En cette fête de la femme, le 8 mars de chaque année, nous tenons à rendre hommage à une actrice parmi les nombreuses comédiennes marocaines. Notre choix s'est porté sur la comédienne Amina Rachid, âgée aujourd'hui de 76 ans mais qui a gardé toute sa fraîcheur aussi bien à l'écran que dans la vie. Parvenue à l'âge de la sagesse, Amina Rachid poursuit sa brillante carrière. La doyenne des actrices marocaines a dernièrement participé au tournage du film «Des Marocaines de Jérusalem» d'Abdallah Masbahi, un film qui décrit le drame de la Palestine et la lutte palestinienne. Une thématique sérieuse, comparée à celles des films qui ont immortalisé la comédienne, à commencer par «A la recherche du mari de ma femme» et de «Lalla Hobbi» de Mohamed Abderrahman Tazi. L'artiste y incarne le personnage le plus marquant de sa carrière et l'un des plus populaires du cinéma marocain, la femme répudiée d'un riche bijoutier polygame de Fès. « Dans mon imaginaire, se souvient le réalisateur, le personnage de Lalla Hobbi correspondait parfaitement à cette comédienne que j'avais observée longtemps au théâtre et à la télévision : un visage expressif, des moues significatives, une agilité surprenante, une vivacité permanente, sans parler de son élégance et de sa distinction ». Mêmes qualités dans «Elle est diabétique, hypertendue... mais elle refuse de crever», de Hakim Noury. Elle y représente formidablement la belle-mère tyrannique crainte de tous... Dernièrement, elle a tourné dans «Pourquoi pas ?» de Mohamed Ismaïl. Elle y campe une mère veuve dans une trame mélodramatique et sociale. Entre ces deux films, elle a incarné des dizaines de rôles différents mais tout aussi attrayants sous la direction des cinéastes marocains les plus doués. Amina Rachid est également une actrice-phare du petit écran : elle a participé à plus de 600 œuvres télévisuelles, films, pièces dramatiques, feuilletons... Elle a en outre laissé son empreinte dans d'autres médias que la télévision, jouant dans plus de 3.000 pièces radiophoniques sous la direction de son mari metteur en scène Abdellah Chekroun qui la découverte et qui la lancée dans le milieu artistique. Son parcours et sa personnalité lui ont valu un hommage bien mérité lors d'une soirée spéciale du FIFM 2003. Avant et après le festival de Marrakech, elle fut l›objet de plusieurs hommages, signe de reconnaissance de son talent d›actrice, de sa présence quasi permanente sur le grand comme sur le petit écran. L›hommage que nous lui rendons ici est en fait un hommage à toutes les comédiennes marocaines, toutes générations confondues qui, grâce à leur talent et parfois leur sacrifice et leur dévouement à cet art, essaient par tous les moyens de nous procurer du plaisir.