La ville du détroit vibre depuis vendredi 1er février au rythme du 7ème art. A l'instar des précédentes éditions, la cérémonie d'ouverture du 14ème Festival national du film de Tanger a été pleine d'émotion par l'évocation du parcours des dix regrettés du cinéma marocain, qui avaient rendu l'âme pendant la période 2012-2013. Les organisateurs ont choisi ainsi trois icônes du 7ème art pour leur rendre hommage lors de cette séance inaugurale. Il s'agit d'Aïcha Mahmah, Abdellah Lamrani et Mohamed Benbrahim, qui ont marqué de leur empreinte non seulement le cinéma, mais aussi le théâtre et la télévision. Très émus, ils se sont dits ravis tous les trois d'être honorés à Tanger, la ville qu'ils aiment beaucoup, et par le Centre cinématographique marocain (CCM), organisateur de cet événement. Selon Aïcha Mahmah, ce type d'hommage constitue une belle récompense et une motivation pour tous les artistes, quel que soit leur âge, à poursuivre leur parcours artistique. «C'est pourquoi l'artiste doit être honoré de son vivant et non pas à titre posthume», a-t-elle indiqué. Ancienne professeur d'arabe, Aïcha Mahmah a débuté sa carrière artistique dans le théâtre. Elle a réussi en peu de temps et grâce à son talent à se faire remarquer par son public par ses différents rôles à la télévision et au cinéma. Elle s'est imposée comme l'un des principaux acteurs dans plusieurs séries télévisées dont le feuilleton «Rhimou». Elle a aussi réussi à faire de même dans le grand écran. Elle a partagé la vedette en 2007 avec Mouna Fettou en interprétant le beau rôle de Lalla Rahma dans le long métrage «Deux femmes sur la route» de Farida Bourquia. Lauréat de l'école du théâtre de Rabat, Abdellah Lamrani est considéré, quant à lui, comme l'une des figures emblématiques des planchers. Il a été choisi, en 1962, pour jouer aux côtés de Omar Charif dans le film britannique «Lawrence d'Arabie» de David Lean. Ce qui lui a permis par la suite de participer dans de célèbres films étrangers. Il a joué dans une série de productions cinématographiques marocaines dont «La chambre noire» de Hassan Benjelloun, «Taif Nizar» de Kamal Kamal et «Châtiment» de Hicham Aayne Al Haat. Ce qui lui a valu plusieurs distinctions et hommages. Très connu, dans les années 70, comme animateur de la célèbre émission «Sibak El Moudoune», Mohamed Benbrahim a entamé sa carrière de comédien sur les planches sous la direction de Abdelkader Al Badaoui avant de former sa propre troupe de théâtre «Massrah El Basma». Il a joué aussi dans plus de seize films dont le long-métrage «Casanegra», qui lui a valu en 2008 le prix du meilleur second rôle masculin lors du 10ème Festival national du film de Tanger. Notons que ce 14ème festival, qui prend fin samedi 9 février, propose une sélection de 35 films en compétition officielle, dont 21 longs métrages.