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Le FMI achève ses consultations avec le Maroc
Promouvoir une croissance plus élevée et solidaire en créant des emplois pour les jeunes Le Maroc encouragé à assouplir son taux de change pour renforcer sa compétitivité
Publié dans L'opinion le 08 - 02 - 2013

Importance des réformes structurelles pour rehausser la compétitivité extérieure et diversifier les exportations
Renforcer la législation sur le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
Le Maroc a mis en oeuvre une politique macro-économique efficace qui, au cours des dix dernières années, a permis de réaliser une croissance vigoureuse, d'enregistrer une inflation faible, de porter les réserves de change à un niveau confortable, de développer les circuits financiers et de faire reculer la pauvreté, estime le conseil d'administration du Fonds monétaire international à l'issue des consultations de 2012 au titre de l'article IV avec le Maroc qui se sont achevées le 1er févier 2013.
Selon l'institution internationale, ces développements favorables ont aidé le Maroc à atténuer les retombées de la crise internationale et à répondre aux besoins sociaux urgents. Sur fond des transitions politiques dans beaucoup de pays de la région et des revendications sociales considérables, une nouvelle Constitution a été adoptée en juillet 2011 pour ouvrir la voie à de vastes changements et réformes politiques, y compris un renforcement du rôle du chef de l'État et du Parlement. Les antécédents positifs du Maroc l'ont aidé à être admissible en août dernier à un accord de 24 mois au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), dont l'objectif est de se protéger contre des chocs extérieurs. Plus récemment, ces bons résultats ont été remis en question du fait de la détérioration de la conjoncture extérieure et, en 2012, du faible niveau des précipitations. La croissance devrait ralentir à 3,2 % en 2012, en grande partie à cause d'une récolte de céréales inférieure à la moyenne, mais la croissance du PIB hors agriculture devrait rester vigoureuse, autour de 4,5 %. L'inflation globale est restée modérée, à 1,6 % sur un an en novembre 2012, malgré de fortes hausses des prix de plusieurs produits énergétiques subventionnés en juin, dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement pour limiter le coût budgétaire des subventions. L'inflation hors alimentation et transport était proche de zéro en raison principalement de la baisse des tarifs des communications. En dépit d'une croissance relativement vigoureuse, le chômage est demeuré voisin de 9 % depuis 2010.
Le déficit budgétaire devrait tomber aux environs de 6 % du PIB en 2012, grâce à une combinaison de mesures, notamment l'augmentation du prix administré de quelques produits énergétiques en juin et la maîtrise des dépenses non essentielles. Étant donné les retards dans l'adoption du budget de 2012 et dans le décaissement des dons extérieurs, l'investissement a été plus faible que prévu. Cela à son tour a compensé la facture des subventions qui a avoisiné 6,2 % du PIB. Le budget de 2013 prévoit une nouvelle réduction du déficit de 1,4 point de pourcentage du PIB, à 4,7 % du PIB. À moyen terme, les autorités ont pour objectif un déficit inférieur à 3 % du PIB.
Le déficit des transactions extérieures courantes devrait augmenter pour atteindre 8,8 % du PIB en 2012, car la croissance des importations, portée par le secteur de l'énergie, a dépassé celle des exportations. Les recettes touristiques et les envois de fonds de l'étranger devraient diminuer légèrement par rapport à 2011, en raison de la détérioration de l'économie européenne. Les réserves de change brutes ont diminué progressivement en 2011 et pendant la majeure partie de 2012, mais elles se sont stabilisées aux alentours de quatre mois d'importations au dernier trimestre. L'émission d'une obligation souveraine pour un montant de 1,5 milliard de dollars EU à des conditions favorables à la fin de 2012 a offert un soutien
supplémentaire à cet égard.
Les conditions monétaires sont restées favorables dans l'ensemble. La baisse des réserves de change a pesé lourdement sur les liquidités bancaires, et a contribué à ralentir la croissance du crédit à 7 % en 2012. Face à la pénurie de liquidités, la banque centrale a accru ses apports, notamment en élargissant la gamme des garanties admissibles pour ses pensions. Le taux directeur a été abaissé de 0,25 point de pourcentage, à 3 %, en mars 2012 et est resté inchangé depuis. En septembre 2012, elle a aussi abaissé de 2 points de pourcentage, à 4 %, le coefficient des réserves obligatoires pour les banques.
