La Corée du Nord a placé mardi son armée en ordre de combat mardi et demandé à ses unités spéciales «stratégiques» de se préparer à d'éventuelles frappes contre les Etats-Unis, une nouvelle menace prise «très au sérieux» par Washington, «prêt à répondre à toute éventualité». «Le commandement de l'armée du peuple coréen déclare que toutes les troupes d'artillerie, y compris les unités stratégiques de missiles et les unités d'artillerie à longue portée doivent être placées en alerte +prêtes au combat+», selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA. Ces unités doivent se tenir prêtes à attaquer «toutes les bases militaires américaines dans la région Asie-Pacifique, y compris sur le continent nord-américain, Hawaï et Guam» ainsi qu'en Corée du Sud, a ajouté le commandement nord-coréen dans un communiqué transmis par KCNA. «Nous sommes préoccupés par toute menace brandie par les Coréens du Nord. Nous prenons très au sérieux tout ce qu'ils disent et font», a réagi à Washington le porte-parole du Pentagone, George Little, pour qui les menaces continuelles de Pyongyang «n'aident personne». Washington est prêt à défendre son territoire et la Corée du Sud, a-t-il ajouté. Pour la Maison Blanche, «la rhétorique belliqueuse et les menaces de la Corée du Nord suivent un modèle destiné à accroître les tensions et à intimider les autres». Cette nouvelle bravade «s'inscrit dans ce modèle et nous y répondons de la manière dont nous l'avons toujours fait», a affirmé son porte-parole Jay Carney. Malgré le tir réussi d'une fusée le 12 décembre dernier --assimilé par Séoul et ses alliés à un missile balistique--, les experts jugent que Pyongyang est loin de maîtriser la technique requise pour lancer un missile intercontinental, capable de frapper les Etats-Unis. Hawaï et Guam sont également considérés comme hors de portée des missiles de moyenne portée développés par la Corée du Nord, qui pourraient en revanche atteindre les bases américaines au Japon et en Corée du Sud. Mais face à la perspective d'une menace future bien réelle, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel avait annoncé le 15 mars le renforcement de la défense antimissile américaine, par le déploiement d'ici 2017 de 14 intercepteurs supplémentaires en Alaska, en sus des 30 missiles déjà installés sur le territoire des Etats-Unis. Le porte-parole du Pentagone a convenu mardi que cette décision répondait «dans une large mesure aux menaces nord-coréennes croissantes et au développement de leurs programmes balistiques».