Le titre "Les Chevaux de Dieu" renvoie à une expression ancienne, dont l'intitulé complet est "Volez, chevaux de Dieux". Dans les légendes arabes, cette formule est prononcée par les premiers musulmans, qui se retrouvent aux côtés du prophète Mohammed. De nos jours, sa signification n'est plus la même : "Cette expression a été reprise au fil des siècles, que ça soit dans des discours, des chants ou des poèmes incitant à la guerre sainte. On la retrouve dans la propagande actuelle d'Al Qaida notamment dans le célèbre communiqué de l'organisation au lendemain du 11 septembre. " Les Chevaux de Dieu" s'inspire de faits réels survenus en 2003 à Casablanca, où de jeunes kamikazes d'une vingtaine d'années se sont fait exploser, causant la mort de 41 personnes et blessant une centaine d'autres : "Ça a été un traumatisme énorme au Maroc, parce qu'on s'attendait à ce que ces actes soient l'œuvre de terroristes entraînés, venus d'Afghanistan ou d'Irak, et pas que leurs auteurs soient des gamins de bidonvilles", explique Nabil Ayouch. Malgré le sujet délicat de ce film, Nabil Ayouch a tout de même réussi à être aidé financièrement par l'État marocain par le biais du fonds d'aide à la production nationale, et à obtenir toutes les autorisations de tournage dont il avait besoin. "Les Chevaux de Dieu" n'a pas été tourné dans le quartier où a eu lieu les attentats mais dans un autre, à quelques kilomètres de celui-ci : "J'ai envisagé de tourner au cœur de Sidi Moumen. Mais ce quartier a très rapidement changé, il y a eu la construction de barres d'immeubles, la poche de bidonville d'où étaient originaires les kamikazes se réduisait. En termes d'axes de tournage cela devenait impossible à filmer. Cela n'avait plus de sens, tout avait tellement changé", explique le cinéaste. Le tournage a été interrompu à de nombreuses reprises et notamment lors d'une tempête de pluie très violente. Inondant une grande partie du décor et endommageant le matériel, elle a laissé l'équipe sur le carreau : "C'était d'une violence inouïe. On était tous abattus, impuissants. Je me rappelle d'un jour où toute l'équipe s'était regroupée sous un carré de toile, le seul abri qui restait. On se regardait tous sans savoir quoi dire pour se remonter le moral. Je pensais à Terry Gilliam et à "Lost in La Mancha", se souvient Nabil Ayouch. Fiche technique D'après le roman de Mehdi Binebine Réalisation Nabyl Ayouch Producteur exécutif Frantz Richard Producteur exécutif Marie Kervyn Producteur Nabil Ayouch Producteur Pierre-Ange Le Pogam Producteur exécutif Stéphane Quinet Producteur Eric Van Beuren Producteur Patrick Quinet Directeur de la photographie Hicham Alaoui Chef monteur Damien Keyeux Ingénieur du son Zakaria Naciri Musique Malvina Meinier Chef décorateur Hafid Amly Chef costumier Nezha Dakil Chef décorateur Hind Ghazali Ingénieur d u son Lesachet Distributeur France Stone Angels Agence de presse Guerrar and Co Coproduction Stone Angels Production Les Films du Nouveau Monde Coproduction Artémis Productins Coproduction YC Aligator Film Fiche artistique Abdelkrim Rachid Abdelilah Rachid Hamza Souidek Ahmed Idrissi Said Lalaoui Achraf Aafir Résumé du film Yassine a 10 ans lorsque le Maroc émerge à peine des années de plomb. Sa mère, Yemma, dirige comme elle peut toute la famille. Un père dépressif, un frère à l'armée, un autre presque autiste et un troisième, Hamid, petit caïd du quartier et protecteur de Yachine. Quand Hamid est emprisonné, Yachine enchaîne les petits boulots. Pour les sortir de ce marasme où règnent violence, misère et drogue, Hamid, une fois libéré et devenu islamiste radical pendant son incarcération, persuade Yachine et ses copains de rejoindre leurs "frères". L'Imam Abou Zoubeir, chef spirituel, entame alors avec eux une longue préparation physique et mentale. Un jour, il leur annonce qu'ils ont été choisis pour devenir des martyrs...