Les indicateurs sociaux du Maroc se sont améliorés au cours des dix dernières années. L'accélération de la croissance économique, la diminution du chômage, l'amélioration des indicateurs de santé et d'éducation, l'amélioration de l'accès aux infrastructures de base et une réduction marquée des taux de pauvreté sont des signes tangibles des progrès accomplis sur la voie d'une croissance solidaire. Cependant, le chômage reste élevé, en particulier chez les jeunes. Le programme de réforme des autorités vise à rehausser la croissance potentielle, à s'attaquer aux inégalités, particulièrement régionales, dans la distribution du revenu et l'accès aux soins de santé, ainsi qu'à réduire le chômage.
Les recommandations du FMI
Les administrateurs félicitent les autorités pour la politique macroéconomique globalement saine qu'elles ont mise en oeuvre au cours des dix dernières années et qui a permis de réaliser une croissance solide, d'enregistrer une inflation faible et de faire reculer la pauvreté, en dépit de la persistance d'un chômage élevé chez les jeunes. Ces bons résultats ont été remis en cause récemment par des chocs externes et internes dans un contexte caractérisé par des revendications sociales urgentes. Les administrateurs conviennent que le programme des autorités, qui conjugue un rééquilibrage budgétaire, des politiques monétaire et financière prudentes et des réformes structurelles pour renforcer la compétitivité, promouvoir une croissance solidaire et reconstituer des volants de sécurité en prévision de chocs, est approprié dans ce contexte difficile. Ils soulignent que les perspectives dépendent de la mise en oeuvre soutenue et en temps voulu du programme de réformes.
Les administrateurs notent avec satisfaction le rééquilibrage budgétaire qui est prévu dans le budget de 2013 et au-delà pour préserver la viabilité extérieure et budgétaire, tout en soulignant que le rééquilibrage doit être aussi propice que possible à la croissance. Ils saluent les mesures qui sont prises pour réformer le système des subventions et appellent les autorités à agir résolument dans ce domaine pour faciliter l'ajustement budgétaire à moyen terme et mieux aider les groupes les plus vulnérables de la population. Les administrateurs soulignent aussi qu'il importe de poursuivre la réforme des retraites afin d'assurer la viabilité du système. Ils encouragent les autorités à faire preuve de prudence en ce qui concerne la décentralisation budgétaire afin de ne pas accroître les risques budgétaires. Les administrateurs notent avec satisfaction que les autorités prévoient de réduire le ratio de la masse salariale publique au PIB et d'accélérer les réformes fiscales. Ils conviennent qu'il sera essentiel de veiller à une communication claire et d'engager un dialogue social de qualité pour mener à bon terme le programme de réformes budgétaires.
Les administrateurs sont d'avis que la politique monétaire actuelle est appropriée. Ils encouragent les autorités à assouplir le taux de change pour renforcer la compétitivité extérieure et la capacité d'absorption des chocs, en coordination avec les autres politiques macroéconomiques et structurelles.
Les administrateurs appellent à redoubler d'efforts pour promouvoir une croissance plus élevée et plus solidaire, notamment en créant des emplois pour les jeunes et en réduisant les inégalités dans la distribution des revenus et l'accès aux soins de santé et à l'éducation. Ils soulignent l'importance des réformes structurelles pour rehausser la compétitivité extérieure et diversifier le secteur exportateur. Les administrateurs notent avec satisfaction les réformes qui sont prévues pour améliorer le climat des affaires et promouvoir les petites et moyennes entreprises, deux éléments cruciaux pour accélérer une croissance tirée par le secteur privé.
Les administrateurs notent que le secteur financier reste sain dans l'ensemble. Ils félicitent les autorités pour les efforts qu'elles déploient afin de renforcer davantage la réglementation et le contrôle du secteur financouragent les autorités à renforcer la législation relative au blanchiment des capitaux et au financement du terrorisme, ainsi qu'à intensifier les réformes visant à promouvoir l'expansion des circuits financiers.
Les administrateurs conviennent que les autorités ont l'intention de continuer de considérer cet accord comme un accord de précaution.


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