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Syrie: Moscou met en garde contre une « destruction mutuelle» Un missile fait des dizaines de morts et des obus frappent à proximité d'un palais présidentiel
La Russie a mis en garde mercredi le régime syrien et les rebelles contre la poursuite de leur conflit militaire qui mènera à «une destruction mutuelle». Mardi, au moins 31 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées et des dizaines d'autres blessées par la chute d'un missile sol-sol sur un quartier populaire d'Alep. Alors qu'à Damas, deux obus sont tombés à proximité d'un palais présidentiel pour la première fois depuis le début du conflit «Au moins 31 personnes ont été tuées, dont cinq femmes et 14 enfants, dans le bombardement lundi soir de Jabal Badro», un quartier d'habitat informel dans l'est de la ville, a précisé cette organisation qui bénéficie d'un réseau de militants et de médecins à travers le pays. «C'est vraisemblablement un missile sol-sol en raison de l'ampleur des destructions et du fait qu'il n'y a eu qu'un seul tir, sans que les habitants fassent état de survols de l'aviation», ajoute l'OSDH. «Le nombre de morts pourrait augmenter car beaucoup de corps se trouvent encore sous les décombres», estime l'organisation. Selon des photos transmises par des activistes, les bâtiments ont subi des dégâts considérables. «Il s'agit d'un quartier populaire composé d'habitations de mauvaise qualité. Un seul missile a détruit le secteur», a souligné Abou Hicham, un militant d'Alep joint par internet. Une vidéo amateur postée par Aleppo Media Center, une association hostile au régime, montre des gens ressemblés sur les ruines et un bulldozer qui dégage les gravas. «J'ai trouvé un nourrisson de deux mois sous les décombres», crie un homme sur le film. L'Otan a fait état dès la fin de 2012 de l'utilisation de missiles balistiques en Syrie, accusant le régime de les avoir tirés. Ces informations proviennent de renseignements mis à disposition de l'Otan par ses Etats membres, au premier rang desquels les Etats-Unis. Deux obus sont tombés à proximité d'un palais présidentiel à Damas mardi, pour la première fois depuis le début du conflit il y a bientôt deux ans, au moment où la ville d'Alep enterrait 31 morts, dont 14 enfants, dans un quartier détruit par un missile sol-sol. Pour la première fois depuis le début du conflit déclenché le 15 mars 2011 par une révolte populaire réprimée par le régime, deux obus de mortier «ont été tirés par des terroristes en direction de l'enceinte sud du palais Techrine, faisant des dégâts matériels», selon l'agence officielle Sana. Ils sont tombés devant deux hôpitaux, distants de quelques centaines de mètres de l'enceinte du palais, dans l'ouest de la capitale. Le Conseil militaire de l'Armée syrienne libre (ASL), la principale composante de la rébellion, a revendiqué sur sa page Facebook le tir contre le palais. Outre le palais Techrine où résidaient les invités de marque, il y a deux autres palais à Damas, le Palais du Peuple sur le mont Qassioun, et le palais Raouda, où se trouvent les bureaux présidentiels dans le centre-ville. Les troupes du régime repoussent depuis des mois les tentatives des rebelles d'entrer dans Damas, place forte du pouvoir, et bombardent par air et à l'artillerie lourde les poches de résistance rebelles à la périphérie. Mise en garde russe La Russie a mis en garde mercredi le régime syrien et les rebelles contre la poursuite de leur conflit militaire qui mènera à «une destruction mutuelle». «Aucune des parties en conflit ne peut se permettre de miser sur une solution militaire. C'est une voie qui ne mène nulle part, une voie vers la destruction mutuelle», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au cours d'une conférence de presse. «Il est temps de mettre un terme à ce conflit long de deux ans», a-t-il poursuivi. «Nous voyons des signaux positifs, une tendance vers le dialogue de la part du gouvernement et de la part de l'opposition», a d'ailleurs noté le chef de la diplomatie russe. Le vice-ministre des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a annoncé mardi que le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem se rendrait à Moscou le 25 février pour tenter de trouver une issue à la crise, ajoutant que la date pour des négociations séparées avec l'opposition syrienne n'avait pas encore été fixée. La Russie, un des derniers soutiens du régime syrien auquel elle livre des armes, s'oppose à toute ingérence dans le conflit, qui a fait, selon l'ONU, près de 70.000 morts depuis son commencement il y a près de deux ans. Seule grande puissance à encore entretenir des relations étroites avec Damas, la Russie a jusqu'ici bloqué, avec la Chine, tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le président Bachar al-Assad.