Des météorites se sont abattues vendredi 15 février dans la matinée sur la région russe de l'Oural, accompagnées d'éclairs incandescents et de violentes explosions, soufflant des murs et des fenêtres, semant la panique et blessant au moins 250 personnes, dont trois graves. «Nos informations font à cette heure état de plus de 250 blessés, dont trois blessés graves», a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur, ajoutant que des dégâts avaient été enregistrés dans six villes de la région. «Le nombre de victimes augmente au fur et à mesure», a indiqué de son côté l'antenne locale du ministère de l'Intérieur, citée par l'agence russe Interfax. Le ministère a d'abord fait état de 50, puis de plus de 150, plus de 250 et plus de 400 blessés, dont au moins trois graves. Les blessés ont pour l'essentiel été touchés par des éclats de verre, selon ces sources. Une boule incandescente accompagnée d'une très vive lumière blanche, se déplaçant à très grande vitesse, est apparue dans le ciel de Tcheliabinsk, une ville de plus d'un million d'habitants, à 9h20 locales, (4h20 en France). Le météorite, un «bolide» qui se serait désintégré à 5.000 mètres au-dessus de l'Oural, faisait «des dizaines de tonnes», selon un spécialiste russe, Sergueï Smirnov, cité sur la chaîne Rossia 24. Ce «bolide» se déplaçait du nord-est vers le sud-ouest, selon la télévision publique. Des témoins cités par les agences ont fait état de plusieurs violentes explosions entendues dans la région, qui ont semé la panique parmi la population. Le phénomène a également été observé au Kazakhstan, selon les agences. Le journal russie «Russia Today» évoque une usine de zinc qui serait touchée : L'administration de la ville de Tcheliabinsk, citée par Interfax, a pour sa part fait état de nombreux blessés. «A 11 heures (6 heures en France), nous avons de nombreux appels pour des traumatismes, des coupures et des contusions», ont indiqué les autorités locales citées par Interfax. L'onde de choc a soufflé les vitres du bureau d'Itar-Tass dans le centre de Tcheliabinsk, a indiqué l'agence à l'image de nombreux autres bâtiments comme ceux-ci : Un mur s'est par ailleurs effondré dans une usine de Tcheliabinsk, selon un employé cité par Interfax, qui fait état de trois ou quatre blessés sans gravité. Le ministère des Situations d'urgence a indiqué avoir mobilisé 20.000 hommes, placés en état d'alerte, et trois avions ou hélicoptères pour inspecter les territoires. Le ministère a appelé la population à ne pas céder à la panique. «Il n'y a pas d'évacuation de la population, le niveau de radioactivité est dans la norme. Nous vous demandons instamment de ne pas céder à la panique», a indiqué l'antenne locale du ministère sur son site. Cette pluie de météorites n'a, semble-t-il, aucun lien avec le passage annoncé, ce vendredi, d'un astéroïde à proximité de la Terre. Selon la Nasa, un géocroiseur de la taille d'un terrain de foot passera à quelque 27 000 kilomètres de notre planète. Il sera au plus proche de la Terre à 19h24 5 (GMT). 2012-DA14 entrera dans le système Terre/Lune le 15 février à 4 heures, heure de Paris et en sortira le 16 février à 13 heures. 45 mètres de diamètre pour 135 000 tonnes, il pourra être observé sur Internet, au télescope ou même à l'aide de simple jumelles. «Si vous savez où regarder et que vous avez une paire de jumelles, elle sera visible», assure Don Yeomans, expert de la Nasa. Mais ce ne sera tout de même pas évident. Car même s'il brillera autant qu'une étoile de magnitude 8 au moment où il sera le plus près de la Terre - ce qui en fait «une cible facile pour les petits télescopes», un élément rendra son observation difficile : la vitesse. «Il sera difficile à suivre. Seuls les astronomes amateurs les plus expérimentés sont susceptibles de réussir à le voir».