Des efforts d'envergure sont consentis par l'ensemble des acteurs concernés pour la réhabilitation et la restauration des monuments historiques et le traitement du bâti menaçant ruine dans la ville de Fès, surtout au niveau de l'ancienne médina de la capitale spirituelle du Royaume, classée en 1981 patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Plusieurs actions de réhabilitation, de restauration ou de reconversion de ces édifices et constructions ont été ainsi entreprises selon une approche à la fois socioéconomique, culturelle et patrimoniale. Le programme de restauration et de réhabilitation des monuments historiques et le programme de traitement du bâti menaçant ruine dans la médina de Fès s'inscrivent justement dans le cadre de ces efforts visant la réhabilitation du tissu urbain de la ville et la préservation de son patrimoine historique, ainsi que l'amélioration des conditions de vie de la population de cette cité millénaire. La précarité de la situation socio-économique des ménages concernés, la sur-densification et surexploitation des bâtisses et leur statut d'occupation (la plupart des occupants sont des locataires), figurent parmi les principales causes de la prolifération de l'habitat menaçant ruine dans la ville de Fès. L'approche qui a été adoptée à ce sujet repose sur le relogement des ménages occupant les bâtisses menaçant ruine et irrécupérables, la subvention à hauteur de 50 pc pour l'aide à la réhabilitation, en plus de la prise en charge par l'Etat des frais des études et d'encadrement. Elle porte également sur la prise en charge par l'Etat de 100 pc du coût de réhabilitation, selon une procédure légale pour les cas récalcitrants ou en cas d'absence d'interlocuteurs et sur l'intervention d'urgence, pour les cas critiques. Dans le même sens, l'Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès (ADER) a déployé, depuis sa création il y a vingt ans, de grands efforts pour la préservation de l'identité du tissu ancien de la médina de la capitale spirituelle du Royaume. L'ADER, qui a vu le jour suite à la classification de la médina de Fès comme patrimoine mondial par l'UNESCO, a réussi à mener une action de sauvegarde génératrice d'un progrès qui prend racine dans la grande fierté que procure le patrimoine revalorisé. Dans le même contexte, le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville estime à 144.000 le nombre de constructions menaçant ruine au niveau national, un chiffre qui a poussé l'Etat à consacrer une enveloppe de 1,35 milliards de DH entre 2003 et 2011 pour apporter les solutions nécessaires à ce phénomène à travers des mesures qui ont bénéficié à 87.000 ménages. Parmi les principales mesures entreprises par le ministère de tutelle pour pallier à cette problématique qui touche, selon des statiques officielles, 31 médinas et 740.000 ménages, figure la présentation d'une aide financière aux familles affectées et leur relogement notamment en leur donnant la priorité pour bénéficier des programmes d'habitat social. Vu le danger qui guette plusieurs ménages en raison de l'habitat menaçant ruine, SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, avait donné Ses Hautes instructions, en juillet 2012, pour la constitution d'une commission pour le recensement exhaustif des habitations menaçant ruine à Casablanca et dans d'autres médinas du Royaume. Le Souverain avait donné Ses instructions également pour l'identification des dispositions urgentes et nécessaires pour reloger les occupants de ces habitations appelées à être réhabilitées ou détruites. Présidée par le Chef de gouvernement et composée de l'ensemble des acteurs concernés, cette commission a décidé de lancer une opération de recensement précis et exhaustif de l'ensemble des habitations menaçant ruine et de lancer un programme d'urgence pour reloger les occupants de ces habitations et de mobiliser les fonds nécessaires à cette opération. En tout, les différentes actions entreprises ou programmées pour la réhabilitation des monuments historiques et le traitement du bâti menaçant ruine, aussi bien à Fès et que dans d'autres villes du Royaume, viennent à point nommé pour pallier aux conséquences négatives de ce phénomène notamment sur les tissus anciens des villes qui constituent une part importante de l'identité culturelle du Maroc.