a-t-il indiqué ému, louant les qualités humaines et la noblesse d'esprit du disparu, un ami de tous les artistes. La disparition de Mohamed Ben Brahim est une perte monumentale non seulement pour la scène artistique mais aussi pour les artistes car le défunt a pris sous son aile et a soutenu des jeunes artistes en herbe. C'était une référence, une véritable école pour tous les comédiens, a témoigné de son côté Mohamed Saari. Le défunt était talentueux, un artiste complet qui laisse derrière lui de nombreuses productions et qui a consacré sa vie à son art, en dépit de sa maladie, de sa cécité. Il a merveilleusement joué ses rôles de comédie ou drame en y mettant toute son âme d'artiste inné et spontané avec son style distinct, a estimé Omar Sayed, qui a joué dans plusieurs productions avec le défunt dont celle «Janb Bir». Le comédien à l'humour naturel Mohamed Ben Brahim, le comédien à l'humour simple et naturel, a fait le bonheur de spectateurs de différentes générations. L'enfant terrible de Derb Soltane a succombé aux aléas du diabète qui l'a d'abord privé de la vue pour envoyer un dernier adieu à ses admirateurs à partir de son lit d'hôpital. Décédé à l'âge de 64 ans, Ben Brahim laisse derrière lui un riche et long parcours artistique ponctué par des rôles que le public est loin d'oublier. Le modeste fellah qui bataille pour cultiver et défendre la terre de ses aïeuls, le cupide propriétaire qui lorgne sur les terres des infortunés ou encore le pauvre campagnard pris dans le tourbillon de la ville, des rôles interprétés de manière spontanée mais qui dénotent d'un grand professionnalisme. La grande surprise du public a été l'apparition de Ben Brahim dans le film de Nourredine Lakhmari «Casanegra» dans lequel le comédien s'est départi de l'humour populaire pour embrasser la personnalité de Zrireq, un truand local qui cherche à séduire les protagonistes du long-métrage Karim et Adil pour réaliser un coup qui devrait leur rapporter gros. Le rôle lui a valu le prix du meilleur rôle secondaire au Festival national du Film de Tanger. C'est sur les planches du théâtre amateur que le défunt a entamé cette carrière distinguée, avant de rejoindre successivement les troupes d'Abdeladim Chenaoui, El Badaoui et Mohamed Tsouli. Après cette phase, ce comédien hors-pair a constitué sa propre troupe baptisée «Massrah El Basma» avec laquelle il a joué plusieurs pièces. «Le théâtre m'a beaucoup aidé à évoluer dans ma carrière. Il ne faut pas oublier qu'en cette période il n'y avait pas d'aide financière, on n'avait que l'amour de notre public», avait confié Ben Brahim dernièrement au quotidien «Aujourd'hui le Maroc». Il ne se lancera dans le comique qu'en 1975 en compagnie de Mustapha Dassoukine. Surnommé «Hab Rman», Mohamed Ben Brahim prête sa silhouette dès 1975 dans plusieurs productions nationales et étrangères. Il a également travaillé en tant qu'animateur télé pour l'émission Sibaq El Moudoune. Sa filmographie comprend notamment «Bidaoua» d'Abdelkader Lagtaâ, «Elle est diabétique» de Hakim Noury, «Histoire d'une rose» d'Abdelmajid Rchich et «Regard» de Noureddine Lakhmari. Le public marocain ne pouvait que tirer son chapeau à un humoriste aussi chevronné. Le public du 14ème Festival national du film à Tanger a rendu un vibrant hommage à cette star de la comédie populaire. Des spectateurs de tous âges ont chaleureusement applaudi cette pyramide de la comédie qui a tenu tête à la maladie jusqu'au dernier souffle. Malgré sa cécité, Ben Brahim s'est refusé d'abdiquer, continuant à donner la réplique à ses pairs dans plusieurs films. De cette figure de la comédie et du cinéma marocains, le président du syndicat marocain des professionnels du théâtre M. Masoud Bouhsine dit qu'il fait partie d'une panoplie d'acteurs qui ont marqué de leur empreinte la mémoire marocaine. Ben Brahim était acteur complet, a confié M. Bouhsine à la MAP, avant d'ajouter que sa disparition est une grande perte pour la scène artistique nationale. Condoléances royales SM le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances aux membres de la famille du comédien marocain Mohamed Ben Brahim. Dans ce message, SM le Roi indique avoir appris avec une vive émotion et une profonde peine la nouvelle du décès de l'artiste Mohamed Ben Brahim, implorant le Très Haut de l'entourer de sa sainte miséricorde. «En cette douloureuse circonstance, Nous vous exprimons et à l'ensemble des proches du défunt, ainsi qu'à sa grande famille artistique, les vives condoléances et la sincère compassion», écrit SM le Roi, mettant en exergue les qualités humaines de feu Mohamed Ben Brahim en tant qu'artiste émérite qui a consacré sa vie à l'art de l'interprétation, fait preuve de créativité et réjoui son public et ses fans, particulièrement dans ses rôles humoristiques dans lesquels il a brillé dans des œuvres réussies que ce soit au théâtre, au cinéma ou à la télévision. Le Souverain dit partager la peine des membres de la famille du défunt suite à cette perte cruelle, priant Dieu de leur accorder patience et consolation et de rétribuer le disparu pour les services qu'il a rendus à sa patrie dans le domaine artistique.