La contestation reprend au WAC, avec slogans, banderoles, messages et divers créneaux médiatiques, iconographiques, audiovisuels et autres, tous destinés à tomber le président Abdelilah Akram. On assiste à une mobilisation générale devenue saisonnière. Le terme «dégage» investit l'espace footballistique et après le Raja et l'incrimination de la «Bande des quatre», voilà le WAC de nouveau dans la tourmente. On reviendra, un jour sur les auteurs de la fameuse banderole qui a mis Mohamed Boudrika aux affaires et qui s'en targuent, pour tout rejeter du passé rajaoui et de ses hommes, les anciens. Le stade devient le lieu de vérité à travers deux formes d'expression de la colère manifeste: - Soit on déserte le spectacle, pour priver le club de recette, sanction pécuniaire pour ceux qui s'acquittent du prix du ticket d'accès au spectacle footballistique, - Soit on défie la norme et la loi: additif au code pénal très coercitif et qui criminalise les actes de violence dans un terrain de football. Pour la première réaction, elle ne pose aucun problème au comité contesté mais pénalise beaucoup plus les joueurs, acteurs du spectacle et qui sont hyper-motivés quand ils sont grandement soutenus par le «douzième joueur». On trouvera injuste que le Fath, grand club et seul représentant du Maroc en Champions league d'Afrique, soit sanctionné par une sous-affluence scandaleuse qu'il ne mérite pas. Ne serait-ce que pour son passé et sa légitimité historique. Pour la deuxième catégorie au WAC, les contestataires déclarés qui assument leur engagement radical, il faut savoir qu'ils sont dans la continuité d'une action engagée lors des deux dernières saisons et qui a été mise en sourdine, après une réconciliation avec le Comité et son président Abdelilah Akram. Tout le monde avait convenu de mettre les intérêts du WAC au-dessus de la mêlée et d'oublier la grande valse des dix entraîneurs consommés en moins de deux années, sans résultats probants. Au contraire, les recrutements se sont révélés catastrophiques et handicapé le travail des coaches nouvellement engagés, condamnés à gérer l'héritage et à comptabiliser les défaites et les sous-prestations. Incapables de donner une âme à un ramassis d'individualités sans âme. Beaucoup ont regretté que le produit wydadi soit sacrifié dans une école qui n'en est plus une, depuis la «Génération d'Or», celle des Naybet, Daoudi, Benabicha, Mjid Bouyboud, Azmi, Fakhredine, Saber, Moussa Ndaw... Avec le retour de Badou Zaki, on a cru trouver l'homme idéal pour redonner une personnalité à un effectif en mal de résultats et qui a mis ses troupes dans l'illusion de concurrencer les clubs en course, le Raja, l'ASFAR, le MAS et le FUS essentiellement. Tout le monde s'est rangé derrière Zaki, y compris ceux qui ont fait contre mauvaise fortune bon coeur et qui, aujourd'hui, se déclarent impatients et réclament le sacre et rien que le sacre. On oublie la course à la Coupe de la CAF, avec un bon parcours de Zaki et d'un comité actuellement en crise financière, tout comme les autres clubs, sans exception, petits ou grands soient-ils. Aucun n'est en mesure de s'engager dans des compétitions continentales ou arabes et ceux qui l'osent le font à contre-coeur, sachant qu'il s'agit de challenges où on n'a pas droit à l'erreur. On se rend compte que pendant cette situation de crise générale et généralisée, on a légitimement privilégié l'équipe nationale au détriment des clubs, au risque de déstabiliser tout le football, engagé sur la voie d'un professionnalisme hypothétique. Non à cause de ses animateurs directs actuels, coupables d'erreurs certes, mais la crise est plus profonde et a connu des accumulations impossibles à résoudre à court terme. Ce qui se passe au WAC n'est, à ce propos, que le signe annonciateur d'un blocage prévisible, à un moment où le Maroc passe désormais pour une contrée avant-gardiste et une référence sur le continent. Doit-on rappeler qu'on organise les U 17 et qu'en 2015 (nous y sommes déjà!), le Maroc abritera la CAN. Le Président de la CAF, M.Issa Hayatou et le Comité Exécutif de la CAF ont retrouvé le Maroc comme destination footballistique. Ali Fassi Fihri est président de Zone au moment où Abdelilah Akram est à la FIFA et Haj Saïd Belkhayat homme incontournable du football africain. Et ce sont ceux-là qu'on veut décapiter, sans en calculer toutes les conséquences nuisibles sur la relance. On veut la démocratie, oui mais cette dernière doit passer par les urnes, lors des assemblées générales, dans le respect de la (nouvelle) loi et rien que la loi.