Atika Benzidane, cadre de l'administration mais non moins plume sensible et forte à la fois, vient de nous gratifier d'un gros et beau roman (280 pages) publié aux éditions L'Harmattan (collection Amarante). « Il était une fois Izza, une petite fille du Moyen Atlas, enlevée, asservie et dont les séquences de vie se prolongent sans fin. Fatalité, rude destin qui la fait ballotter dans un périple où elle est confrontée à toutes les épreuves de la terre »... Voici résumée en quelques mots, mais bien conscrite, la trame de « La résiliente, Destin d'une fille de l'Atlas » de son auteur Atika Benzidane, que des lecteurs auront peut-être déjà découverte après la publication en 2000 d'un recueil de poésie en arabe intitulé « Le silence de la nuit a une saveur » (éditions Diwan). A travers l'émouvante histoire de cette Cosette de l'Atlas, l'auteur ambitionne de brosser des tableaux de vie dialogués comme au théâtre et qui « donnent un champ d'expression où souvent le pathétique et le désespoir lézardent ce roman d'un bout à l'autre ». Dans sa précieuse préface au roman, le grand-reporter, essayiste et membre de la Société des rédacteurs du Monde à Paris, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, voit en ce récit »sa propre autonomie de style, d'idées, de construction, mais il s'inscrit néanmoins dans l'itinéraire déjà long de la littérature moderne au Maroc ». A cet effet, l'illustre préfacier fait allusion à plusieurs références dont l'écriture de Atika Benzidane aurait pu trouver des « échos et résonances », et à leur tête notre Driss Chraibi national et son « Passé simple ». A saisir, donc, au vol ce beau livre à la pointe des mots et des émotions.